La Russie s’appuie fortement sur sa production nationale, mais utilise également des drones iraniens, connus pour leur excellent rapport qualité-prix. Cette stratégie d’approvisionnement variée permet à Moscou de maintenir une pression constante sur les forces ukrainiennes tout en réduisant les coûts opérationnels et donc, de faire durer les combats.
Le MS001 : un drone de combat autonome
L’armée russe « profite » aussi de l’occasion pour tester de nouvelles armes, comme le drone MS001. Il s’agit d’une version avancée des modèles Shahed iraniens, équipé du processeur Jetson Orin de Nvidia, entreprise américaine. Un « prédateur numérique » selon le général ukrainien Vladyslav Klochkov qui craint notamment les capacités de cet engin à identifier, prioriser et neutraliser ses cibles.
L’analyse technique des débris récupérés révèle une technologie impressionnante. En effet, ce drone disposerait :
- d’une caméra thermique pour les opérations nocturnes,
- d’un système GPS Nasir avec antenne anti-brouillage,
- de puces FPGA pour l’adaptation comportementale en temps réel,
- d’un modem radio permettant la coordination en essaim. Cette sophistication technique change radicalement les tactiques traditionnelles.
Contournement des sanctions et prolifération technologique
Une question se pose cependant. Comment est-il possible que des composants américains NVIDIA aient pu se retrouver dans des drones utilisés par Moscou pour frapper l’Ukraine ? Les enquêteurs estiment qu’environ 17 millions de dollars d’équipements Nvidia ont transité par des réseaux clandestins en 2023, basées à Hong Kong, Singapour et en Turquie, pour se retrouver en Iran ou en Russie. C’est ainsi que Moscou profite de la technologie de l’une des plus grosses sociétés américaines pour développer son arsenal militaire.
Source : La Nouvelle Tribune