À la tête d’une importante délégation dont le ministre de la Défense le Général Sadio CAMARA, le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni SANOU, le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP; le ministre de l’Energie et de l’eau, Boubacar DIANE, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOÏTA qui a quitté Bamako le samedi 21 juin 2025 en début de soirée séjourne à Moscou (Russie) pour une visite officielle qui a pris fin hier jeudi.
Accueilli avec tous les honneurs dignes de son rang par les autorités russes et le corps diplomatique, il a été reçu le lundi 23 juin au Kremlin par Son homologue russe Vladimir Poutine. Outre le traditionnel approfondissement des liens historiques et stratégiques entre nos deux, en vue de promouvoir un partenariat fécond, au service de la paix, de la sécurité et du progrès partagé, les deux Chefs d’État ont eu un entretien en tête-à-tête, suivi d’une séance de travail élargie aux membres des délégations des deux pays. Ces échanges très concrets et pragmatiques ont permis d’explorer de nouvelles perspectives de partenariat stratégique entre le Mali et la Russie notamment dans les domaines du commerce, de l’économie, des investissements, de la sécurité, de l’éducation, de l’énergie et de la coopération humanitaire.
Dans le cadre du renforcement de la coopération stratégique, trois accords ont été signés ce lundi 23 juin 2025 à Moscou, en présence des deux chefs de l’Etat, Assimi et Poutine. Il s’agit de la création d’une Commission intergouvernementale russo-malienne sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique et de l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques, en partenariat avec la société d’État russe ROSATOM. Maliens et Russes ont également mis à jour les fondements de leurs relations et inscrit leur partenariat dans une dynamique durable, fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la solidarité dans les forums internationaux.
Il s’agit d’ouvrir pour nos deux pays une coopération renforcée dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé à travers des mécanismes de formation, la fourniture d’équipements et un appui opérationnel structuré, consolidant ainsi les capacités nationales de défense et de sécurité.
En effet, cette visite hautement symbolique et stratégique du président Assimi GOÏTA et de la forte délégation qui l’accompagnait s’inscrivait dans la nouvelle doctrine des autorités de la transition faire de la diplomatie un levier au service de la guerre totale contre le terrorisme notamment dans un contexte où les frappes aériennes se multiplient, où les offensives terrestres s’enchaînent et où les FAMa reprennent l’initiative militaire.
C’est pourquoi, les observateurs s’accordent à dire que ce déplacement du Chef suprême des forces armées maliennes en Russie n’est pas un geste de protocole. Il s’agit d’un acte de guerre au niveau diplomatique. Le président Assimi GOITA est allé chercher en Russie ce que l’Occident lui a toujours refusé : le respect, mais aussi du matériel de guerre moderne, des drones de dernière génération, des systèmes antiaériens, du renseignement avancé, des formations pour les officiers et surtout un soutien politique clair à la souveraineté de son pays.
Au terme de cette visite à Moscou, notre pays confirme l’ouverture d’un nouveau front, celui de la coopération militaire renforcée. Il ne s’agit plus seulement d’un partenariat, mais d’une véritable alliance stratégique avec la Russie au moment où la guerre au Sahel devient régionale et technologique.
Mais ce n’est pas tout : plusieurs sources militaires évoquent la création prochaine d’une usine d’assemblage de blindés et de fabrication d’armes individuelles régionales pilotées conjointement par les Russes et les Maliens, usine potentiellement basée entre Mopti et Gao. À dire de connaisseurs, ce centre pourrait servir non seulement au ravitaillement des FAMa, mais aussi de soutien aux forces burkinabées et nigériennes dans une logique de coordination militaire de l’AES.
La visite du président de la transition à Moscou n’était donc pas une simple formalité diplomatique, elle préparait un basculement stratégique qui ancre la guerre malienne dans une logique de souveraineté technologique. De même ; elle structurait l’alliance stratégique Mali-Russie comme un axe militaire assumé.
Enfin, la visite du président Assimi GOITA en Russie n’était ni symbolique ni protocolaire, mais militaire, géopolitique et tactique. Elle valide l’Alliance Mali Russie dans une logique de guerre totale contre le terrorisme, contre l’ingérence occidentale et pour la souveraineté du Mali et du Sahel.
Tandis que les frappes se multiplient au front, sur le terrain, la diplomatie, elle aussi, entre en action et elle frappe fort. Une chose est : le Sahel se transforme, et le Mali n’attend plus l’approbation de qui que ce soit. Il agit, il reconstruit, il frappe, il s’allie à ceux qui respectent sa vision. Pour les observateurs, ce que nous vivons, c’est le début d’une nouvelle ère, une ère de puissance malienne et sahélienne assumée.
Il se murmure que le président Assimi GOITA est en train de préparer dans les coulisses l’élargissement de cette alliance militaire russo-malienne à un pacte AES-Russie, y compris au niveau économique et diplomatique.
Affaire à suivre
PAR SIKOU BAH
