Nouveaux développements dans l’affaire de la mission d’établissement des faits à Moura ont récemment émergé, alimentant davantage la tension entre le gouvernement malien et les Nations unies. Le procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée a été saisi d’une plainte formulée par la direction générale du contentieux de l’État, visant les membres de ladite mission.
Tensions entre le Mali et les Nations unies : Plainte déposée contre les auteurs du rapport sur Moura
Bamada.net- Dans un communiqué rendu public lundi dernier, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako a annoncé que les individus ayant participé à l’élaboration du rapport controversé publié le 12 mai dernier par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme sont désormais poursuivis comme coauteurs ou complices du chef des crimes d’espionnage, d’atteinte au moral des armées, de faux et usage de faux, ainsi que d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État.
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Cette action judiciaire fait suite à l’annonce faite par le gouvernement malien dans son communiqué n° 052 du 13 mai dernier, où il déclarait porter plainte contre les auteurs du rapport controversé mentionnant des prétendues exactions commises sur des
populations civiles par les Forces armées maliennes (FAMa) lors d’une
mission aéroportée à Moura.
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Le haut magistrat a souligné que les faits reprochés aux individus concernés sont passibles de sanctions pénales prévues par le Code pénal malien. Il a également affirmé que les
formalités judiciaires requises seraient suivies et que le public serait tenu informé des développements de l’enquête.
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Pour rappel, le
rapport publié par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme le 12 mai dernier accusait l’Armée malienne et du personnel militaire étranger d’avoir causé la mort de plus de 500 personnes à Moura lors d’une opération en mars 2022. Le gouvernement malien avait réfuté ces accusations dès le
lendemain, dénonçant un rapport biaisé et fictif qui ne répondait pas aux normes internationales.
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Les autorités maliennes ont souligné à juste titre qu’une enquête judiciaire avait été ouverte par la justice militaire après l’opération aéroportée réussie par les Forces armées maliennes à Moura, à la demande du gouvernement, afin d’élucider d’éventuelles
violations des droits de l’Homme. Ainsi, la recommandation du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme d’ouvrir une enquête était redondante, puisque les
autorités compétentes avaient déjà pris cette initiative.
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Le
gouvernement malien s’est interrogé sur les motivations des auteurs du rapport et a critiqué la publication qui semblait perturber la tranquillité des Maliens à l’approche d’un scrutin référendaire crucial pour le processus de refondation en cours.
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Il est indéniable, de bonne foi, que l’intervention des Forces armées maliennes à Moura a été salutaire sur le plan sécuritaire et a apporté une grande quiétude à la population. La Katiba Macina et ses soutiens étatiques étrangers ont subi une défaite sévère, et la localité de
Moura, qui était autrefois un repaire de terroristes, a retrouvé sa
tranquillité. Les habitants peuvent désormais vaquer à leurs occupations sans être opprimés par les obscurantistes qui imposaient des pratiques rétrogrades.
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Plutôt que d’aider le
Mali à combattre les terroristes qui
opprimaient les populations pacifiques, les Nations unies se sont concentrées sur les considérations des droits de l’Homme, en ignorant la véritable cause de la crise sécuritaire. Le Mali a régulièrement demandé à ce que le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la
stabilisation au Mali (MINUSMA) soit révisé afin de soutenir davantage l’État dans les zones affectées par la crise sécuritaire. Cependant, ces demandes ont été
systématiquement rejetées, ce qui a créé un sentiment de
méfiance et d’incompréhension entre le gouvernement malien et les Nations unies.
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Le
rapport sur les événements de Moura démontre une fois de plus que les Nations unies persistent dans leurs erreurs et refusent d’écouter les remarques pertinentes du
gouvernement malien. Le gouvernement a dénoncé la méthodologie utilisée pour rédiger le rapport, notamment l’utilisation de satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images, sans demander
l’autorisation du gouvernement malien. Il s’agit clairement d’une manœuvre clandestine portant atteinte à la sécurité nationale du Mali.
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Dans ce contexte, l’État malien a tout à fait le droit
d’ouvrir une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices, les accusant d’espionnage, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État et de complot militaire.
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Ces
développements surviennent alors que les autorités maliennes ont récemment demandé le retrait de la MINUSMA,
accusant la mission onusienne d’être inefficace et d’exacerber les tensions communautaires en
désignant une ethnie comme cible des actions sécuritaires de l’État malien. La relation tendue entre le gouvernement malien et les Nations unies reste donc un sujet de préoccupation
majeur dans la recherche d’une solution durable à la crise sécuritaire au Mali.
Retrait de la MINUSMA demandé par le Mali : Une relation tendue avec les Nations unies persiste
Wassolo
Source: Bamada.net