Ce 26 juin 2025, la communauté internationale a célébré la journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues dont le thème de la campagne mondiale de l’édition 2025 s’intitule : « Les faits sont là : investissez dans la prévention ». Au Mali, l’Office Central de lutte contre les Stupéfiant (OCS) a mis à profit cette journée pour procéder à l’incinération d’une quantité importante de produits stupéfiants dont la valeur marchande est estimée à plusieurs milliards de FCFA, dans la Commune rurale de Dio Gare.
La valeur marchande de ces produits est estimée à des dizaines de milliards de franc CFA ; composés de : Cocaïne : Cannabis et ses dérivés (Hachisch et Skunch) ; Produits pharmaceutiques contrefaits ; Crack, OFF d’Héroïne ; Tramadol ; Diazépam ; Protoxyde d’azote Appareils Chicha ; Goût d’arômes etc. ils ont été incinérés conformément à l’article 136 de la loi sur les stupéfiants.
Pour cette opération, le Directeur Général de l’OCS avait à ses côtés des membres de la Commission Nationale de la destruction des drogues saisies ; la représentante de l’ONUDC au Mali, Mme Agaicha Wt AHAMADOU, des représentants des autorités administratives et politiques de Kati, et Daouda KANE, Maire de la Commune Rurale de Dio-Gare.
« L’évènement qui nous réunit ce matin concerne la destruction des produits stupéfiants, des psychotropes, des médicaments contrefaits et des appareils Chicha et accessoires saisis par les unités de l’OCS, de la Police Nationale et celle de la Gendarmerie Nationale », a précisé le Colonel-Major Fousseny KEITA, Directeur général de l’OCS.
Une vigilance accrue
Ces produits, a-t-il fait savoir, ont été saisis entre 2024 et 2025 par quatre de nos antennes, à savoir : les Antennes de Bamako Rive Droite, Gauche, la CAAT, (Cellule Aéroportuaire Anti-Trafic) et Koulikoro.
« Cette cérémonie, c’est pour montrer à la population que les produits dangereux saisis ne peuvent qu’être détruits à travers l’incinération. Ils sont incinérés pour épargner la santé de nos populations contre les méfaits de leur consommation », a-t-il rassuré.
« Nous pensons qu’ils constituent le meilleur vecteur pour sensibiliser en vue d’un changement de comportement », a-t-il poursuivi.
Au passage, le Directeur a précisé qu’au Mali le thème mondial ci-dessus cité a été décliné et libellé comme suit : « Prévention et résilience communautaire : un rempart contre la drogue au Mali ».
Le Mali, une plaque tournante
Le Mali étant considéré comme un pays de transit des produits stupéfiants et des substances psychotropes, l’essentiel de ce trafic courant l’année 2024 à ce jour, est fait par des nationaux dont la plupart est jeune.
La proportion des jeunes dans le trafic des stupéfiants au Mali s’élève à 75% de la tranche d’âge inclue entre 15 et 45 ans.
Autres détails, parmi les personnes interpelées par l’OCS 70% sont des jeunes consommateurs, 25% sont des jeunes filles et 5% sont des personnes âgées.
A cela s’ajoute la culture du Cannabis sur le territoire malien, qui est un constat amère ces derniers temps.
C’est pourquoi, l’OCS est en train d’intensifier les campagnes de prévention et de sensibilisation à travers le Mali et il est à ce jour à 130 campagnes de sensibilisation.
Une saisie record
Sur le plan national, cette année, l’incinération porte sur une grande quantité de drogues, estimée à 128 tonnes, saisies du 27 juin 2024 au 26 juin 2025 par les Antennes OCS de Bamako Rive Droite, Gauche, la CAAT (Cellule Aéroportuaire Anti-Trafic), Koulikoro, Dioila, Sikasso, Kita, Douentza, la Police Nationale, la Gendarmerie Nationale, la Douane et le Conseil Régional des Ordres de Pharmaciens.
Pour les produits qui ont été incinérés hier, ils sont évalués à 76 tonnes 605 Kg.
Au regard de la nuisibilité de la drogue sur la population, notamment dans sa franche productive (les jeunes), Daouda KANE, maire de Dio Gare, a salué cette initiative annuelle de l’OCS qu’il a assimilé à une mission de salubrité publique qui débarrasse notre pays d’une quantité importante de drogues et des trafiquants.
Pour ce faire, il a invité tous les acteurs à faire de la résilience communautaire leur rempart contre la drogue.
Il a réitéré l’engagement du Conseil Municipal qu’il préside à accompagner les autorités du pays dans cette mission combien exaltante.
« C’est le refus de voir notre société gangrénée par la drogue, c’est l’affirmation de notre volonté à bâtir une communauté unie, résiliente e et solidaire pour la santé, la sécurité. Le bien-être de tous prime sur le profit des trafiquants. Je lance un appel à la vigilance et à l’engagement afin que tous les citoyens de Dio-Gare deviennent des acteurs de la prévention et des relais de l’information », a-t-il dit.
De son côté, le président de l’Association malienne de lutte contre les drogues, Sidi Mohamed SAMAKE, non moins président du Réseau un Mali sans Drogue, a déclaré que la célébration de la journée était importante pour les organisations de la société civile car elle nous rappelle que la drogue est là et que nous devons encore se donner les mains.
« Ça montre aux populations que la finalité des drogues saisies au Mali c’est l’incinération, c’est les mises à feux et nous pouvons compter sur nos services de répression qui font du bon travail », a-t-il dit.
Pour M. SAMAKE, la meilleure façon de lutter contre ce phénomène, c’est de continuer à faire de la prévention.
« Nous appelons la population, surtout les parents de faire plus de prévention auprès des enfants, de sensibiliser les enfants sur les conséquences de la consommation des drogues, mais aussi de leur parler des avantages de la non-consommation, parce que les deux vont ensemble », a-t-il conseillé.
Par Abdoulaye OUATTARA