La coopération entre notre pays et la France ne cesse de se consolider. Dans le cadre de la coopération décentralisée franco-malienne en général et du jumelage entre les villes de Ségou et d’Angoulême (France) depuis 1984 en particulier, l’Institut universitaire de technologie (IUT) de cette ville française a offert des machines à outils à l’Institut universitaire de formation professionnelle (IUFP) de l’Université de Ségou.
Présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall en présence de l’ambassadeur de France dans notre pays, Gilles Huberson, la cérémonie officielle de réception a eu lieu le vendredi dernier dans l’amphithéâtre de l’Université de Ségou.
Etaient présents aussi le gouverneur de la Région de Ségou, Georges Togo, le directeur général adjoint du Centre national des oeuvres universitaires (CENOU), Allaye Bah, le recteur de l’Université de Ségou, le Pr Abdoulaye Traoré, le maire de la commune urbaine de Ségou, Ousmane Karamoko Simaga, les enseignants, les responsables du comité AEEM et les étudiants.
Le matériel se compose de trois tours conventionnels, d’un tour à commande numérique, de deux fraiseuses, d’une scie alternative, d’une perceuse sur colonne, d’une caisse outil de tournage et de fraisage. Une affuteuse, 14 oscilloscopes, 14 géniteurs GBF, un lot de métrologie, un matériel de mesure, trois automates, une grignoteuse, une imprimante 3D, une machine trio et un robot staubli font aussi partie du don destiné à l’Institut universitaire de formation professionnelle de l’Université de Ségou.
Coût total de ces machines à outils : 80 000 euros, soit plus de 52 millions de Fcfa. Le matériel permettra de former les étudiants de l’IUPF aux métiers de la mécanique, de l’électricité, de l’électromécanique et de faire leurs travaux pratiques (TP).
Le ministre de l’Enseignement supérieur et l’ambassadeur de France ont visité le matériel destiné aux ateliers de formation des étudiants. La visite était guidée par le directeur général de l’Institut universitaire de formation professionnelle, le Dr Dantouman Kamissoko. Deux facultés et un institut sont dans le giron de l’Université de Ségou : la Faculté d’agronomie et de médecine animale (FAMA), la Faculté des sciences sociales (FASSO) et l’IUFP.
Le nouveau siège de l’Institut universitaire de formation professionnelle est lui en chantier. Après avoir visité les machines à outils, Me Mountaga Tall et Gilles Huberson se sont rendus sur les chantiers du nouveau siège l’IUFP et du Centre régional des oeuvres universitaires (CROU). Les deux personnalités ont eu droit à des explications sur l’avancement des deux chantiers. Situé au quartier Sébougou, le chantier de l’IUFP est dans une cour de 9 hectares. Démarrés en janvier 2015 pour un délai de 15 mois, les travaux sont exécutés à 85% par l’entreprise chinoise « COMATEX-BAT ».
Le groupement d’architecture « CADET » est le bureau d’étude du chantier. Les travaux sont financés par le budget national. Situé à proximité de l’IUFP, le chantier du CROU est lui exécuté à 63,56%. Si l’entreprise malienne « Dental S.A » exécute les travaux du chantier du nouveau siège du Centre régional des oeuvres universitaires, le cabinet d’architecture et d’urbanisme (CADAU) est le bureau de contrôle. Là aussi, les travaux sont financés par le budget national. « L’Université de Ségou est la première université régionale. C’est une jeune université qui a besoin de l’accompagnement et du soutien de tous ses partenaires, dont l’IUT d’Angoulême. En offrant ces machines à outils à l’IUFP, vous venez d’accomplir un geste grandiose en faveur de notre jeune université. Nous avons besoin de vous. Et nous aurons toujours besoins de vous », a plaidé le directeur général de l’Institut universitaire de formation professionnelle, le Dr Dantouman Sissoko. Celui-ci a par ailleurs déclaré que la présence du diplomate français à l’Université de Ségou a fait monter d’un cran les faits marquants de la vie de l’université.
« Si chacun d’entre nous a une chose et que nous l’échangeons. Chacun d’entre nous aura une chose. Mais si chacun d’entre nous a une idée et que nous l’échangeons, chacun d’entre nous aura deux idées. Nous souhaiterions que cette donation soit un début de partenariat. Et nous comptons sur notre département de tutelle, l’Assemblée régionale et la mairie de la commune urbaine de Ségou pour le fonctionnement de ces machines », déclaré le Dr Dantouman Kamissoko.
L’ambassadeur de France, Gilles Huberson s’est lui réjoui d’être dans la Cité des Balanzans où il retrouve le souvenir des figures historiques comme le roi Biton Coulibaly, le commandant Archinard, la chanteuse Babani Koné. « Nous continuons d’écrire cette histoire commune aux destins croisés grâce à un partenariat entre deux établissements d’enseignement supérieur : l’IUFP de Ségou et l’IUT d’Angoulême », dira le diplomate français.
Gilles Huberson a rappelé que chaque année plus de 300.000 jeunes maliens arrivent sur le marché du travail. Combien d’entre eux obtiendront un emploi ? C’est un défi pour le Mali. Et la réponse se trouve dans un parcours de formation adapté aux attentes du monde de l’entreprise, a souligné ambassadeur de France. Pour lui, dans la formation en adéquation avec les attentes du monde de l’entreprise, l’IUFP apporte des réponses pertinentes.
Le DUT et la Licence délivrée par l’IUFP sont reconnus dans plusieurs pays et assurent à leurs titulaires des possibilités en cours de carrière de compléter cette formation. Le diplomate français a jugé que les machines à outils récentes feront de l’institut l’un des établissements les mieux équipés actuellement dans ce domaine. Dans le cadre d’une convention entre la Fondation Schneider, la Fondation de France, l’IUFP de Ségou et l’IUT d’Angoulême, a assuré Gilles Huberson, cette donation sera complétée par l’octroi de maquettes pédagogiques par la Fondation Schneider. Il s’agit du chauffe-eau solaire, du banc solaire, éolienne, d’une armoire d’habilitation électrique.
La signature de la convention interviendra avec la venue de personnalités françaises en avril à Ségou, a annoncé l’ambassadeur français.
Première université régionale, celle de Ségou a été créée en 2011. Avec un peu plus de 1000 étudiants, elle se développe progressivement et émerge de terre avec l’amphithéâtre et le projet de l’Institut universitaire de formation professionnelle en construction. D’autres bâtiments et d’autres départements verront bientôt le jour.
Envoyé spécial
S. Y WAGUE
Source : Essor