Lors des divorces, les enfants tombent dans une spirale : victimes et les oubliés du drame. Ils sont au centre des débats. Quel parent doit avoir leur garde ? Qui doit à qui pour les enfants ? Mais, les enfants eux-mêmes, leur santé mentale et émotionnelle, leur psychologie, surtout leur bien-être et leur avenir, font rarement sujet de débat ou de préoccupation. Par contre, ils sont là, les enfants, victimes oubliées lors des divorces des deux parents.
Selon les données consultées au seul tribunal de grande instance de la Commune IV, il y a eu 756 décisions rendues par les juges sur le divorce en seulement 2024. Parmi les 756 d’autres décisions n’ont pas eu gain de cause, a expliqué une responsable au sein du tribunal. A en croire une autre source, auprès du greffe de la même juridiction, les nombres d’enfants varie entre 3 et 6 enfants selon les couples.
« La loi dit que la garde de l’enfant doit être confiée à la partie succombant. C’est-à-dire lorsque le divorce est au tort de la femme, par exemple si on s’en tient au texte de la loi, la garde est confiée au père », a fait savoir Mme Dembélé Aminata N’diaye, magistrat au tribunal de grande instance de la Commune IV et précise que la loi demande aussi de privilégier l’intérêt supérieur de l’enfant. Elle ajoute : « C’est pourquoi dans la plupart des cas, la garde est généralement confiée à la maman surtout quand l’enfant est à bas-âge ». Par contre, sur le plan traditionnel, selon Lassine Doumbia, traditionnaliste, si la femme est divorcée, les enfants restent dans leur famille paternelle. Les raisons avancées par M. Doumbia sont que si l’enfant part avec la maman, dans sa famille maternelle, l’éducation ne sera pas assurée comme il se doit. Et pire, la femme se mariera. « En cas de divorce, la seule issue, est que la femme doit laisser les enfants chez leur père. Car son éducation et son initiation aux valeurs traditionnelles seront assurées par un clan ou une tribu et non son père. Si l’enfant n’est pas confié à son clan paternel, il ne bénéficierait pas de la culture de son père », nous fait-il savoir.
Pour Lassine Doumbia, dans la tradition, tout est réglé de telle sorte que la femme divorcée se remarie et que l’enfant garde les valeurs de son papa. Cela n’est possible que lorsque l’enfant apprend la culture de son père et il y a des âges et des étapes pour cela. Donc on ne demande pas son avis à l’enfant, a dit Lassine Doumbia. Au tribunal non plus, on ne demande pas l’avis des enfants, a confié Mme Dembélé Aminata N’diaye. A l’en croire, surtout en cas de minorité. Pour la précision, elle soutient qu’« en cas de divorce, le juge ne règle que le cas des enfants mineurs et devant la justice un enfant mineur ne donne pas d’avis. Ils agissent souvent par leur parent ou leur tuteur ».
Awa Koné
(Stagiaire)