Dans la matinée du samedi 6 Mai, soit 24h seulement après l’annonce de la tenue du référendum, le Mouvement de Soutien à la LIMAMA contre la laïcité a organisé une conférence de presse au CICB, pour dire non à l’inscription de la laïcité dans la nouvelle Constitution. A ladite conférence, on notait la présence de plusieurs fidèles musulmans déterminés à se faire entendre pour que les autorités de la transition acceptent leur recours.
Ce mouvement est composé des organisations islamiques, culturelles, politiques, syndicales et des personnalités influentes. De la déclaration lue par le Coordinateur du Mouvement de Soutien à la LIMAMA, Abdoul Kadiri Haidara, il ressort que le mardi 11 octobre 2022 la première Commission de rédaction de la nouvelle Constitution a remis au Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita l’avant-projet de la nouvelle Constitution du Mali. Que suite à la publication dudit document de nombreuses organisations dont la LIMAMA ainsi que les leaders d’opinion ont revendiqué la suppression du concept de la laïcité dans ladite Constitution. Que ces différentes revendications ont poussé le Chef de l’Etat à mettre en place une commission de finalisation en vue de créer le maximum de consensus autour du texte proposé.
« Ladite commission de finalisation a manqué le courage pour s’assumer face à l’histoire en libérant notre pays du joug idéologique et culturel hérité de la colonisation française » affirme cette déclaration. Qui ajoutera que malgré ses conséquences dévastatrices sur notre pays de l’indépendance jusqu’à nos jours, la laïcité a été maintenue et définie comme ne s’opposant pas aux croyances religieuses. Or, dit-il, un loup restera toujours un loup qu’il soit à Paris ou à Bamako. Ce mouvement dit considérer que la refondation du Mali passe par la libération idéologique de notre pays, que la laïcité ne signifie nullement la liberté de culte et de croyances qui a été toujours garantie par le vaillant peuple du Mali riche de sa diversité culturelle et religieuse. Que sans la nécessité d’adapter notre Constitution à nos valeurs religieuses et sociétales, il ne saurait y avoir de vraie refondation possible au Mali, vieille terre d’Islam… Ce faisant, ce mouvement a tenu à informer l’opinion nationale et internationale son soutien indéfectible et total à la LIMAMA dans son combat contre la laïcité. Son Coordinateur a dit qu’ils demeurent convaincus que la bonne foi, l’amour et la sagesse de l’ensemble des Maliens à l’égard de ce pays nous conduiront autour d’une table pour parvenir à un large consensus concernant ce projet de Constitution avant l’étape ultime du référendum. « Nous demandons aux autorités de la Transition de bien vouloir adopter les revendications légitimes de la LIMAMA et du mouvement de Soutien » a-t-il ajouté. Et de demander aussi au Président de la Transition ainsi qu’à l’ensemble de son Gouvernement de bien vouloir ouvrir les voies et canaux de discussion, de consultation, de dialogue et de concertation avec la LIMAMA et tous les acteurs impliqués dans ce mouvement pour trouver une solution définitive à cette question de laïcité. Dans le cas échéant, précise-t-il, le Mouvement de Soutien et la LIMAMA se réserveront le droit constitutionnel de mener campagne dans le cadre de la loi électorale pour appeler l’ensemble du peuple malien à voter « non ! » contre ce projet de Constitution.
Adama Tounkara