Au vu du prix du mouton à Bamako, beaucoup de fidèles musulmans risquent de ne pas honorer le sacrifice d’Abraham cette année. La vie chère en cause.
Sidiki Berthé est un chef de famille soucieux de sa réputation. De passage sur les 30-Mètres, il s’arrête pour discuter le prix d’un mouton. “Je suis déçu. Je n’ai plus le courage de poursuivre le marchandage. Cette année, je vais faire avec et espérer une probable chute des prix le jour J”.
“Le sacrifice de mouton est un devoir pour tout musulman qui en a les moyens. Mais là, ça dépasse mes moyens et Dieu Seul sait la vérité. Donc je ne vais pas essayer de me torturer ou faire l’impossible. J’ai un budget de 50 000 F CFA et si avec je n’ai pas un mouton, je me contenterai une chèvre”, tranche un vieil homme, le sourire crispé.
La fête de Tabaski s’annonce à Bamako, dans un contexte assez difficile pour l’écrasante majorité des fidèles musulmans à cause notamment d’une hausse “intenable” du prix du mouton.
Sur le principal marché à bétail de la Commune VI à Faladié, les moutons arrivés pour la plupart de Mopti, Tombouctou et Ségou, sont vendus entre 75 000 F CFA et 1 million de F CFA. Trouver un mouton en dessous de 75 000 F CFA devient quasiment impossible même sur les marchés de bétail de Sabalibougou, l’Hippodrome ou sur les grandes artères.
Cette flambée des prix de l’animal à Bamako s’expliquerait en partie par la difficulté liée au transport. “Nous amenons nos animaux des coins les plus reculés du Mali.
Et là, il faut faire avec le transport, les nombreuses dépenses sur la route et le prix d’achat à la base qui devient encore plus salé”, explique Moussa Goundouba, vendeur de mouton au marché de bétail de Faladié.
Il ajoute : “Comme nous faisons le commerce pour avoir un peu de bénéfice, nous sommes obligés de vendre au prix que des clients estiment exorbitants”.
Face à cette situation de hausse des prix des moutons ajoutée à la pauvreté grandissante dans le pays, nombreux sont les fidèles musulmans qui hésitent de pénétrer les marchés.
C’est dans cette situation de crise socioéconomique plus difficile que l’année dernière que les fidèles musulmans de Bamako préparent la fête de Tabaski-2016.
A2K
Source: Le Katois