Pour discuter des voies et moyens de la mise en œuvre d’une force commune de sécurité et de défense dans l’espace de l’Alliance des États du Sahel (AES), les ministres de défense du Mali, du Burkina et du Niger se sont retrouvés le vendredi 20 juillet 2025 à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Beye.
Présidée par le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, Général Sadio Camara, cette rencontre a enregistré la présence massive de responsables et d’experts militaires des pays de l’AES. Il a ainsi été décidé de forger un modèle de sécurité et de défense propre à l’AES.
Proposé généralement par les partenaires internationaux, le modèle de sécurité et de défense initié dans les pays du Sahel, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, n’a pas permis de sérieusement freiner le terrorisme et le narcotrafic sévissant notamment dans l’espace AES. Forts de ce constat amer, les pays de l’Alliance des États du Sahel ont décidé de joindre les forces pour combattre cet ennemi commun œuvrant dans des régions frontalières partagées par les trois pays de l’AES. Cette coopération militaire a déjà commencé à travers notamment un cadre de concertation des chefs d’états-majors des pays de la confédération.
Selon le ministre de la Défense et des anciens combattants du Mali, le Général Sadio Camara, ce cadre a permis de renforcer non seulement la confiance mutuelle, mais aussi de concevoir et de conduire plusieurs opérations conjointes d’envergure dans l’espace commun de l’AES. Réunis vendredi dernier (20 juin 2025) à Bamako, les ministres de la Défense de l’AES se réjouissent des résultats concrets obtenus sur le terrain dans la coordination commune des opérations militaires.
Cette concertation et ces opérations communes des forces de défense et de sécurité des pays l’AES sont fortement soutenues par les trois chefs d’États de la confédération qui ont donné des orientations claires dans ce sens. Cette réussite commune des forces de défense et de sécurité des pays sur les théâtres des opérations est soutenue et accompagnée par une politique et une architecture communes de défense et de sécurité.
La rencontre des ministres de la Défense de la confédération de l’AES s’inscrit dans la logique de donner corps à cette initiative qui permettra de pacifier l’espace commun de l’AES. «Il nous revient à présent de transformer cet accomplissement opérationnel en un aboutissement politique conformément aux directives établies», a plaidé le Général Sadio Camara. La nécessité de repenser un nouveau modèle sécuritaire a été également évoquée par le ministre nigérien de la Défense nationale. «Le contexte actuel nous impose de passer à un nouveau modèle de défense et de sécurité» a expliqué le Général Salifou Mody.
Cette rencontre était «une étape cruciale de validation politique stratégique et opérationnelle» devant garantir «une meilleure coordination des efforts communs». La confédération AES n’est pas seulement une réponse politique ou institutionnelle aux défis. Elle incarne cette volonté historique des peuples de l’AES de prendre en main leur destin et de forger leur propre modèle sécuritaire, adapté à l’environnement, aux valeurs et aux réalités de l’espace AES.
Cette rencontre a offert aux principaux responsables de la défense confédérale l’occasion d’évaluer les opérations conjointes menées et d’en tirer des enseignements nécessaires pour l’avenir ; d’examiner et d’approuver les modalités pratiques de la mise en place de la Force unifiée de l’AES (FU-AES) et d’adapter un avant-projet de protocole additionnel défense et sécurité comme fondement juridique de la coopération renforcée.
Oumar Alpha