L’association Faso Kanu a organisé une conférence-débats, samedi dernier, au Carrefour des Jeunes. A propos du problème sécuritaire de notre pays, les conférenciers ont dénoncé les agissements de la MINUSMA et de la France. Ils se sont inscrits dans la logique du 20 janvier 1961, à savoir le départ de ceux qu’ils considèrent comme des forces d’occupation.
Le commissaire principal de Faso Kanu, Ibrahima Kébé, a rappelé ce qui s’est passé à Konna. Pour lui, La MINUSMA et la France, censés combattre les terroristes, leur ont, en réalité, donné un couloir pour aller à Kidal. Même les militaires français, a-t-il dit, ont reconnu que ce sont les Maliens qui ont combattu à Konna, car, ils ont fait le travail de terrain. Il a ajouté : « Une vielle femme nous a dit récemment : si les gens se rendent compte de ce qui s’est réellement passé à Konna, ils quitteront Bamako à pied pour aller casser la statue de Damien Boiteux. Beaucoup d’entre eux vont changer le nom de Damien Boiteux attribué à leurs fils ainsi que le nom de François Hollande aussi. » Ibrahima Kébé a ajouté : « Des ressortissants de Tessalit et de Kidal ont signalé que dès 18 heures, ils voient des avions décoller de ces lieux. Des matériels sont déposés sur place et d’autres sont exportés. Le 2 9 mars 2012, en 4 jours, Kidal a été encerclé par Ansar Dine et le MNLA, mais la France n’est pas intervenue, c’est la France qui les a laissés entrer, en leur faisant croire qu’ils auront l’AZAWAD. C’est vrai qu’ils ont tué des Touarègues tels que Abdel Krim el Targui, un déserteur de l’armée malienne, ils ont tué Inawallen, wadousséne, mais la MINUSMA fait le double jeu. Quant aux Français, ils sont en train d’extraire les ressources du sous sol malien, malgré les attaques. » Faso Kanu a déclaré qu’elle n’a pas compris pourquoi ces rebelles siègent aux Nations unies dans la commission des Droits des peuples autochtones. L’association a soutenu que le 18 mai 2013, la France a empêché la libération de Kidal. Le 5 juin 2013, aussi, a-t-elle souligné, l’armée française a interdit à l’armée malienne d’entrer à Kidal. Ibrahima Kébé a précisé : « Ils ont démonté nos armes lourdes à Anéfis. Il était interdit à El hadj Gamou et Didié Dacko d’entrer à Kidal. Pourquoi leur interdisent-ils d’entrer à Kidal si réellement, ils sont venus pour sécuriser le Mali. Comment pourraient-ils sécuriser le pays s’ils ne combattent pas? » Le 17 mai 2014, a soutenu Ibrahima Kébé, ce sont ceux qui disent aider l’armée malienne qui se sont ajoutés à nos ennemis pour nous combattre. Certains, selon lui, ont été découverts et tués par nos militaires, malgré leurs déguisements, car, ils portaient des turbans, mais leurs dépouilles ont disparu. Il a déclaré : « Les attaques du gouvernorat de Kidal et la tuerie qui s’en est suivie ont eu lieu en présence de la MINUSMA et de la France. » Il a rappelé ce qui s’est passés à Gao, lors des évènements de Tabankort et expliqué que des jeunes de Gao s’étaient soulevés contre la zone Tampon à Tabankort, décidée sur la base d’un papier signé par le MNLA et la MINUSMA. Ibrahima Kébé a ajouté que la MINUSMA avait tiré sur la population civile et tué beaucoup de jeunes. « Le 17 août denier, a-t-il dit, La plateforme a voulu rendre visite à la population à Anéfis et la CMA s’y est opposé. Ensuite, le pouvoir malien a communiqué avec Rfi pour dire que les gens de l’AZAWAD ont reçu les responsables Maliens à Kidal pour la rentrée scolaire. Hollande lui même a soutenu que 80 millions iront au nord, le reste sera pour le Mali. Ce sera donc la partition, la création de deux pays. Cela a été dit en France, lors d’une visite d’Etat qui n’a pas sa raison d’être. » Il a fait savoir que chaque fois que la Plateforme a voulu occuper Kidal, la MINUSMA s’y est opposée et chaque fois que la CMA a attaqué, ils n’ont pas exigé de cessez-le-feu. Pendant ce temps, a-t-il laissé entendre, la CMA terrorise les populations et commet des exactions. C’est pourquoi, a fait observer Ibrahima Kébé, les populations sont toujours contentes d’être en compagnie des membres de la Plateforme. Au mois de septembre dernier, a-t-il ajouté, la CMA s’est livrée à plusieurs agressions physiques et personne n’a réagi. « La MINUSMA est une force partiale puisqu’elle travaille pour nos ennemis. Faso Kanu est dans la logique du 20 janvier 1961, c’est-à-dire le départ des forces d’occupation du territoire malien », ont indiqué les conférenciers.
B.D.