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Mali : 45 milliards Fcfa de commission pour deux proches de IBK : Quid des conclusions du Végal sur l’affaire des ‘’blindés en carton’’ ?

Les conclusions de la mission du Bureau du Vérificateur général (BVG), en transport à Dubaï, seraient des plus explosives et justifieraient bien des exils volontaires. Entre révélations de l’intermédiaire russe frustré et la structure des prix déterminée rien qu’à travers le coût estimatif des Typhoon, les évidences ont vite été établies quant à la pratique de la surfacturation et le montant faramineux de 45 milliards Fcfa que se seraient partagés un haut responsable du gouvernement, alors en charge du dossier, et un ambassadeur. L’affaire des Typhoon, de type MRAP (Mine Resistant Ambush Protected), acquis auprès des Émirats Arabes Unis par le régime de IBK, courant début 2020, n’a pas fini de révéler tous ses dessous.

Selon certaines sources proches du dossier, l’État malien aurait diligenté une mission de vérification qui se serait rendue aux Émirats Arabes Unis pour y conduire des investigations. A Dubaï, la mission aurait entendu les différents protagonistes de la transaction, notamment la société auprès de laquelle l’État avait fait les emplettes.

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En réalité, contrairement à ce qu’avaient distillé les officiels maliens, le marché pour l’achat des blindés avait été conclu avec un intermédiaire privé et non avec l’État émirati. Boubou et Kolon toujours mis en cause Toujours est-il que les limiers n’auraient guère mis de temps pour établir des faits graves de prédation économique dont se seraient rendus coupables les deux responsables de l’État malien impliqués dans l’affaire. En effet, l’intermédiaire russe du marché des Typhoon était si bien disposé à faire des révélations aux enquêteurs maliens qu’il estime avoir été grugé par ses deux comparses maliens.

Ceux-ci auraient donc réussi, grâce à son entreprise et son entremise, à prélever la somme faramineuse de 45 milliards Fcfa sur les 100 milliards Fcfa du coût total du marché d’acquisition des 100 blindés Typhoon MRAP. Beaucoup d’informations ont circulé à l’époque à travers lesquelles on apprenait que les officiels maliens avaient exigé des rétro commissions, sur le montant d’un premier versement de 40% des 100 milliards que l’intermédiaire russe aurait refusé de verser, avant l’acquittement du reste du montant convenu.

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De fait, ce sont les officiels maliens (ministres et généraux de l’armée) se soient mutuellement dénoncés, pour que le pot aux roses soit découvert, conduisant, assurent certaines sources, le Général Drabo à refuser de réceptionner une partie des équipements. Toutefois, c’est à travers les aveux de l’intermédiaire russe que la véritable histoire des rétro commissions serait connue des investigations maliennes conduites sur place. De fait, la ponction aurait bel et bien été effectuée sur l’ensemble des 100 milliards Fcfa, coût total déboursé par l’État malien pour acquérir 100 blindés, ce sont bien 45 milliards Fcfa qui ont été ponctionnés pour servir de rétro commissions. Selon les sources proches des enquêtes et interrogatoires menées à Dubaï, ce serait seulement deux responsables de l’État malien, un Ministre et un ambassadeur qui se seraient répartis les 45 milliards Fcfa.

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Du moins en apparence, car tout porte à croire que ‘’Ma Famille d’abord’’, à l’affût de ce genre de transaction n’aurait pas manqué d’y prélever sa part ‘’naturelle’’ comme elle l’a toujours fait durant son règne septennal. Et ce serait l’intermédiaire russe qui se serait mis à table devant les enquêteurs de l’État malien, car les deux responsables maliens cités par lui, l’auront proprement grugé en refusant de lui reverser la part devant lui revenir comme convenue. D’où sa célérité à fournir moult détails de l’affaire.

Deux noms apparaitraient dans le rapport, établi par la mission de contrôle de l’État malien, en l’occurrence le Premier Ministre Boubou Cissé, également Ministre des Finances à l’époque, et Boucary dit Kolon Sidibé, l’ambassadeur du Mali à Dubaï au moment des faits. L’ancien et dernier Premier Ministre de IBK est celui qui, de notoriété publique, avait négocié l’achat des blindés en faveur de l’armée malienne.

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A ses côtés, on retrouve le Général Salif Traoré, à l’époque Ministre de la Sécurité, notamment lors du déplacement effectué à Dubaï pour conclure la transaction. Es qualité Ministre des Finances, portefeuille qu’il avait pris soin de garder à son avènement à la Primature, Boubou Cissé avait alors déclaré, devant Mahmoud Dicko, comme ce dernier l’a rapporté que même s’il était à l’origine du marché, ce sont bien les militaires qui avaient piloté le dossier. Quant à Boucary Kolon Sidibé, alors ambassadeur du Mali auprès des Émirats Arabes Unis, son implication dans le dossier relevait de l’évidence.

Mais d’après L’Express de Bamako, un confrère de la place, il avait été souligné à son endroit le transit d’important fonds, environ 50 milliards Fcfa, sur son compte, même si l’organe insistait sur le fait de n’avoir eu aucune réponse malgré son insistance auprès du plénipotentiaire malien. Les sources indiquent toutefois qu’il aurait été cité dans les déclarations de l’intermédiaire russe interrogé par les enquêteurs maliens.

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Une surfacturation indiscutable Le scandale avait éclaté quand le Général Drabo, alors responsable de la Direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées, avait émis de fortes réserves à la réception du premier lot de 50 engins de la commande. Sur cette première tranche, 15 engins avaient fait l’objet de non-conformité aux normes techniques stipulées dans le cahier des charges, convenu avec le fournisseur.

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Le Ministre de la Défense, le Général Ibrahim Dahirou Dembélé, avait publié un communiqué pour annoncer le renvoi au fournisseur les engins ne répondant pas aux normes techniques. Sur les 35 autres engins, réceptionnés comme conformes, la chronique de l’époque avait d’ailleurs rapporté que deux étaient tombés en panne vers Samé, en cours de route menant au Camp Soundjata de Kati et y étaient restés pendant 48 heures avant qu’ils ne soient tractés pour les y conduire. Si à l’époque, c’est la qualité des engins qui avait été mise en cause, la chronique avait également retenu le coût faramineux de leur acquisition, soit 100 milliards Fcfa pour 100 blindés. Et pour cause, courant mai 2021, notre confrère L’Express de Bamako révélait, dans une édition, la surfacturation mise en œuvre dans l’acquisition des 100 blindés.

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Le contrat, conclu en décembre 2019 avec une société privée basée aux Émirats Arabes Unis, portait sur un montant de 100 milliards de FCFA pour 100 blindés Typhoon, soit 1 milliard l’unité, y compris les frais d’approche. Ce qui ne concernait nullement les montants déboursés au titre des missions gouvernementales de haut niveau, ministres, généraux et autres officiers supérieurs ‘’techniciens’’, dépêchés sur place pour les transactions et évaluer la conformité du produit aux spécifications techniques du cahier des charges. Pour comparaison, le même confrère rappelle que l’Union avait offert pourtant les mêmes types de blindés à l’armée malienne. Cependant, les 13 blindés de l’Union européenne n’ont guère coûté plus de 500 millions de FCFA, « soit un peu moins de 39 millions de FCFA l’unité, contre un (1) milliards de FCFA l’unité », révélait L’Express de Bamako.

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Sur la base du coût rapporté des blindés de l’Union Européenne, mais certainement de qualité meilleure à celle des Typhoon acquis aux Émirats Arabes Unis par le Mali, on note qu’il y a une différence unitaire d’environ 961 millions Fcfa. La différence est énorme que ne sauraient justifier le coût d’approche et d’acheminement, relativement au pays d’acquisition encore moins les spécifications techniques réelles, ou d’ailleurs supposées puisqu’en définitive, les engins achetés par le Mali se sont avérés plus que défaillants. D’où les interrogations quant à la non publication jusqu’à présent des conclusions des investigations conduites sur ce dossier, à la fois d’une brûlante actualité et d’une certaine acuité au regard des montants importants en cause dans l’affaire. Les ramifications en sont peut-être trop importantes qui refroidiraient les ardeurs de la junte. On comprend donc que la destination ‘’Retour au Mali’’ ne soit pas très attractive ni guère prisée pour certains tours operators. Du moins dans l’immédiat et en attendant de voir la direction du vent !

Source: Sphinx

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