Depuis plusieurs jours, les provinces de la Saskatchewan et du Manitoba sont confrontées à des mégafeux qui les ont poussées à déclarer l’état d’urgence. Sur l’ensemble du pays, plus de 200 incendies sont actifs, dont la moitié sont jugés hors de contrôle, et sept départs de feux ont été constatés ce mercredi.

Des dizaines de milliers d’évacués

À La Ronge, en Saskatchewan, les flammes sont entrées dans la ville et ont détruit des commerces. La commune a été évacuée. Au total dans le pays, plus de 31.000 personnes ont été forcées d’évacuer leur habitation souvent pour se réfugier à des centaines de kilomètres de chez eux.

« Nous sommes face à un monstre. Les dernières heures ont été chaotiques », ont reconnu les pompiers de cette petite localité de 2.500 habitants qui se trouve dans une région où brûlent plusieurs des plus grands feux actifs actuellement.

L’un d’eux a déjà consumé plus de 470.000 hectares et est toujours hors de contrôle et un autre un peu plus à l’ouest, qui n’est pas maîtrisé non plus, plus de 140.000 hectares.

Près de la commune de Flin Flon au Manitoba, évacuée la semaine dernière, les flammes continuent de se rapprocher et encerclent la ville, selon le maire.Les pompiers de tout le pays sont en état d’alerte et 140 Américains sont déjà présents sur le territoire canadien pour les aider.

Un air pollué jusqu’aux États-Unis

La fumée des incendies continue par ailleurs d’engendrer une qualité de l’air jugée dangereuse dans le centre du Canada, dans certaines parties du nord des États-Unis et un ciel brumeux dans l’est. Le Service météorologique national a émis ce mercredi une alerte de qualité de l’air pour New York et ses environs.

Hennepin Healthcare, le principal hôpital d’urgence de Minneapolis, a constaté une légère augmentation des visites de patients présentant des symptômes respiratoires aggravés par l’air pollué, rapporte AP.

Les panaches de fumées ont même traversé l’Atlantique et ont été parfois visibles depuis les côtes françaises.

Dérèglement climatique

Des vents forts et l’absence de pluie prévue pourraient entraîner une dégradation des conditions météorologiques dans les prochains jours, préviennent les météorologues, rapportés par le New York Times. Selon les spécialistes, le changement climatique aggrave ces conditions.

Les deux provinces ont connu une chaleur intense et supérieure à la moyenne ce printemps. Combiné à un système de haute pression stationnaire dans le centre du Canada, qui provoque une descente de l’air et un assèchement, ce phénomène a favorisé les conditions favorables aux départs de feu.

Des incendies se sont également déclarés dans le nord de la province d’Alberta, ce qui a provoqué des ordres d’évacuation pour environ 4.000 personnes.