Le Mali fait face à une saison des pluies particulièrement éprouvante. Dans son communiqué N°2025-001, publié à l’issue de la réunion du Comité Interministériel de Gestion des Crises et Catastrophes tenue le 3 juillet au CECOGEC, le Colonel SP Issa Raoul Dana Dabo, Chef du Centre de Coordination et de Gestion des Crises, a livré un tableau sombre mais réaliste de la situation : 08 morts, des centaines de sinistrés et une menace hydrologique persistante sur l’ensemble du territoire.
Un lourd bilan humain et matériel
Bamada.net-D’après les informations communiquées, neuf cas d’inondations ont été recensés dans le District de Bamako. Le pays a également enregistré trois cas de foudre frappant les régions de Kayes, Koulikoro et Ségou, un cas de vent violent dans le village de Kounda (région de Kayes), ainsi que trois cas d’effondrement d’habitations à Bamako.
Le bilan humain est dramatique : huit personnes ont perdu la vie — dont deux à Kayes, trois à Bamako et trois à Kéniéba. Par ailleurs, 705 personnes sont désormais considérées comme sinistrées. Le Gouvernement malien, à travers ce communiqué, a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Une réponse gouvernementale structurée
Face à cette série de catastrophes naturelles, le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, qui assure le Secrétariat permanent du Comité Interministériel, a déployé un important dispositif de réponse. Plusieurs actions sont en cours ou déjà réalisées, notamment :
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La poursuite des opérations de sauvetage, d’évacuation et de sécurisation des ménages touchés ;
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Le pré-positionnement des stocks d’urgence dans toutes les régions, incluant :
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250 tonnes de riz
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150 tonnes de mil
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95 tonnes de sucre
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100 cartons d’huile
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300 sacs de sel
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3 500 moustiquaires imprégnées
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2 500 couvertures
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2 500 nattes plastiques
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2 000 cartons de savon
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500 kits scolaires
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Des stocks non alimentaires (NFI) stratégiquement positionnés dans les régions de Tombouctou, Sikasso, Mopti, Gao et Kayes ;
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Le renforcement des structures sanitaires pour prévenir les maladies hydriques et traiter les cas éventuels ;
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Le renforcement du stock national de sécurité alimentaire, désormais à hauteur de 3 740 tonnes ;
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Le curage des collecteurs et caniveaux, réalisé à 81 % sur l’ensemble du territoire ;
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La campagne nationale de sensibilisation, diffusée à travers radios, télévisions, presse écrite et l’application digitale SOS Sécurité.
Un risque d’inondation toujours élevé
Malgré les efforts déployés, les prévisions météorologiques indiquent que des activités pluvio-orageuses d’intensité modérée à forte sont attendues dans plusieurs zones du pays. Le risque d’inondation demeure très élevé, notamment dans les zones urbaines où les réseaux de drainage sont insuffisants ou obstrués.
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Une montée progressive des eaux est observée dans les hauts bassins des fleuves Niger, Sénégal et Bani, marquant le début de la saison de crue. Sur le cours principal du fleuve Niger, les niveaux enregistrés sont au-dessus des normales saisonnières. Même si aucun débordement majeur n’a encore été signalé à ce stade, les marigots et talwegs urbains, notamment à Bamako, pourraient rapidement céder en cas de précipitations soudaines.
Appel à la vigilance citoyenne
Le Gouvernement appelle les populations à redoubler de vigilance. Les consignes de sécurité à observer sont claires :
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Éviter de s’aventurer sur une route inondée, à pied comme en voiture ;
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Libérer les voies d’écoulement des eaux et éviter les zones à risque d’éboulement ;
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Ne jamais s’approcher des berges en crue ou des caniveaux débordants ;
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Ne pas s’arrêter sur un pont lors d’une pluie intense ;
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En cas de foudre, éviter de s’abriter sous un arbre et privilégier un bâtiment solide.
Une solidarité nationale à mobiliser
Alors que le pays entre dans la phase critique de la saison des pluies, les efforts du Gouvernement doivent être soutenus par un élan de solidarité nationale, impliquant les collectivités, les ONG, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les citoyens eux-mêmes. Chaque geste de prévention, chaque action solidaire compte pour sauver des vies et limiter les dégâts.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net