Après la purge faite par les Forces armées maliennes lors d’une opération spéciale menée, du 27 au 31 mars dernier, les populations ont témoigné leur libération surtout les femmes sur la télévision nationale ORTM. Des témoignages n’ont pas du tout plus aux terroristes qui sont revenus dans la nuit du mardi 12 avril, enlevé le maire adjoint, selon certaines sources.
Selon des sources locales, les populations ont déserté le village de Moura, de peur de représailles terroristes, surtout après l’enlèvement du maire adjoint de la commune de Moura. Les habitants qui ont fait des témoignages sur l’ORTM, après l’opération des FAMa, seraient des cibles des djihadistes. Ils ont fait irruption, la nuit du mardi 12 avril dans le village, ajoute la même source.
Le Chef d’État-major de l’armée a affirmé avoir neutralisé 203 djihadistes fin mars à Moura au centre du pays. Si la population salue l’opération qui a permis de libérer le village de Moura, considéré comme un des sanctuaires terroristes dans cette zone, des témoignages recueillis par la presse ou l’ONG Human Rights Watch (HRW) font état de l’exécution en masse de civils par l’armée malienne, même si les FAMa n’entendent pas de cette oreille.
La France, l’Allemagne et l’ONU ont exigé une enquête « complète et transparente » sur ces faits. « Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires », a dit la ministre allemande.
Après ces vives critiques à l’encontre des autorités et des FAMa, le gouvernement a dépêché deux ministres dans la zone pour rencontrer les populations. Au cours de cette rencontre, des hommes et des femmes ont témoigné leurs joies quant à cette libération du village.
Si les autorités voulaient montrer en face du monde qu’il ne s’agissait pas d’exactions contre les civils, mais plutôt des terroristes qui ont été extirpés au moment du reportage, c’est sans compter sur les préjudices de cela. Car après avoir quitté les lieux sans laisser une base militaire pour secourir cette population civile, les terroristes ont fait un comeback pour semer la terreur. Ils veulent en découdre avec ceux qui sont contents de leur départ notamment les femmes qui étaient forcées de porter le voile de la tête aux pieds.
Il faut une nouvelle stratégie dans la lutte contre le terrorisme avec l’implantation des services d’État après chaque territoire récupéré afin d’éviter des représailles contre les innocents.
La France et les Occidentaux dénoncent l’appel fait, selon eux, par les autorités maliennes au groupe de sécurité privée russe Wagner. Les autorités maliennes assurent ne pas recourir à des mercenaires et parlent de coopération d’État à État avec la Russie. La Russie a bloqué une demande du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les « enquêtes indépendantes » sur un massacre présumé, fin mars, de plusieurs centaines de civils à Moura.
Cette demande figurait dans une déclaration rédigée par la France et qui a été soumise à l’approbation vendredi au Conseil de sécurité. La Russie, soutenue par la Chine, s’y est opposée, selon plusieurs diplomates. « Moscou et Pékin ne voyaient pas la nécessité » de ce texte, jugé prématuré alors qu’une enquête a été ouverte par les autorités maliennes », a indiqué à l’AFP un de ces diplomates sous couvert de l’anonymat.
Alors que dans un communiqué vendredi à Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères avait félicité le Mali pour une victoire importante contre le terrorisme et qualifié de désinformation les allégations sur le massacre de civils par les forces maliennes, tout comme celles sur l’implication de mercenaires russes de la société privée Wagner dans l’opération.
Bourama KEITA
Source : LE COMBAT