Lors d’une réunion tendue du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le président malien, Assimi Goïta, a annoncé sa décision de demander le départ immédiat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Cette déclaration a été faite par le biais du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop, un diplomate expérimenté.
Bamada.net- Bien que des rumeurs circulaient sur une annonce majeure du Mali lors de la réunion du Conseil, seuls les membres permanents semblaient avoir anticipé cette issue. La demande de retrait de la MINUSMA intervient alors que les autorités de transition semblaient soutenir la présence de cette force il y a encore quelques mois et que les négociations pour le renouvellement de son mandat devaient avoir lieu dans les deux prochaines semaines.
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« Le gouvernement du Mali demande le retrait immédiat de la MINUSMA. Cependant, le gouvernement est prêt à
coopérer avec les Nations unies dans cette perspective », a déclaré Abdoulaye Diop, tout en
rejetant les options proposées par le secrétaire général de
l’ONU pour faire évoluer le mandat de la mission de maintien de la paix.
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Abdoulaye Diop a
expliqué que, après près de dix ans sur le terrain, le travail de la
MINUSMA avait été un échec. « La MINUSMA semble devenir partie du problème en alimentant les tensions communautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement
préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale du Mali », a-t-il estimé. « Cette situation engendre un sentiment de méfiance des populations envers la MINUSMA et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la MINUSMA », a-t-il ajouté.
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Cependant, le ministre malien des Affaires étrangères n’a pas répondu aux inquiétudes exprimées par les membres du Conseil concernant les restrictions imposées à la liberté de
mouvement des casques bleus par son pays. Bamako estime également que la recommandation du secrétaire général de réduire les effectifs et de recentrer les missions de la MINUSMA ne répond pas à ses besoins.
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Abordant la question du massacre survenu à
Moura en 2022, où la responsabilité des
forces maliennes a été déplorée par le Haut-
Commissariat aux Droits de l’homme, le ministre malien s’est justifié en dénonçant l’enquête. Selon lui, son armée n’a fait que neutraliser un nid de terroristes que d’autres forces n’osaient pas
attaquer. Cette mention dans le
rapport d’Antonio Guterres, publié il y a quelques jours, aurait probablement déclenché cette demande de retrait.
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En réponse à la
demande de Bamako, le chef de la MINUSMA, El Ghassim Wane, a
souligné que cela rendait l’opération de maintien de la paix de l’ONU au Mali « presque impossible ». « C’est une décision qui doit être prise par le Conseil [de sécurité], mais ce que je veux souligner, et tout le monde est d’accord sur ce point, c’est que le maintien de la paix repose sur le principe du
consentement du pays hôte, et sans ce
consentement, les opérations sont presque impossibles », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
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La demande du Mali de retirer la
MINUSMA a créé une situation délicate au sein du Conseil de
sécurité des Nations unies, qui devra maintenant prendre une décision cruciale concernant l’avenir de la mission de maintien de la paix au Mali. Les prochaines
semaines seront
cruciales pour déterminer la voie à suivre dans cette région en proie à
l’instabilité et à la violence.
Le Mali demande le retrait immédiat de la MINUSMA lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, marquant un tournant dans la relation avec l’ONU
MLS
Source: Bamada.net