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Référendum constitutionnel et laïcité : divergence de vues entre le chérif de Nioro et la Limama

Le conseil extraordinaire des ministres, réuni le vendredi O5 mai dernier, a convoqué le collège électoral pour le référendum constitutionnel le dimanche 18 juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national. La campagne électorale pour le référendum constitutionnel est ouverte du vendredi 02 juin 2023 à zéro heure jusqu’au vendredi 16 juin 2023 à minuit. En somme, l’inclusion du terme « laïcité » dans le projet de constitution divise les Maliens et suscite une vive polémique.

En effet, le guide spirituel des hamallistes, Bouyé Haïdara, s’est exprimé sur le projet de la nouvelle constitution. Selon ses propos, aucun article de la constitution ne porte atteinte aux fondements de l’Islam.

C’est pourquoi il demande à ses adeptes de voter en faveur du Oui lors des prochaines élections. Il insiste également sur son amour et son attachement aux valeurs de l’Islam, qui sont pour lui primordiales.

S’agissant de la question de la laïcité, le guide des hamallistes estime qu’il est difficile de lutter contre elle, car il y a des compatriotes qui ne sont pas musulmans. Toutefois, il estime que le combat doit être mené pour garantir le respect des valeurs musulmanes dans la société.

Selon lui, le texte soumis à référendum affirme « l’attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l’Etat » : « La laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances, affirme le projet de loi fondamentale. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle ».

A l’en croire, il n’est pas nécessaire d’opter pour une République islamique si l’État n’est pas en mesure d’appliquer la charia dans le pays. Il préfère veiller sur les codes de la famille, qui sont à la portée de tous.

Enfin, il réitère son soutien aux autorités de transition qui travaillent pour le bien-être de la population, mais prévient qu’il ne les soutiendra plus si elles se détournent de cet objectif.

Contrairement à lui, l’inclusion du mot « laïcité » a provoqué une réaction virulente de la part de la Ligue des imams et érudits du Mali (Limama), et d’autres associations, religieuses, culturelles ou politiques ont organisé une conférence de presse le samedi 06 mai dernier au Centre international de conférence de Bamako (CICB), pour exprimer son opposition à ce concept.

Une conférence de presse à laquelle elles ont pressé le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, de lancer des consultations en vue d’un tel retrait, faute de quoi elles feront campagne pour le non.

 

« La commission chargée de finaliser le projet de constitution aurait pu libérer le Mali du joug idéologique hérité de la France, mais a manqué de courage », disent-elles

« La laïcité, malgré ces conséquences dévastatrices sur notre pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, a été maintenue et définie comme ne s’opposant pas aux croyances. Une hyène reste une hyène que ce soit à Paris ou à Bamako », proclament-elles.

Le nouveau projet de constitution n’arrête pas de faire couler d’encre et de salive, si certains veulent l’adapter aux valeurs religieuses et sociétales du Mali, tandis que d’autres le défendent comme un principe essentiel pour protéger les droits de chacun, qu’il soit musulman, chrétien, athée ou autre. Les électeurs doivent répondre par « OUI » ou par « NON » à la question : « Approuvez-vous le projet de constitution ? »

Solo Minta

 Source: Tjikan

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