La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles a été lancée ce lundi à travers le monde, sous le thème «Riposter et se reconstruire après les violences ». Les défenseurs des droits des femmes seront actifs pendant deux semaines pour informer et sensibiliser le public sur les enjeux liés à ce problème social.
En dépit des dispositions prises par les autorités et les organisations féminines, des cas de violence persistent au Mali. Cette mère de famille longtemps victime de violences conjugales témoigne « Je me suis mariée très jeune et j’ai connu toutes sortes de violences dans mon mariage. J’ai commencé à comparer ce que je vis avec ce que j’ai vu mes parents vivre. C’est là que j’ai décidé de partir, surtout que j’avais deux enfants qui étaient témoins de ces violences», explique-t-elle, avant d’ajouter « Ce qui m’a poussé à m’en sortir et je m’en suis sortie toute seule ». Spécialisé dans l’assistance aux victimes de violences basées sur le genre, le centre « Yelen » accueille par an plus d’une cinquantaine de survivantes de violences conjugales. Il les écoute et les oriente parfois vers d’autres centres de prise en charge de haut niveau. « Dans le cadre de nos suivis et d’écoutes, les femmes veulent que nous-mêmes prenions les cas en charge. Mais malheureusement, on n’a pas ces compétences », affirme Aissata Bocoum présidente du centre « Yelen ».
Les femmes demandent des mesures strictes
Mme Kouyaté Goundo Sissoko est la présidente de la coordination des associations et Ongs féminines au Mali, CAFO. Elle affirme que des dispositions sont régulièrement prises pour soutenir les femmes et les filles. Mais elle ajoute qu’il y a des cas qui exigent l’intervention des autorités. « Il y a des femmes qui ont besoin d’avocats pour les accompagner. Donc il faut vraiment des programmes à la hauteur qui puissent véritablement soutenir ces femmes ».
Malgré la persistance et la recrudescence des violences faites aux femmes et aux filles, il n’existe toujours pas une loi qui punit ces actes au Mali. Pour lutter efficacement contre le phénomène, les acteurs privilégient la sensibilisation et l’adoption d’un texte spécifique.
Source : Studio Tamani