Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, a procédé le lundi 15 mai au lancement de la stratégie de vulgarisation sur la nouvelle constitution en prélude au référendum du 18 juin. Lors de cette cérémonie au CICB, des membres du gouvernement sont revenus sur ce processus d’organisation du scrutin, mais aussi clarifier le sens de la laïcité, un sujet qui suscite des divergences.
Des membres du gouvernement profitant de cette journée ont échangé avec des responsables de médias sur la nouvelle constitution et l’organisation du référendum fixé au18 juin prochain rejeté par certains acteurs politiques et de la société civile.
Des responsables de la société civile dont des religieux, contrairement à des acteurs politiques, ont des griefs qui portent essentiellement sur la notion de la laïcité. En lieu et place, ils proposent le multiconfessionnel et soutiennent que la laïcité telle qu’appliquée dans notre pays discrimine l’islam pour autant pratiqué par l’écrasante majorité de la population.
« La laïcité telle définie dans la nouvelle constitution ne peut s’opposer à la religiosité de la majorité et elle a toujours été consacrée dans les différentes constitutions de notre pays », a tranché le Pr Abdoul Aziz DIALLO, affirmant que le concept est universel et historique et notre pays a toujours été laïc depuis le temps des empires bien avant que l’islam ne soit la religion dominante.
Abordant dans le même sens, le ministre de la Refondation de l’État, Ibrahim Ikassa MAÏGA a ajouté : « La laïcité n’a pas empêché l’exercice des croyances».
Selon lui, contrairement aux autres constitutions celle qui sera soumise au référendum a l’avantage de caractériser la laïcité. Cette notion combattue par certains a, selon le ministre Ibrahim Ikassa MAIGA, pour autant favorisé l’expansion exponentielle de l’islam. Cette religion est présente partout au Mali, a-t-il indiqué.
L’esprit de la notion est de favoriser la tolérance et éviter qu’une obédience religieuse vienne s’imposer pour empêcher les autres de s’épanouir.
La ministre déléguée auprès du Premier ministre en charge des réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou DICKO a, de son côté, précisé que l’application de la laïcité en France à laquelle certains détracteurs font référence ne se déroule pas de la même façon que dans notre pays.
En guise d’exemple, elle a soutenu que des signes distinctifs de religions sont interdits dans certains espaces dont à l’école.
« Aujourd’hui, la LIMAMA a décidé de s’en tenir aux déclarations antérieures. Nous constatons l’instrumentalisation par d’autres associations pour d’autres objectifs. Le peuple et la communauté musulmane ont compris les enjeux », a déclaré le ministre délégué de la Solidarité et l’action humanitaire, Oumarou DIARRA, laissant entendre que des membres de cette ligue ont regretté.
Le ministre a déclaré qu’étant un produit de l’école classique d’apprentissage coranique, il n’a pas été empêché par la laïcité d’apprendre le Coran pour ensuite devenir imam.
Le ministre DIARRA a relevé également que dans plusieurs établissements supérieurs d’enseignement public du pays y sont construits des mosquées pour autant notre pays est laïc.
Quant à l’organisation du référendum dans ce contexte d’insécurité, le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye MAÏGA, a rassuré que toutes les dispositions seront prises pour que le scrutin se tienne dans de très bonnes conditions.
Pour lui, les dates ont été fixées en tenant compte de certains paramètres.
Le ministre de l’Administration territoriale a profité de l’occasion pour revenir sur la carte d’électeur en affirmant que cette fois-ci la carte d’identité, le permis de conduire, la carte NINA et bien d’autres documents peuvent jouer le rôle de carte d’électeur.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin