Aujourd’hui, au Palais de la Culture de Bamako, une réunion majeure a eu lieu, rassemblant les imams du Mali à travers leur association, l’IMAMA. La réunion était centrée sur la question du référendum prévu et appelait au boycott en votant “non”. Les imams ont clairement exprimé leur opposition à l’inclusion de la laïcité dans le référendum et ont exigé soit son retrait complet, soit son remplacement par un autre concept qui respecte les valeurs et les croyances du peuple malien.
Lire aussi : MALI : LES IMAMS APPELLENT À LA SUPPRESSION DE LA LAÏCITÉ DANS LA NOUVELLE CONSTITUTION
Bamada.net- Parmi les participants
éminents figuraient l’influent imam Dicko, connu pour son rôle de premier plan dans la vie religieuse et politique du Mali, ainsi que Maître Mohamed Aly Bathil et Mohamed Kimbiri, président du Collectif des Associations Musulmanes du Mali, aux côtés de
nombreuses autres personnalités publiques. Lors de son
discours, l’imam Mahamadou Dicko a rendu
hommage aux personnes qui ont perdu la vie dans sa mosquée, non loin de sa résidence privée, pendant le régime
précédent. Il a souligné que ces martyrs ont sacrifié leur vie pour
protéger leur foi et que leur souvenir ne sera jamais oublié.
Lire aussi : NOUVELLE CONSTITUTION: L’INSTRUMENTALISATION DES RELIGIEUX CONTRE LA LAÏCITÉ
L’imam Mahamadou Dicko a également évoqué la corruption rampante qui sévit sous le régime actuel et la confiscation des libertés d’expression de la
population. Il a critiqué ceux qui déforment l’histoire à des fins
politiques et a souligné que la lutte contre l’injustice et la mauvaise gestion du pays reste une priorité.
Lire aussi : LE DÉBAT AUTOUR DE LA LAÏCITÉ DIVISE LORS DU RÉFÉRENDUM DU 18 JUIN
Il convient de
rappeler que Mahamadou
Dicko est considéré comme l’un des principaux acteurs du mouvement de
contestation qui a conduit à la chute de l’ancien président démocratiquement élu Ibrahim Boubacar Keïta,
soutenu par le mouvement M5-RFP. Le Premier ministre actuel, Choguel Kokalla Maïga, était l’un des porte-étendards de ce mouvement. L’imam Dicko a assumé son rôle de leader dans la destitution d’
Ibrahim Boubacar Keïta, soulignant les faiblesses de sa gouvernance. Cependant, il a averti les militaires au pouvoir, affirmant que s’ils géraient mal le pays, comme l’ancien président, il n’hésiterait pas à se mobiliser à
nouveau contre une mauvaise gestion de l’État.
Lire aussi : MALI : IMPORTANTE MOBILISATION CONTRE LE PRINCIPE DE LA LAÏCITÉ DANS LA NOUVELLE CONSTITUTION
L’imam Mahamadou Dicko a également
remis en question la pertinence de la tenue d’un référendum, soulignant que la question du “oui” ou du “non” n’a plus de sens et que la décision est déjà prise. Il a invité les personnes présentes à méditer sur cette
réalité.
Maître Mohamed Aly Bathil, quant à lui, a fait une déclaration claire sur la question de la constitution. Il a rappelé que le président de la transition, Assimi Goïta, avait prêté serment devant la Cour constitutionnelle de ne jamais trahir la constitution actuelle. Cependant, selon l’actuelle constitution, seule la président démocratiquement élu par le peuple a le pouvoir de modifier ou de changer la constitution. Maître Mohamed Aly Bathil a averti le colonel Assimi Goïta que toute tentative de changer la constitution ou de la modifier pourrait lui valoir jusqu’à 25 ans de réclusion criminelle pour non-respect de la constitution. Il a appelé les Maliens à respecter la loi et à lutter contre la mauvaise gestion du pays et l’injustice.
Lire aussi : OPPOSÉES AU PRINCIPE DE LA LAÏCITÉ DANS LA NOUVELLE CONSTITUTION: DES ORGANISATIONS LIÉES À LA LIMAMA SE PROPOSENT D’APPELER À VOTER ‘’NON’’
La cérémonie a attiré une foule massive de fidèles
musulmans du Mali, qui ont tous été appelés à boycotter légalement le référendum en votant “non” dans les urnes le jour de l’élection prévue le 18 juin prochain.
Lire aussi : LE MINISTRE ISMAËL WAGUÉ CHEZ LE CHÉRIF DE NIORO AVEC LE PROJET DE LA NOUVELLE CONSTITUTION:LES AUTORITÉS DE LA TRANSITION DEVANCENT LES LEADERS DE LA LIMAMA
Cette
réunion des imams du Mali, à travers l’association
IMAMA, et leur appel au boycott du référendum ont suscité une réflexion approfondie au sein de la population malienne, qui se retrouve confrontée à des choix
politiques cruciaux pour l’avenir du pays.
Sogolo Mussa
Source: Bamada.net