nouveau patron de la Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM) a pris fonction. Il s’agit de l’Allemand Werner Albl. Celui-ci succède à son compatriote Franz Xavier Pfrengle. Le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le colonel-major Salif Traoré, a présidé, vendredi la cérémonie de passation de commandement entre les deux hommes. Ladite cérémonie a eu lieu sur la place d’armes du Génie militaire en présence de plusieurs personnalités : chefs militaires maliens, diplomates européens et américains, responsables militaires de la Minusma et de l’Opération Barkhane et bien d’autres partenaires du Mali.
Le général Pfrengle a remercié ses collègues de l’EUTM pour leur patience et leur passion du métier d’instruction, avant de livrer ses impressions très positives sur les militaires maliens : « Vous m’avez impressionné avec votre discipline, votre engagement, votre moral, vos performances et votre humour qui ne s’arrêtent jamais. Vous servez un peuple qui mérite votre engagement entier et votre passion. J’ai rencontré les représentants d’un peuple fier qui n’a jamais perdu son esprit positif, sa gentillesse et sa tolérance même dans les moments les plus difficiles. Ce fut un véritable honneur et un plaisir de vous commander pendant les 5 derniers mois ».
La deuxième séquence de la cérémonie a été consacrée à des remises de décorations. Le lieutenant-colonel allemand Milde a reçu la médaille d’or du ministère français de la Défense et 5 de nos officiers ont été distingués de la médaille européenne de la politique de sécurité et de défense commune. Les récipiendaires maliens sont les généraux Mamadou Lamine Ballo, Didier Dackouo, les colonels-majors Abdrahamane Baby, Gaoussou Coulibaly et Moustapha Drabo.
Le même vendredi, le nouveau chef de la Mission européenne de formation de l’armée malienne a été reçu en audience au palais de Koulouba, par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
UNE MISSION MULTINATIONALE
La Mission européenne d’entraînement au Mali regroupe 550 militaires européens de 25 nationalités. Environ 200 militaires participent à la formation et à l’instruction de l’armée nationale. Près de 150 soldats sont chargés de la protection du personnel. Le reste, environ 150 hommes, assure les fonctions de commandement par la mise en place d’un état-major, organise la logistique militaire et s’occupe du soutien médical.
C’est le 17 janvier 2013 que la Mission est instituée. Ce qui crée son fondement juridique. Mais il est précisé que le lancement de la mission fera l’objet d’une décision ultérieure. Les objectifs de l’EUTM sont « la formation et l’entraînement de bataillons des forces armées maliennes, ainsi que d’unités d’appui tactique et de soutien logistique du combat, y compris en matière de droit humanitaire international, de protection des civils et de droits de l’homme ».
Un mois plus tôt, le 10 décembre, un « concept de gestion de crise » au Mali est approuvé par les ministres des Affaires étrangères de l’UE qui concluent à la « nécessité d’avancer rapidement dans le processus de planification et de préparer une décision du Conseil instituant la Mission ». Il est prévu de fournir 200 instructeurs pour une durée de 15 mois. Du « personnel d’appui et de protection des forces » sera aussi déployé. Les entraînements auront lieu au nord-est de Bamako. Le coût de la Mission pour le premier mandat est évalué à 12,3 millions d’euros lors de son premier mandat.
La mission EUTM Mali a été adoptée sur la base de la résolution n° 2071-2012 du Conseil de sécurité des Nations unies et des articles 42 (4) et 43 (2) du Traité sur l’Union européenne.
La mission à pour tâches de « fournir dans le sud du Mali, des conseils en matière militaire et en ce qui concerne la formation des forces armées maliennes opérant sous le contrôle des autorités civiles légitimes, afin de contribuer à rétablir leurs capacités militaires et de leur permettre de mener des opérations militaires visant à rétablir l’intégrité territoriale du Mali et à réduire la menace constituée par les groupes terroristes ».
La décision exclut explicitement la participation des forces d’EUTM Mali aux opérations de combat. Plus précisément, la Mission compte plusieurs volets permettant de répondre aux besoins opérationnels : appuyer la formation des forces armées maliennes ; fournir des formations et conseils pour le commandement, le contrôle, la chaîne logistique et les ressources humaines ; apporter une formation en matière de droit international humanitaire, de protection des civils et de droits de l’homme. La mission coordonne son action avec celles des Nations unies.
- A.
- B. DIARRA
Source : Essor