Les forces armées et de sécurité sont une nouvelle fois visées par des hommes armés au nord. Hier, très tôt le matin, des hommes en arme dont on ignore encore tout, ont attaqué le check-point de la garde nationale situé au nord-est de la ville de Tombouctou sur la route allant à Assiddi.

Le bilan humain de l’attaque est de deux gardes tués et un autre blessé. Les assaillants ont enlevé un véhicule équipé d’armes. Ils étaient venus à pied tout en faisant semblant d’être de simples passants, avant de surprendre les gardes en faction.
Les deux victimes ont été inhumées hier matin par les chefs militaires et beaucoup de compagnons d’arme et amis.
La position attaquée confiée à la garde nationale donne une très large ouverture sur la commune de Ber et le grand désert. Il s’agit donc d’une position stratégique. Ce qui lui a valu d’être attaquée plusieurs fois sans succès. Les gardes ont toujours veillé au grain avec courage et détermination. Mais cette fois, la stratégie des assaillants a marché.
Colère, incompréhension et lassitude, tels sont les sentiments qui dominent dans population de Tombouctou. La ville a tourné hier au ralenti. La population se demande ce que veulent les bandits après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. « Nous ne comprenons rien. Les bandits sont arrivés sur la route allant à Goundam depuis plus d’une semaine. A cause de leur présence, le trafic sur cette route est presqu’à l’arrêt. Aucun véhicule civil ou d’ONG ne peut emprunter cette voie sans être enlevé et les passagers dépouillés de tous leurs biens », dénonce un Tombouctien.
Pour beaucoup de gens, les bandits armés sont dans une logique de fuite en avant et de pure provocation.  La colère est à son paroxysme. Pour d’autres la MINUSMA dont ont aperçoit en permanence les avions dans les airs ne fait rien pour protéger les civils. Elle doit au moins sécuriser les routes permettre aux populations de chercher leur pain quotidien.
Dans un communiqué, le gouvernement a confirmé l’attaque et le bilan annonçant une attaque à « l’arme automatique par des assaillants non encore identifiés » d’un check-point des Forces armées maliennes tenu par la Garde nationale dans la Région de Tombouctou.
Cette attaque qui a eu lieu hier vers 3 heures du matin, a fait deux morts, un blessé et un porté disparu parmi les éléments des FAMas. Le communiqué indique que « des poursuites ont été engagées en vue de rechercher, traquer et mettre hors d’état de nuire les auteurs de ces actes terroristes ».
Le gouvernement a présenté « ses condoléances aux familles des disparus et souhaité prompt rétablissement aux blessés ». Tout en condamnant « cette grave violation du cessez le feu », il a invité « toutes les parties signataires de l’accord de paix au respect de leurs engagements vis-à-vis de la Communauté internationale ».
Prenant justement « la Communauté Internationale à témoin », le gouvernement « invite tous à plus de responsabilité dans le seul souci de préserver la paix ».

M. SAYAH
Amap-Tombouctou

source : L’ Essor