Le rapport 2022 de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) met en lumière l’état actuel du secteur minier et pétrolier, révélant des éléments clés sur les titres miniers et la production. À la date du 31 décembre 2022, le pays comptait un total de mille soixante-deux (1 062) titres miniers actifs. Parmi ceux-ci, onze (11) projets ont atteint des stades avancés de recherche, témoignant d’une dynamique encourageante dans l’exploration minière.
Dans le domaine des hydrocarbures, la société HYDROMA demeure la seule à avoir franchi le cap de l’exploration avancée depuis 2012. Cette situation souligne la nécessité d’une diversification des acteurs dans ce secteur crucial pour l’économie. Concernant la production minérale, l’or s’impose comme le principal produit extrait, avec une production de 66 030 kilogrammes pour une valorisation impressionnante de FCFA 1 927 milliards, ce qui représente près de 97 % de la production totale portée à FCFA 1 995 milliards. Les zones de Kayes et Sikasso sont les principales régions productrices d’or, témoignant d’une forte concentration géographique de l’activité minière.
La quasi-totalité de la production d’or est dirigée vers l’exportation, avec trois destinations principales : l’Afrique du Sud, la Suisse et l’Australie. En revanche, les autres substances minérales sont principalement vendues sur le marché local, ce qui souligne l’importance de la consommation intérieure pour la diversification économique.
Ce rapport met en évidence les enjeux et les opportunités que représente le secteur extractif, tout en soulignant l’importance cruciale de la transparence et de la bonne gouvernance pour maximiser les bénéfices économiques pour le pays. A travers ce rapport, l’ITIE insiste également sur le besoin urgent d’améliorer les infrastructures et les services connexes, qui sont essentiels pour soutenir les projets miniers en cours. Les lacunes en matière de routes, d’eau et d’électricité limitent non seulement l’efficacité de la production, mais aussi l’attractivité pour de nouveaux investisseurs potentiels.
Par ailleurs, une attention particulière est portée sur les impacts environnementaux et sociaux liés à l’exploitation minière, appelant à une régulation renforcée pour garantir que les pratiques minières respectent les normes de durabilité et profitent aux communautés locales.
En effet, l’engagement communautaire pourrait jouer un rôle déterminant dans l’acceptation des projets miniers et dans la minimisation des conflits d’intérêts. En outre, le rapport souligne l’importance d’établir des mécanismes de dialogue continu entre les entreprises, les gouvernements et la société civile, afin de créer un environnement propice à la collaboration et à l’innovation.
Enfin, le rapport place une emphase sur la nécessité d’une formation continue et d’un partage des savoirs, afin de renforcer la capacité locale et d’augmenter la valeur ajoutée des ressources naturelles, créant ainsi des opportunités d’emploi pour les habitants du pays. En instaurant des partenariats avec des institutions académiques et des centres de recherche, le secteur extractif pourrait non seulement améliorer ses pratiques, mais également influencer positivement l’éducation et la formation technique au sein des communautés. Tout cela souligne que la transparence et l’éthique ne sont pas seulement des exigences réglementaires, mais des leviers essentiels pour un développement durable et inclusif des secteurs minier et pétrolier.
A.K.
Source : Le toguna