Par delà les exécutions sommaires et extrajudiciaires, le Haut-commissariat conclut sur des «motifs raisonnables de croire que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et autres formes de violences sexuelles ». Il fait état par ailleurs d’actes de torture sur des personnes arrêtées, etc. Autant d’abus pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, a-t-il mentionné dans ledit rapport.
Vingt-quatre heures après sa publication, le gouvernement de Transition a répliqué par un communiqué en dénonçant un « rapport biaisé, reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies ». Selon le gouvernement de transition, à la suite des évènements de Moura, conformément aux procédures en vigueur au Mali, une enquête avait été déjà ouverte en vue de faire toute la lumière sur les allégations de violations des droits humains. C’est ainsi que, le 09 Avril 2022, un transport judiciaire de constat a été effectué par la parquet de Mopti et dont les premiers éléments d’enquête, précise le communiqué du gouvernement, «mettent en évidence l’hypothèse d’un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles et le constat que la grande majorité des corps sont des adultes de sexe masculin». Et le communiqué de persister sur la présence exclusive de terroristes parmi les morts et la mise à la disposition de la gendarmerie de Sévaré de toutes les personnes interpellées avant leur transfert au service d’investigations judiciaires de la gendarmerie nationale de Bamako, puis à la justice». Dans le même communiqué le gouvernement assure par ailleurs d’une poursuite de la procédure ainsi que de sa détermination à la faire aboutir.
En attendant, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, dans une déclaration commune de leurs ambassades respectives, ont fait part de leurs préoccupations partagées suite aux conclusions du rapport impliquant «des éléments des Forces armées maliennes et le groupe Wagner, soutenu par la Russie dans ces crimes avérés ». Ils pressent le gouvernement malien au déclenchement rapide d’une enquête pour désigner et juger «les responsables de ces effroyables actes de violence »
Amidou Keita