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Allocution de Choguel Kokalla Maïga : Rappel de l’Importance de Kidal et Propositions pour l’Avenir du Mali

DISCOURS DE DOCTEUR CHOGUEL KOKALLA MAIGA,
PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT,
PRESIDENT DU COMITE STRATEGIQUE
DU MOUVEMENT DU 05 JUIN-RASSEMBLEMENT
DES FORCES PATRIOTIQUES (M5-RFP),
THEME : AU NOM DE LA PARTIE, LE MALI :
​- commémoration de la libération de Kidal ;
​- clarification de la situation politique ;
​- propositions pour une réorientation de la Transition.
Centre International de Conférences de Bamako (CICB)
Samedi, le 16 Novembre 2024
Monsieur le Président par intérim du Comité Stratégique du M5-RFP,
Eminents membres du Comité Stratégique du M5-RFP,
Camarades militants et sympathisants du M5-RFP,
Compagnons de route membres des Forces du Changement pour la Refondation,
Chers compatriotes, Maliennes et Maliens de l’Intérieur et de la Diaspora,
Qu’il me soit donné, de prime abord, de saluer votre présence massive dans cette salle cet après-midi. Cette présence est la preuve manifeste de la vigueur du M5-RFP, de votre attachement à ses idéaux, de votre fidélité aux choix librement consentis dès le départ et que d’aucuns s’échinent à vouloir remettre en question. Vous avez choisi la constance dans l’engagement. Soyez-en remerciés !
Je voudrais rappeler que le M5-RFP est certes un Mouvement politique mais il est avant tout et surtout un esprit de Changement pour la Refondation du Mali, le Mali Kura.
Le meeting de ce jour a fait l’objet d’une annonce de ma part il y a de cela quelques semaines. L’annonce a nourri les supputations, parfois des plus malveillantes. Cela n’a pas été pour me surprendre. C’est plutôt le contraire qui m’aurait surpris. Il est de notoriété publique que, pour certains, tout ce qui émane du Premier ministre, Chef du Gouvernement et Président du Comité Stratégique du M5-RFP ne vaut pas la peine d’être prise en considération. Cependant, d’entrée de jeu, qu’il me soit donné de préciser que la rencontre de cet après-midi n’est ni fortuite, ni une rencontre de plus. Notre présence en ces lieux, en ces instants, s’explique par une triple exigence :
– la commémoration de l’an I de la libération de Kidal, le 14 novembre 2023 ;
– l’impérieux besoin de clarification de la situation politique ;
– la formulation de propositions pour une réorientation de la Transition.
C’est dire que mon intervention sera consacrée au développement de trois (3) centres d’intérêt.
Le premier centre d’intérêt inspire fierté et congratulation réciproque. Il s’agit de la récupération de la ville de Kidal par nos vaillantes Forces Armées Maliennes (FAMa). En ces heures consacrées au souvenir, je me dois de rappeler avec force et légitime fierté, pour m’en réjouir et m’en féliciter, la date du 14 novembre 2023 ; date mémorable à plus d’un titre, parce que date de la libération de la capitale de la 8è Région administrative du Mali. Il ne serait nullement excessif de soutenir que cette date marque, non seulement la libération d’une localité malienne du néocolonianisme et de ses suppôts traitres à la Nation, mais également, celle de l’unification de la Patrie, le Mali, que l’ennemi avait réussie, trois décennies durant, à briser.
Pour mieux faire cerner la portée de l’acte, je vais me situer dans le temps pour évoquer cette récupération, faire ressortir ce en quoi il restera à jamais, pour la France officielle, une écharde dans la plaie.
La France, à travers son Armée, arrive dans la région de Kidal au tout début du XXè siècle. Auparavant, notre Peuple, les Confédérations touarègues du Fleuve Niger, de l’Adrar, de l’Azawak, appuyé par la paysannerie Songhoye, lui ont opposé une farouche résistance faisant mordre, par moments, la poussière à bon nombre de ses officiers, sous-officiers et hommes du rang.
Arrivée à Kidal, elle y trouve une situation favorable à ses ambitions expansionnistes hors de son territoire national. L’amenokal des lieux y était vassal de deux puissances, celle des Kounta, au plan religieux, celle des Oulliminden, au plan politique. Il saisit l’occasion de la présence française pour s’en débarrasser. Il ne résiste pas. Sans y regarder de près, il accepte le traité de protectorat qui lui est proposé, jure sur le Coran de ne jamais le dénoncer. Ainsi, le 15 septembre 1907, le commandant Laverdure lui impose la Convention de Bourem pour affirmer sa possession de l’Adrar des Ifoghas. Elle stipule : « … l’Adrar des Ifoghas appartient à ceux qu’il plaira à la France d’y installer ».
De cette date à ce jour, la France officielle est restée rivée à cette Convention, refusant de considérer Kidal comme partie intégrante de la République du Mali. Elle tient à cette Région comme à la prunelle de ses yeux. Pour elle, dans son dispositif géostratégique, l’Adrar des Ifoghas, la région de Kidal, est comme une zone-tampon entre le sud algérien et le nord de la Boucle du Niger.
En 1960, elle tente d’y maintenir son influence, au détriment de l’unité de la jeune République du Mali. Le Gouvernement nationaliste du Mali de l’époque fit échouer le projet. En 1964, elle y effectue une tentative de soulèvement armée et échoue. En 1989, elle récidive. De nouveau, elle échoue, grâce à la vigilance du régime malien de l’époque. A partir de 1991, se produit ce que nous continuons de déplorer : le laxisme érigé en mode de gouvernement avec ce que cela comporte de soumission au néocolonialisme ; le tout, sur fond de semblant de négociation, de gabegie, de favoritisme, d’impunité, voire de trahison avérée. En janvier 2012, cinq cent (500) apatrides instrumentalisés par des puissances étrangères, appuyés par des hordes terroristes et narcotrafiquants envahissent le sol sacré de notre Patrie. En moins de quelques mois, l’Etat malien s’écroule, le pays perd plus des ¾ de son territoire.
La situation se présente comme une aubaine inespérée par la France. Profitant de la déliquescence plus que prononcée de l’Etat, elle sanctuarise Kidal, y regroupe les terroristes et séparatistes de tout acabit et nous impose de négocier avec eux.
Ainsi donc, trois décennies durant, la ville de Kidal et ses dépendances échappent au contrôle de l’Etat central. Plus d’une humiliation nous fut imposée depuis cette localité de l’extrême nord malien. Son accès est interdit à nos FAMa. En revanche, des Forces étrangères sous l’égide de l’ONU, en réalité de la France, y servent de boucliers aux terroristes.
Les conséquences d’une telle situation sont autant de négations de notre souveraineté nationale les unes plus que les autres. Avec amertume, nous assistions aux défilés du 6 Avril, chaque année, depuis 2013, avec profanation des attributs de la République du Mali, sous l’œil complice des Forces internationales, installées aux meilleures loges pour assister à ces cérémonies. Nos officiels se voyaient contraints de demander l’autorisation pour s’y rendre, de verser une somme d’argent pour que leur sécurité soit assurée par des bandits armés. Le comble de l’horreur fut atteint un certain 17 mai 2014 : une cinquantaine de nos compatriotes, dont huit (😎 militaires, six (6) membres du personnel de Commandement, font les frais d’une action aussi téméraire qu’irréfléchie. Des Maliens sont froidement assassinés, la France officielle assiste au massacre, n’intervient nullement pour l’empêcher. Même les armes récupérées sur des éléments des FAMa, qui se sont réfugiés dans les locaux de la MINUSMA à l’occasion de ces tristes évènements sont déclarées butins de guerres appartenant à la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
L’opération militaire Serval a permis à la France de reprendre pied à Kidal et au Mali. Elle ne se prive pas de cette opportunité pour renforcer sa tutelle sur ce qu’elle considère comme son « pré-carré ». Elle a des intérêts ; elle n’a pas d’amis. Afin de pérenniser sa domination sur le Sahel, elle va utiliser le terrorisme au mieux de ses intérêts, n’hésitant pas à le susciter, à l’équiper, à le financer. Ainsi, avec cynisme, elle va faire de Kidal l’épicentre d’où va se propager l’insécurité à travers tout le Sahel pour atteindre, en fin de compte, certains pays du Golfe de Guinée.
Mais, renforcer sa tutelle sur son « pré-carré » n’est pas le seul objectif à atteindre. Il en a un autre : la partition programmée de la République du Mali avec la création d’un Etat-fantoche dont la capitale serait Kidal. Après avoir orchestré la déroute de notre Armée nationale le 17 mai 2014, elle va imposer au régime en place à Bamako, avec plusieurs complicités à l’époque, la signature en grande pompe à Bamako d’un document que nul ne saurait accepter dans le cadre de la gestion d’un conflit l’opposant à des bandits armés : l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger, signé le 15 mai 2015, compléter le 20 juin 2015 par un document appelé Relevé des Conclusions. Du reste, nous n’en étions pas au premier Accord de ce genre. Un mémoire de fin d’études ou une thèse de doctorat aurait pu avoir comme sujet : « le Nord du Mali, une tradition d’Accords ». Il ne s’est jamais agi de réunir autour d’une table pour trouver une solution définitive et satisfaisante à une situation dont rien ne justifie la pertinence, mais, de gagner du temps tout en nous menant, de manière imperceptible vers ce seuil à partir duquel nul obstacle ne pourrait plus s’opposer à la partition du Mali.
La France officielle n’a jamais su cerner l’évolution du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle se croit toujours au lendemain de la Conférence de Berlin (du 15 novembre 1884 au 26 février 1885) lorsque, faisant preuve de magnanimité à son égard après la déculottée qu’il lui a infligé à Sedan, le 1er septembre 1848, Bismarck lui a reconnu la possibilité de compenser la perte de l’Alsace-Lorraine par des conquêtes territoriales en Afrique. Elle ne s’est pas privée de coloniser et, aujourd’hui, avec ses alliés Occidentaux, une de ses préoccupations est de procéder à la division des Etats africains en des Etats-croupions faciles à manipuler, à opposer en permanence les uns aux autres.
Il s’agit là d’un péril contre lequel, dès 2016, j’ai attiré l’attention. Et en 2019 déjà, j’ai fait un écrit : la Faillite de l’Etat malien : les origines, les responsabilités et les pistes de solution. En avril 2020, j’ai publié dans la presse une tribune intitulée : Constance dans la résistance, l’heure du refus d’obéissance a sonné.
La vigilance pour déjouer les intrigues de la France doit être pour nous une constante. La France officielle n’est pas pour l’instant, pour nous, une nation-amie, mais une ex-puissance de tutelle qui se refuse à nous reconnaître le droit de disposer de nous-mêmes. La calamité que vit notre Peuple actuellement à deux causes : d’une part, le refus de la France de décoloniser et, d’autre part, la naïveté ou la trahison d’une certaine élite malienne (voire africaine) acquise à sa cause, élite atteinte du virus du défaitisme.
En effet, pour parvenir à ses fins, aujourd’hui comme hier, la France use du même stratagème, hérité de Rome à qui elle doit une bonne part de son fonds culturel : diviser pour régner. Elle y a réussi habilement en imposant son concept de la démocratie. Et, il s’est trouvé parmi nous des esprits suffisamment candides pour croire que le développement de l’Afrique est tributaire de la pratique de la démocratie occidentale contemporaine. Trois décennies durant, le Mali a été présenté comme un modèle de démocratie. Une certaine classe dirigeante, totalement dépourvue du sens de l’Histoire a cru à ces balivernes. Ce qu’il en a résulté est connu : l’énorme calamité que nous nous efforçons de juguler depuis juin 2021.
Nous devons nous convaincre que la France ne peut pas décoloniser ; qu’en matière de décolonisation, le seul langage qu’elle comprenne est celui que l’héroïque Peuple vietnamien lui a tenu un 7 mai 1954 à Diên Biên Phu. C’est bien ce langage que les autorités de la Transition, celles de la Refondation, celles du Mali Kura, ont choisi de lui tenir, même si cela se fait avec un registre différent. Et nos efforts pour juguler la calamité portent fruits, n’en déplaise à certains qui, s’étant exclus eux-mêmes du processus de la Refondation en sont arrivés à déclarer que rien de positif n’a été réalisé dans ce pays depuis la chute de l’ancien régime.
La libération de la ville de Kidal est la preuve manifeste que les lignes ont plus que bougé depuis la Rectification de la Transition. Je ne saurais évoquer cette libération sans y associer d’autres réussites à mettre à l’actif des autorités actuelles de la Transition.
▪ De 24 au 26 septembre 2021 : s’est tenue la table ronde des Forces vives qui ont recommandé dans TDR de tenir les Assises nationales de la refondation (ANR) avant la fin de l’année 2021 et la création de l’organe unique de gestion des élections.
▪ 25 septembre 2021 : Intervention du Mali à la tribune de la 76ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. A cette occasion, le représentant du Gouvernement malien explique pour la première fois au monde entier, les raisons qui ont conduit notre pays, « abandonné en plein vol » à rechercher d’autres partenaires plus fiables pour assurer sa sécurité.
▪ 25 octobre 2021 : Le Gouvernement du Mali déclare Monsieur Hamidou BOLLY, Représentant Résident de la CEDEAO au Mali « persona non grata » pour agissements incompatibles avec son statut diplomatique et après plusieurs mises en garde adressées à l’intéressé à travers sa hiérarchie.
▪ Décembre 2021 : Grande offensive généralisée et déploiement des FAMa contre les sanctuaires et bases logistiques des terroristes.
▪ 16 décembre 2021 : Le Mali saisit officiellement la France de ses propositions d’amendement devant aboutir à la révision du Traité de coopération en matière de défense signé à Bamako entre les deux pays le 16 juillet 2014.
▪ Du 11 au 30 décembre 2021 : Tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR) à l’intérieur du pays et dans la diaspora, dans les Communes, Cercles, Régions et dans les missions et représentations diplomatiques du Mali à l’extérieur. Les ANR ont recommandé une durée de la Transition allant de six (6) mois à dix (10) ans.
▪ 31 décembre 2021 : Le Président de la Transition dépêche une délégation de Haut niveau auprès des Chefs d’Etat de la CEDEAO, dont le Président du Ghana, Président en exercice de la CEDEAO.
▪ 09 janvier 2022 : La CEDEAO adopte des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le Mali. Sanctions que la France fait endosser partiellement par l’Union Européenne et tente vainement, par deux fois, de les faire adopter par les Nations Unies.
▪ 14 janvier 2022 : Grand rassemblement patriotique, plus tard baptisé « Journée de la Souveraineté Retrouvée », en réaction aux sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO contre le Mali. Plus de 4 millions de Maliens dans toutes les grandes villes et dans la diaspora répondent à l’appel de soutien des Autorités de la Transition.
▪ 24 janvier 2022 : Le Mali demande au Royaume du Danemark de retirer sans délais son contingent de forces spéciales au sein de la Force Takuba, déployée en violation du Protocole additionnel applicable aux partenaires d’opérations européens.
▪ 31 janvier 2022 : poursuite de la conquête de la souveraineté nationale. Notre Peuple ne pouvait pas continuer à supporter le manque de respect à son égard, à travers les propos inacceptables de ces responsables français que sont Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, Florence Parly. L’Ambassadeur Joël Meyer est convoqué au Ministère des Affaires étrangères où notification lui a été faite de quitter le Mali dans les 72 heures.
▪ 17 février 2022 : Suspension de RFI et France 24 au Mali.
▪ 2 mai 2022 : poursuite de la conquête de la souveraineté nationale, cette fois, au plan militaire. Les autorités de la Transition informent la France qu’elles ne se sentent plus liées par le Traité de coopération en matière de défense liant les deux pays, de même que l’Accord relatif au statut des Forces françaises et des Forces européennes regroupées au sein de la force Takuba.
▪ 16 mai 2022 : Le Mali annonce son retrait du G5-Sahel, y compris de sa Force conjointe.
▪ 15 août 2022 : Fin de l’Opération Barkhane au Mali suite à l’évacuation de la base militaire de Gao par le dernier militaire français et le Mali saisit le Conseil de l’ONU d’une plainte contre la France pour convoquer une réunion d’urgence aux fins de statuer sur ladite plainte et examiner ses éléments de preuve.
Du reste, les propos tenus par le Général Bertaud, premier responsable militaire de l’opération Barkhane, sur la base militaire de Faya-Largeau au Tchad, en disent long sur les vraies intentions de la France officielle : « nous sommes venus ici, il y a cent ans. Nous en somme repartis, il y a soixante ans. Et nous sommes revenus pour cent ans ». Voilà qui est suffisamment claire !
▪ 21 novembre 2022 : Interdiction, avec effet immédiat, de toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire. Certaines ONG étaient en fait des boites de financement des mouvements terroristes.
▪ 05 février 2023 : Le Directeur de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA, M. Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI est déclaré persona non grata.
▪ 16 juin 2023 : poursuite de la conquête de la souveraineté nationale aux plans à la fois diplomatique et militaire. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies est en conclave pour examiner un énième rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali. Ce sont les mêmes litanies, les mêmes décomptes macabres, la dénonciation du partenariat militaire avec la Russie, l’accusation portée contre nos Forces Armées d’avoir perpétré un massacre à Moura, l’insistance pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la tenue d’élections, la fin de la Transition : autant de supputations aux antipodes des préoccupations de nos populations civiles martyrisées.
▪ 30 juin 2023 : C’est avec stupéfaction que les membres de l’auguste Conseil de Sécurité des Nations Unies apprennent, la demande formulée par notre ministre des Affaires étrangères sur un ton ne souffrant d’aucune réplique : le Gouvernement du Mali demande le retrait sans délai de la MINUSMA de son territoire. Le Mali demande au Conseil de sécurité et obtient le retrait sas délai de la MINUSMA.
▪ 31 décembre 2023 : Fin du processus de retrait de la MINUSMA au Mali.
▪ 28 janvier 2024 : Le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent leur retrait de la CEDEAO.
La MINUSMA était censée apporter la solution à une crise majeure menaçant l’existence du Mali en tant que nation. Sous le contrôle exclusif de la France, elle s’est révélée, non comme une partie du problème, mais comme la somme des problèmes que connaissait le Mali. Elle ne s’est pas limitée à sanctuariser Kidal pour en faire l’épicentre de la rébellion contre l’Etat, des trafics de tous genres, du terrorisme à travers le Sahel. Elle est allée plus loin, créant l’inimaginable pour un pays où le vivre ensemble est une réalité depuis des millénaires quelles que soient les différences liées à l’ethnie : les Forces étrangères ont inspiré, organisé et financé des conflits interethniques dans le Centre du Mali.
Par la résolution 2690, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a mis fin à son mandat. Le retrait des Forces d’occupation étrangères a débuté le 1er juillet 2023. Mais, telle une bête immonde à l’agonie, nous avons subi ses derniers soubresauts : l’attaque contre la bateau-courrier Tombouctou, le 7 septembre 2023, l’attaque du camp de l’Ecole de Gendarmerie et de l’aéroport international de Bamako, le 17 septembre 2024. Nous les déplorons, mais elles ne sauront rien enlever à notre détermination de ramener la sécurité dans notre pays.
Successivement, au grand dam de la France, nous avons libéré : Ber, le 14 août 2023 ; Anéfis, le 7 octobre 2023 ; Gao et, enfin, Kidal, le 14 novembre 2023.
En définitive, du 30 mars 2012 au 14 novembre 2023, la situation à Kidal s’est présentée comme il suit.
Depuis plus de trois décennies, la capitale de l’Adrar des Ifoghas devenue ville martyre échappait au contrôle régalien de l’Etat central du Mali. Cela, malgré tous les discours spécieux et lénifiants, dont l’objectif était de tromper la vigilance des autorités gouvernementales. Tant d’Accords signés ou paraphés, n’ont jamais abouti au retour effectif de l’Etat central à Kidal ! Depuis janvier 2013, cette ville était devenue le symbole, la matérialisation de toutes les intrigues et manipulations géopolitiques et l’épicentre des activités terroristes conduisant à l’expansion du terrorisme au Mali. En empêchant l’Armée malienne d’entrer dans la ville de Kidal, la France a commis la mère de ses fautes politiques et géostratégiques. Mais en réalité, l’Armée française n’a fait que mettre en exécution les termes d’une Convention que nous avons déjà évoqué plus haut, édictée par la France officielle, le 15 septembre 1907 dite Convention de Bourem.
C’était à partir de cette enclave ainsi créée et entretenue, surveillée et contrôlée par l’Armée française, que les terroristes se sont organisés des années durant pour se propager sur plus de 80 % du territoire du Mali, dans le reste du Sahel et sur une partie de l’Afrique de l’Ouest, pour s’incruster plus tard au Burkina Faso et au Niger. Et ce malgré la présence pendant plusieurs décennies de plus de 50 000 agents des Forces armées et plusieurs Opérations militaires (Serval, Barkhane, G5-Sahel, Takuba, EUTEM, EUCAP, FAMa).
L’Etat malien et ses représentants y ont été victimes de crimes abominables, de toutes sortes d’humiliation. Pendant ce temps, tout en ventant la démocratie malienne et la classe dirigeante dépourvue du sens de l’Histoire, les dirigeants français préparaient méthodiquement et minutieusement ce que j’ai appelé, depuis 2016, la Partition programmée du Mali, la division des États africains comme je l’ai déjà dit, en de petites principautés ethniques, en des pseudo-États, faciles à manipuler par opposition des uns aux autres, préparant ainsi le retour aux nouvelles formes de colonisation sous couvert de la démocratie et de la défense des droits de l’homme. Pendant ce temps, la France et l’Union Européenne se battent pour empêcher toute division des Etats y compris en matant tout mouvement séparatiste. En son temps, nous avions attiré, sans succès, l’attention de nos dirigeants sur cette situation et nous avions documenté ces propos. Comme déjà indiqué, nous avions produit à cet effet plusieurs livres et articles de presse en 2018, 2019 et 2020.
L’ignominie suprême a été que, pour mettre le pied à Kidal tranquillement, même le Président de la République, le Premier ministre ou tous autres responsables politiques nationaux, étaient obligés de payer des rançons aux dirigeants des Mouvements terroristes et leurs alliés séparatistes et autres narcotrafiquants. Cela a perduré, jusqu’à l’avènement de la Rectification en juin 2021. A partir de cette date, les FAMa, les Chefs militaires, les hommes de troupes, sous la conduite des nouvelles autorités de la Transition, ont décidé de prendre rendez-vous avec l’Histoire, la Grande Histoire de notre peuple. Les FAMa sont ainsi passées à l’offensive. Fait suffisamment rare ou inédit dans l’Histoire pour être souligné : les FAMa, en même temps, recrutent, forment, s’équipent avec des armements adéquats, mènent la guerre imposée et gagnent de nombreuses batailles.
Aujourd’hui,
Monsieur le Président par intérim du Comité Stratégique du M5-RFP,
Eminents membres du Comité Stratégique du M5-RFP,
Camarades militants et sympathisants du M5-RFP,
Compagnons de route membres des Forces du Changement pour la Refondation,
Chers compatriotes, Maliennes et Maliens de l’Intérieur et de la Diaspora,
Kidal est libre et Kidal restera libre à jamais !
Hommages et reconnaissances éternelles aux FAMa, les Môné Bô Denw, le Mali n’oubliera jamais votre sacrifice !
Là, prend fin la première partie de mon intervention. Elle peut être jugée longue. Cela en vaut la peine. L’enjeu était de taille, c’est de Libération et d’Unité Nationale qu’il était question.
Qu’il me soit maintenant permis d’en aborder le deuxième volet, le volet relatif à la Clarification.
Je me considère, et vous en conviendrez avec moi, comme étant tout désigné pour satisfaire cette exigence. En effet, ni mon titre de Président du Comité Stratégique du M5-RFP, ni celui de Premier ministre ne sont usurpés. A trois (3) reprises, les responsables du M5-RFP se sont concertés, les deux premières fois en juin 2020 et en décembre 2020, pour désigner celui qui est habilité à coordonner et à orienter les actions du Mouvement, une troisième fois, en mai 2021 pour proposer le nom de celui qui doit être nommé Premier ministre par le Président de la Transition.
A trois reprises et de la manière la plus franche, la confiance des camarades s’est portée sur ma modeste personne pour occuper les deux postes. C’est le lieu pour moi de leur réitérer mes remerciements pour cet insigne marque d’honneur et de confiance. Ceux qui se sont prononcés lors de ces trois consultations l’ont fait librement et en toute responsabilité. Ayant été leur choix, je me dois de leur rendre compte et, par-delà leur personne, de rendre compte à tous ceux qui, à Bamako, à travers le Mali et dans la Diaspora se sont mobilisés pour que les choses changent au Mali, qu’une gouvernance vertueuse se substitue au pouvoir d’une oligarchie corrompue, que les rapports d’échanges fructueux et de partenariat fécond se substituent aux relations d’allégeance et de soumission obséquieuses entre dirigeants, entre acteurs militaire et civils de la Transition.
Vous avez besoin d’explication. En effet, je ne saurai l’ignorer. Nous vivons des jours où, vous, militants et militantes, sympathisants et sympathisantes du M5-RFP, et, avec vous, de nombreux Maliens, avez le net et persistant sentiment que sur la Transition malienne plane un véritable spectre de la confusion, de l’amalgame. Ce spectre s’accompagne d’un corollaire constitué par un véritable risque de remise en cause des résultats de la lutte héroïque et de la marche victorieuse du peuple malien. Pire, et il n’est pas excessif de le soutenir, nous nous trouvons face à un risque regrettable et inimaginable il y a seulement trois (3) ans, de retour programmé en arrière.
De nouveau, j’aurai recours à un historique, pour faire cerner d’où nous sommes partis, ce que nous avons fait et ce qui nous est sujet de préoccupations. Je ne me déroberai point. Je me dois à présent de vous dire la vérité. Je le faisais déjà régulièrement aux membres du Comité Stratégique du M5-RFP. Mais aujourd’hui, il y a un grand besoin de créer un vrai électrochoc, afin de corriger et sauver ce qui peut l’être. Vous avez besoin de comprendre ce qui se passe, au moins actuellement dans les grandes lignes, tout en préservant l’essentiel : la marche victorieuse de la Transition malienne, le refus de tout retour en arrière ou la résurgence des anciennes pratiques contre lesquelles, les Maliens se sont battus.
Comme d’habitude, certains citoyens à la place d’une analyse objective vont bien sûr de nouveau, de façon lapidaire s’interroger sur les vraies intentions du Premier ministre. D’autres vont interpréter négativement et parfois manipuler de façon fantaisiste mes propos. Mais ne vous inquiétez pas, je suis habitué à cette pratique. Tout sera de nouveau mis en œuvre pour me mettre en conflit avec le Président de Transition et ses compagnons. Ils échoueront In Châ Allah ! L’essentiel pour moi, c’est de ne pas être accusé plus tard de m’être tu sur la vérité, sur les risques et menaces qui pèsent actuellement sur la Transition, en un mot, d’avoir manqué à mon devoir de redevabilité.
En définitive, agissant en ma qualité de mandataire, j’ai décidé de cette rencontre pour m’acquitter de mon devoir de vous rendre compte.
Le destin de la Transition malienne, et cela est un rappel, s’est véritablement joué pendant ce qu’il serait convenu de nommer les années de braises, les deux années consécutives : 2021 et 2022. Le 14 janvier 2022 est une date à marquer d’une pierre blanche dans notre histoire récente. Ce jour, le peuple du Mali, nous nous sommes courageusement dressés comme un seul homme contre les sanctions de la CEDEAO dont un embargo des plus injustes et des plus inhumains.
C’est le lieu pour moi, en tant que Premier ministre, de rendre un hommage mérité à certaines composantes de la société malienne : les militaires maliens qui se battent, se sacrifient avec dévouement et abnégation au front, les syndicats, les Chefs religieux, les Maliens de la Diaspora, les Influenceurs, les opérateurs économiques, ainsi que ceux que je nomme les soldats de l’économie, les agents des services financiers de l’Etat. Leurs actions conjuguées ont permis aux Maliens de résister, d’être résilients et d’avoir confiance en eux-mêmes, toute chose qui nous a permis de tenir face à toutes les pressions.
C’est pendant cette période que le Mali s’était véritablement émancipé de la tutelle étrangère et a pris son destin en main. De notre point de vue c’est aussi pendant cette période que l’Afrique souveraine et réellement indépendante, longtemps maintenue dans les chaînes de la soumission, s’est véritablement manifestée au grand jour.
Les Maliens ont, pour ainsi dire, soulevé la chappe de plomb, desserrer l’étau du carcan qui, trois décennies durant, les étouffait. Tous les Maliens, les Africains et tous les hommes épris de paix et de dignité, tous ceux qui aspiraient à être considérés et respectés se sont sentis fiers de l’équipe qui composait les autorités en place au Mali depuis juin 2021, avec, à leur tête, le Président de la Transition dont le nom est chanté dans tous les pays, sur toute l’étendue de notre planète.
Partout au Mali et en Afrique, des lames tectoniques de fond en mouvement depuis des années, ont engendré des irruptions. Je l’ai souvent dit : ‘‘de même que le berceau de l’humanité est l’Afrique, nous creuseront le tombeau du colonialisme en Afrique’’. Partout sur notre continent, se manifestent de forts besoins de changement, de souveraineté, de réelle indépendance, de liberté nationale ou, tout simplement, de respect et de considération. Alors, depuis lors, des changements politiques interviennent successivement dans plusieurs pays africains. Ils pourront être retardés, ils demeureront irréversibles.
L’histoire retiendra que tout le processus a été enclenché à partir du Mali avec le changement de régime et de paradigme politique, le 18 août 2020, mais surtout, à la suite de la Rectification de la trajectoire de la Transition, intervenue le 24 mai 2021, lorsque le Comité National pour le Salut du Peuple (CNPS) et le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), ont choisi de s’allier pour sortir le pays de l’ornière. Tout est parti de l’après 7 juin 2021, jour de l’investiture du Président de la Transition et de la nomination du Premier ministre, qui formera le premier Gouvernement de la Transition rectifiée, le 11 juin 2021.
A cette date, l’incertitude taraudait l’esprit de la majorité des Maliens. Il fallait avoir une vision claire, une grande capacité de résistance, beaucoup de résilience, surtout de courage politique, de détermination et de ténacité voire d’intrépidité de la part des autorités de la Transition pour maintenir le cap et tenir débout. Nous étions seuls contre tous : l’armada de la Communauté Internationale, une partie importante de la classe politique malienne ! Peu de nos concitoyens, seuls parmi les plus déterminés et qui avaient foi encore aux capacités immenses et insoupçonnées de notre peuple, ont continué à espérer, confiants en notre victoire, que le Mali tiendra et s’en sortira face à la machine politique pilotée de main de maître par la CEDEAO, par procuration, pour le compte de certaines puissances extra-africaines et plusieurs acteurs politiques nationaux.
Et réalité, et il ne faut jamais perdre de vue, quelles que soient les difficultés de l’heure : les membres de l’ex-CNSP ont résisté à toutes sortes de sollicitations de parrainage par des puissances étrangères ! Ce qui est à leur honneur de Patriotes Maliens ! Si au début de la Transition, ils n’étaient intéressés que par leur propre sort, ils auraient cédé aux sollicitations de certaines puissances étrangères, et ils auraient eu la paix comme sous d’autres cieux avec d’autres pouvoirs de Transitions !
Faut-il rappeler que les Maliens étaient alors divisés en deux camps antagoniques. D’un côté, prenaient position les Forces acquises au vrai changement pour la Refondation, pour le Mali Kura. Elles agissaient sous la direction des Autorités de la Transition composées essentiellement par les représentants des Forces de défense et de sécurité représentées par l’ex-CNSP et les civils mobilisés au sein du M5-RFP. Ces deux Forces ont formé le Gouvernement de Transition, conformément aux grandes lignes du Pacte d’honneur scellé entre elles dans la soirée du 24 mai 2021 à Kati. Elles se battaient pour la survie du Mali qui était menacé de disparition en tant qu’Etat unitaire, en tant que Nation multiethnique et multiconfessionnel, souveraine et véritablement indépendante.
De l’autre côté, se retrouvaient regroupées, déterminées à ressusciter l’ancien système, les Forces activement soutenues et financées par la Communauté internationale et pilotées par elle. Parmi ces forces rétrogrades : certains dirigeants de la CEDEAO agissant aussi par procuration pour le compte de puissances étrangères extra-africaines, et, bien entendu, une partie de la classe politique nationale, surtout ceux qui sont restés fidèles à ceux qui venaient de perdre le pouvoir à la suite du soulèvement populaire dirigé par le M5-RFP et parachevé par les représentants des FAMa. Leur seule demande était l’exigence de retour immédiat à des élections, visiblement pour restaurer l’ancien système sous le couvert de la démocratie.
Ces deux tendances étaient, dès le départ, irréconciliables. L’une voulait clairement restaurer l’Etat et la Nation dans les frontières héritées de la colonisation à l’Indépendance le 22 septembre 1960. L’autre tendance était résignée, convaincue que le sort du Mali est déterminé ailleurs par la Communauté internationale, qui avançait ses pions sous le couvert du retour à une vie constitutionnelle et démocratique.
Il était clair pour nous, dès ce moment que l’objectif caché était la Partition programmée du Mali : la manipulation et la soumission de l’élite politique, la perte de la confiance en soi, la corruption généralisée n’étaient que des voies et moyens pour arriver à cette fin.
Les choses étaient donc claires dès le début de la Rectification, en 2021. Les Forces rétrogrades se sont donné tous les moyens et n’ont rien épargné pour arriver à leur fin. Dans la panoplie de leurs actions, peuvent être rappelées : les sanctions économiques et financières, l’embargo tous azimuts, en violation des résolutions de l’ONU auxquelles le Mali a librement adhéré en tant que pays sans littoral dès le milieu des années 1980, la violation des textes de la BCEAO et de l’UEMOA, l’agitation outrancière, la propagande mensongère, les pressions politiques, la corruption de toutes les personnes physiques et morales qui ont une certaine influence, l’incitation à des grèves sauvages, l’intoxication et la manipulation médiatique.
Face à cette situation, sur le plan philosophique et politique, le peuple malien, sous la conduite des Autorités de la Transition, a fait preuve d’un engagement nationaliste digne des grands peuples. Les succès sans conteste remportés par les FAMa sur le théâtre des opérations militaires ont fini par ruiner les espoirs des partisans du retour à un passé à jamais révolu.
C’est le lieu de souligner que ces succès ont été possibles grâce à un facteur déterminant, la coopération avec de nouveaux partenaires stratégiques, honnêtes et sans agenda caché pour soumettre ou recoloniser le Mali, entres autres : la Russie, la Chine, la Turquie.
Les succès ont été rendus possibles également, grâce à des qualités que sont les capacités intrinsèques de nos Chefs militaires, rassurés et respectés, et, enfin, grâce au courage, à la détermination et à l’esprit de sacrifice des hommes de troupes sur le théâtre des opérations. Tous se sont sacrifiés pour nous restituer notre honneur et notre dignité, nous permettant de renouer avec ces époques de gloire où nos devanciers n’hésitaient pas à recourir au sacrifice ultime au nom de la liberté. Aussi, les ai-je surnommés « les môné Bô Denw », ceux et celles qui font honneur à leurs parents.
Voilà présentée, dans ses grandes lignes, la situation du Mali à la suite de la Rectification.
Maintenant, examinons les raisons pour lesquelles j’ai parlé d’une exigence de clarification.
Dès ma prise de fonction en tant que Premier ministre, j’ai axé mes efforts sur un aspect de l’action politique à mener qui me paraissait fondamental : la création des conditions politiques pour préparer et tenir les Assises Nationales de la Refondation (ANR). L’objectif était de réunir tous les Maliens (M5-RFP, représentants des FAMa, l’ensemble des autres Forces politiques et sociales) afin de définir ensemble une nouvelle feuille de route, une nouvelle orientation de la Transition et fixer de commun accord les priorités pour le devenir du Mali.
A cet effet, je me suis fixé un agenda de travail très serré : de 5h30 à 23h, tous les jours, dans mon bureau, multipliant les rencontres et les échanges avec toutes les Forces vives dont les représentants des partis politiques, des syndicats, des organisations de la société civile, les associations de personnes vivant avec un handicap, les faîtières ainsi que les personnalités de premier plan et ce, quelle que soit leur position politique avant le changement du 18 août 2020.
Le Ministre de la Refondation de l’Etat et ses collègues ont pris le relais et ont conduit de main de maître la suite du processus, aboutissant à la tenue réussie des ANR du 11 au 30 décembre 2021. L’occasion m’est idoine pour adresser mes félicitations au Ministre Ibrahim Ikassa MAÏGA et tous les cadres qui ont travaillé à ses côtés, réitérer l’expression de ma gratitude à tous les responsables religieux et de cultes qui nous ont accompagné et abondamment béni les ANR. Je veux particulièrement citer le Haut Conseil Islamique du Mali, le Clergé Catholique, l’Eglise Protestante et bien entendu le vénéré Chérif de Nioro ; ce dernier, en même temps qu’il a béni les ANR, a particulièrement insisté sur l’ardente nécessité de la cohésion au sommet de l’Etat, quelques soient les épreuves et les aléas de parcours.
A l’issue des ANR, le peuple malien réuni dans toutes ses composantes, a retenu l’intervalle de six (6) mois à dix (10) ans comme durée de la Transition. Le Président de la Transition, après consultation avec le Premier ministre et les responsables de la Commission d’organisation des ANR, a retenu une durée de cinq (5) ans, comme base de négociation avec la CEDEAO et la Communauté internationale. Il a dépêché, le 31 décembre 2021, une délégation de Haut niveau auprès du Président en exercice de la CEDEAO pour soumettre ces conclusions. La suite est connue.
Des représentants de certaines missions diplomatiques se sont, ouvertement et continuellement ingérés et sans précaution, dans nos affaires intérieures, notamment en travaillant avec certaines personnalités politiques pour empêcher tout accord entre Maliens de convenir des conditions, des modalités et de la durée finale de la Transition. La CEDEAO a fait ce qu’elle savait faire de mieux : tenter d’imposer, par procuration au peuple malien, les conditions définies par des puissances extra-africaines. Sous le prétexte d’aider et d’appuyer le Mali, les dirigeants de certains pays dits amis du Mali, ont commencé eux aussi à dérouler leur plan de vassalisation du Mali.
En un mot, rien n’a été épargné pour mettre à genoux les Autorités de la Transition et le Mali. Plusieurs personnes, physiques comme morales, ainsi que des personnalités et spécialistes, se sont malheureusement associés à cette funeste entreprise.
Face à leur destin, les Autorités de la Transition, c’est-à-dire les représentants des FAMa et les dirigeants politiques restés fidèles au M5-RFP, ont fait preuve d’une forte cohésion et d’une capacité d’analyse, d’anticipation, de discernement et de détermination à toutes épreuves. Ainsi, le peuple malien, rassuré, a tranché et a pris son destin en main, à l’issue du Grand rassemblement patriotique du vendredi 14 janvier 2022, dénommée plus tard : ‘‘Journée de la souveraineté retrouvée’’. Malgré toutes les tentatives et tous les stratagèmes utilisés plus tard pour bloquer la Transition malienne, nous avons tenu bon.
C’est le lieu pour moi de rendre un hommage particulier et mérité aux Maliens de la Diaspora et à tous les influenceurs sur les réseaux sociaux et différents médias pour leurs contributions inestimables, leur mobilisation, pour l’avènement et la réussite de la Transition malienne, de la Refondation de l’Etat et du Mali Kura.
C’est aussi le lieu de saluer notre peuple qui, a fait preuve d’une grande retenue ; malgré les provocations et outrances de certains dirigeants étrangers, les Maliens ne s’en sont jamais pris aux citoyens étrangers ou aux intérêts de sociétés étrangères au Mali. Ce point mérite d’être souligné, parce que tel n’est pas toujours le cas dans certains États pourtant considérés comme gérer par des pouvoirs dits démocratiques.
Le Mali était alors devenu la référence et la fierté pour tous les Africains et pour tous les peuples épris de souveraineté, d’indépendance réelle, de dignité et de respect mutuel.
La tenue des ANR a été suivie de cet engagement à réussir la Refondation. Les Autorités de la Transition malienne ont dès lors pris à bras le corps, les principales revendications du peuple malien, revendications autour desquelles il s’est mobilisé des mois durant, exprimées et portées par le M5-RFP et qui ont abouti au changement de paradigme politique le 18 août 2020 avec l’intervention salvatrice des représentants des FAMa et surtout grâce à la Rectification et ses suites : le 24 mai 2021 et le 7 juin 2021. Ces revendications, plus connues sous la dénomination les dix (10) points et dix-sept (17) mesures du M5-RFP, s’énoncent et résumés, grosso modo comme suit :
• amélioration de la Sécurité ;
• lutte contre la corruption et l’impunité ;
• réformes politiques et institutionnelles ;
• application intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ;
• conclusion d’un Pacte de stabilité sociale et de croissance.
Nous nous sommes mis à la tâche, avec le soutien du peuple malien, plus que jamais déterminé, résistant et résilient. Ainsi, au titre des résultats incontestables de la Transition depuis la Rectification, nous pouvons retenir la Refondation dans tous les domaines de la vie publique. On peut citer de façon non exhaustive :
• Les réformes politiques et institutionnelles dont notamment l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution, les réformes dans les domaines de la Justice, l’Education, la Santé, la Culture et le Système des Valeurs, l’Economie avec la reprise du contrôle de différents secteurs stratégiques et de pans entiers de l’économie nationale.
• La montée en puissance des FAMa, qui s’est traduit par un large processus de refondation nationale, engageant les Forces de Défense et de Sécurité dans de vastes opérations pour la restauration de l’intégrité du territoire national, de sécurisation des personnes et des biens. Car c’est une Armée forte et adaptée aux menaces qui permet au pouvoir politique d’exercer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.
• Le départ de notre territoire des Forces militaires étrangères (Takuba, G5-Sahel, Barkhane MINUSMA, EUTEM, EUCAP, fin de la Médiation et expulsion du Représentant résident de la CEDEAO, expulsions de Représentants de certaines puissances étrangères et fermeture de plusieurs médias étrangers qui tentaient de semer la discorde et l’exacerbation des conflits intercommunautaire au Mali). Ici, on peut noter avec satisfaction et fierté la libération par les FAMa de Ber, de Kidal et de toutes les autres emprises militaires dans plusieurs autres localités au Nord et au Centre du Mali, choses qui étaient impensables et inimaginables avant l’avènement de la Rectification.
• Le recouvrement de la Souveraineté et le respect du Mali au plan international et africain. Notre pays a dénoncé au plus haut niveau international (notamment à la tribune de l’ONU), le double jeu, le double langage, la duplicité et les appréciations à géométrie variable quand il s’agit du Mali. En juillet 2022, le Mali a demandé la tenue d’une session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’exposer les preuves tangibles et irréfutables des différentes activités de sponsoring par la France des mouvements terroristes au Mali et au Sahel. Nous attendons encore la tenue de cette session spéciale.
• L’élaboration et l’adoption d’un Pacte de stabilité et de croissance. Je voudrais ici, rendre un hommage mérité aux Syndicats nationaux, qui ont fait échecs à plusieurs tentatives de déstabilisation de la Transition par le biais de grèves.
Ayant pris notre destin en main, notre pays s’est résolument engagé au cœur de l’intégration sous-régionale constructive, avec la mise sur pied de la Confédération des États du Sahel (AES), respectueuse de la volonté des peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui ont décidé de se soustraire du paternalisme colonial et de rompre avec les chaînes de l’esclave déguisé en démocratie.
Cependant, malgré tous ces acquis de la Transition rectifiée, et je dois vous dire sincèrement et publiquement, ce que j’ai souvent souligné à l’intention des éminents membres du Comité Stratégique du M5-RFP.
La durée de la Transition a été ainsi librement fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022 à la suite d’un décret signé par le Président de la Transition et le Premier ministre : Décret N°2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022. Donc la Transition est sensée prendre le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement. La suite est connue de tous. Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question, le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Le Gouvernement n’a aucune information sur le programme ni le plan d’actions de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) ; or la création et la mise en place de cet organe fait partie des exigences majeures du peuple malien pour la réalisation du Mali nouveau, le Mali Kura.
La mise en place de cet organe a contourné toutes les procédures normatives dans le fonctionnement d’une équipe dirigeante. Il est même étonnant que ce soit les tenants de l’ancien régime et nouveaux soutiens de la Transition qui manifestent leur satisfaction à son adoption.
Il s’agit-là d’un ensemble de faisceaux qui poussent les citoyens à penser et imaginer toutes sortes de scénarios, à se lancer dans toutes sortes de conjectures sur la fin de la Transition. Aujourd’hui, il est temps que le peuple malien sache à quoi s’en tenir. Tout se passe dans l’opacité totale, à l’insu du Premier ministre, j’ai le courage et l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître tout en le déplorant vivement. Ce n’est nullement à ma personne qu’un préjudice se trouve porté. Après tout, je ne suis que l’humble serviteur d’une cause que je considère comme sacrée : la promotion d’un Mali nouveau, du Mali Kura, débarrassé des anciennes pratiques.
Mais la question se pose : l’efficacité de l’action gouvernementale ne se trouve-t-elle pas compromise par le dysfonctionnement qui se note entre les institutions ? Et, question subsidiaire : à qui profite le dysfonctionnement ? Assurément, pas au Peuple malien dont les préoccupations sont largement connues. En effet, pendant que se livre ce qui s’apparente à une guéguerre sous fonds de sourde rivalité, l’espoir s’amenuise, avec la recrudescence de l’insécurité et le manque de perspective. Nous étions bien partis, forts de l’appui de la Nation toute entière. Nous étions modèles. Aujourd’hui, ne sommes-nous pas en passe d’être dépassés ?
Je vous l’ai demandé et, ensemble, nous avons fait preuve d’une attitude de patience stratégique et de sens de notre responsabilité devant l’Histoire. Aujourd’hui, cette attitude est de plus en plus assimilée à de la peur, à de l’ignorance, à l’absence de vigilance, à une mauvaise compréhension ou une analyse des propos, faits et gestes. Certains la taxent même d’opportunisme.
Il y a un véritable risque de graves reculs aussi bien politiques que sociaux. Des pratiques que le peuple malien a ouvertement et publiquement combattues, hier seulement, sous l’ancien régime, refont surface, au galop, quand ils n’ont pas pignon sur rue aujourd’hui. En effet, depuis la remise en cause du Pacte d’honneur scellé le 24 mai 2021, les choses vont de mal en pis.
Nous sommes tous d’accord que la totalité des changements imprimés à la Transition, les principaux acquis de la Transition résultent de la mise en œuvre des résolutions des ANR. Or, celles-ci avaient expressément recommandé, par exemple la réduction du nombre des partis politiques. (Imaginez 200 partis politiques pour une population de 22 millions d’habitants !)
En dépit de cette recommandation, ce qu’il m’est donné de constater est tout simplement stupéfiant. Entre 1991 et 2021, donc en 30 ans, il y a eu la création de deux cent (200) partis politiques au Mali. Entre 2021 et 2023, en deux, et après les ANR, il y a eu la création avec délivrance de récépissés de cent (100) partis politiques ! Qu’est-ce à dire ? Uniquement ceci : une volonté délibérée d’en ajouter à la confusion ; plus il y en aura, plus il sera loisible de les manipuler.
Au moment où, grâce à la reprise en main de l’Armée, grâce au savoir-faire des Chefs militaires et grâce au sacrifice des FAMa, les autorités de la Transition ont rétabli l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, les sponsors des Organisations terroristes montrent leur vrai visage. Ils laissent tomber les masques en leur tendant leurs micros, pour diffuser leur propagande mensongère et leur plan d’expansion du terrorisme dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Au même moment, leurs relais à Bamako, y compris au sein de la société civile et la classe politique malienne, se réveillent du coma dans lequel ils étaient plongés depuis la libération de Kidal pour propager leurs thèses. La survivance de certaines poches de mouvements terroristes, sur l’étendue du territoire national, avec des attaques lâches et perfides contre les populations civiles, leur sert de ‘‘preuves’’ pour appeler à un prétendu dialogue avec eux. Ce qui pour nous, n’est ni acceptable ni envisageable, après plus de trente ans de stériles négociation avec les terroristes.
Il en est ainsi depuis bientôt deux ans. Le spectre de la confusion et de l’amalgame plane sur la Transition, avec, dussé-je me répéter, les risques de graves remises en cause et de risques de retour en arrière. Qu’il me suffise juste d’évoquer certains cas qui se passent de commentaires parce que connus de tous les observateurs attentifs et avisés de la scène politique malienne.
Le 24 mai 2021, un Pacte d’honneur a été scellé entre l’ex-CNSP et le Comité Stratégique du M5-RFP pour rectifier la trajectoire de la Transition. Celle-ci n’a cessé de donner satisfaction tant que les clauses du Pacte ont été respectées. Subitement, et ce, depuis bien avant la campagne référendaire de juin 2023, plusieurs tentatives, plus ou moins réussies, de remises en cause des clauses dudit Pacte d’honneur, se sont manifestées au grand jour, sans aucun scrupule.
J’en ai régulièrement informé le Comité Stratégique du M5-RFP. En même temps que j’implorais chacun de se prémunir de ce que j’ai appelé la patience stratégique. Il s’agissait d’agir de sorte que les tiraillements et désaccords politiques à Bamako, n’aient un écho ou un impact négatif sur les populations maliennes qui ont placé leur espoir dans la réussite de la Transition, sur le moral des FAMa engagées sur le champ de l’honneur, au nom de la sécurité des personnes et des biens, sur l’image et la réputation internationale du Mali et, enfin, sur le grand espoir des Africains et de tous les Hommes épris de justice de par le monde.
J’avais régulièrement insisté sur deux (2) faits qui me paraissent d’importance capitale :
1. qu’aucun responsable du Comité Stratégique du M5-RFP, n’échafaude des schémas concernant la gestion de la fin de la Transition, sans au préalable que le Premier ministre qui est aussi Président du Comité Stratégique du M5-RFP, n’en discute avec le Président de la Transition et ses compagnons d’armes. Ce ne sera qu’à l’issue de cet échange que chacun sera libre de tirer les conclusions qu’il juge nécessaires. La demande d’un tel échange formulé par le Premier ministre depuis 2023 reste à ce jour sans suite !
2. que nos vaillantes Forces de défense et de sécurité engagées sur le terrain, ne soient aucunement perturbées par des querelles politiques dans la capitale à Bamako, comme ce fut le cas en 2012. A ce propos, nous devons toujours garder en mémoire la tragédie de janvier 2012, à Aguelhok.
Les membres du Comité Stratégique du M5-RFP ont, dans leur grande majorité, respecté mes recommandations. C’est le lieu de les en remercier. D’autres, je le déplore vivement, sont tombés dans leur piège de l’impatience ; ils ont créé différentes dissidences dont certaines ont été suscitées alors qu’un dialogue constructif nous aurait évité pareille situation. Dommage !
Monsieur le Président par intérim du Comité Stratégique du M5-RFP,
Eminents membres du Comité Stratégique du M5-RFP,
Camarades militants et sympathisants du M5-RFP,
Compagnons de route membres des Forces du Changement pour la Refondation,
Chers compatriotes, Maliennes et Maliens de l’Intérieur et de la Diaspora,
Nous voici au terme du message que je tenais à vous transmettre, au nom de la constance dans la résistance.
Cette partie, la troisième et la dernière de mon intervention sera d’exhortations pour actions à ne pas cesser de mener.
Je débute en invitant à méditer une sagesse. La Rectification de la Transition, cela est une évidence, souffre actuellement des soutiens de la vingt-cinquième heure. Ceux-là, celles-là qui la vouaient aux gémonies sont rentrés dans les rangs. Nous nous serions réjouis de leur apport si cet apport s’était voulu constructif s’il s’était inscrit dans la dynamique du changement. Mais, il n’en est rien. Ils se sont engouffrés dans le train de l’Histoire, telle l’hyène dans l’étable. Ils sont en train d’obtenir par la fausse adhésion, ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir par leur opposition au processus historique de renaissance nationale.
Aussi, la vigilance reste-t-elle de mise. Rappelons-nous la moralité de la fable « Le lion et les deux taureaux » : Lorsque deux parties se mettent d’accord sur des objectifs à atteindre, leurs ennemis ont beau être forts, leurs efforts pour entraîner l’échec resterons vains. Dès que la discorde s’établit entre eux, toutes deux finissent par être proies faciles et périssent sous l’attaque des ennemis. Il y a là une sagesse que nos Anciens, à travers les âges nous ont toujours enseignée.
La France a réussi à nous juguler au terme d’une résistance que nous lui avons farouchement opposée trois décennies durant. Si elle est parvenue à ses fins, c’est en ayant réussi à nous dresser les uns contre les autres. Voilà ce que le Très-Vénérable Chérif de Nioro, résistant et fils de résistant, n’a cessé de nous enseigner.
C’est en me fondant sur cet enseignement qu’aujourd’hui, plus de trois ans après les évènements ayant abouti à la Rectification, je voudrais m’adresser à tous les militants et sympathisants du M5-RFP, et, par-delà leur personne, à tous les Maliens acquis au vrai Changement pour la Refondation, pour le Mali Kura, quel que soit leur positionnement politique avant le 18 août 2020 ou le 24 mai 2021. Je le fais en toute conscience, espérant que les uns et les autres sauront placer la Patrie, le Mali, au-dessus des considérations partisanes. Le message est un appel au sursaut patriotique.
Il y a aujourd’hui, plus qu’hier, la nécessité de réaliser l’Union sacrée pour la réussite de la Transition, de faire preuve de beaucoup de discernement et de patience stratégique, notamment en respectant certains principes. Voici énoncés en cinq (5) points ces principes.
1. Je l’ai déjà dit et j’insiste là-dessus : debout, soyons unis comme bloc de granit sans fissures afin de rendre irréversible la victoire du Peuple. La lutte doit être implacable pour barrer la route à tous les adversaires de la réussite de la Transition. Vous les connaissez autant que moi ; ce sont les faux soutiens de la Transition, les agents doubles, ceux qui ne respectent pas ou contrarient la mise en œuvre des exigences du peuple malien, les conditions de la construction du Mali Kura. Cela nécessite que vous continuiez à faire preuve de patience stratégique, pour ne pas céder au découragement. Vous subirez des coups, mais vous ne baisserez pas les bras. Il vous incombe d’être ceux et celles qui donneront l’estocade. C’est une nécessité vitale pour la survie du Mali, en tant que Nation, en tant qu’Etat unitaire et laïc.
2. La réussite de notre combat dépend de notre respect des autorités de la Transition, de ses institutions. La cohésion nationale doit se faire et se renforcer autour de la personne du Chef de la Transition. Il a plu à Allah Soubhana wa Taala que ce soit lui qui soit actuellement le premier d’entre nous. Pour cela, nous lui devons respect. Dans tous les Etats dignes de ce nom, que le pouvoir soit d’essence religieuse ou d’émanation laïque, la personne du chef est toujours au-dessus des basses considérations même si elle n’est pas toujours sacrée. Rien de consistant ne saurait se faire dans le désordre. Or, le respect des autorités politiques est garant de force et de stabilité. Aussi, ma deuxième recommandation : ayons à l’endroit de nos institutions, du Chef de la Transition et de ses compagnons d’armes, le respect qui leur est dû.
3. Ma troisième recommandation s’énonce comme corollaire du précédent ; elle est d’inciter à respecter et à soutenir sans réserve les FAMa. Je n’ai cessé de le dire depuis mes messages de campagne de la présidentielle de 2013 : l’Armée est l’épine dorsale, la colonne vertébrale de la Nation. Des années durant, l’on a tenté de nous faire croire à son inutilité voire au danger qu’elle représenterait pour la démocratie si elle est bien formée, bien équipée. Elle a été émasculée, ridiculisée. Aujourd’hui, avec la Rectification de la Transition, elle a été réhabilitée, s’acquitte de ses missions régaliennes avec honneur et dignité à notre grande satisfaction. Nos officiers, sous-officiers, soldats du rang nous ont restitué notre souveraineté, notre honneur et notre dignité. Aussi, en toute circonstance, que notre soutien ne leur fasse jamais défaut.
4. « La vérité, l’âpre vérité », ne cessait de recommander un grand homme bien connu. De mon côté, je vous la recommande. Elle différencie l’homme, la femme, sincèrement engagé dans le processus de Refondation de ceux et celles qui cherchent à s’incruster entre nous pour nous affaiblir et nous détruire. Aussi, tenons le discours de la vérité, en toutes circonstances.
5. Enfin, et, de nouveau, en toute circonstances, aimons le Mali et restons patriotes. Notre pays n’est pas n’importe lequel. Il n’est pas une construction artificielle née d’un fantaisiste découpage colonial, mais l’unification en un pays constitué d’Etats ayant en commun, par-delà la diversité des us et coutumes, le fait de s’être organisés en Nation bien avant l’arrivée du colonisateur.
C’est chez nous qu’en 1946, l’élite politique francophone subsaharienne s’est retrouvée pour créer un regroupement politique au nom de la liberté et de l’émancipation des peuples colonisés d’Afrique.
C’est chez nous qu’en 1956, la même élite politique s’est retrouvée pour s’opposer au projet de dislocation de la Fédération d’Afrique Occidentale Française.
C’est très récemment chez nous qu’a été lancée l’idée d’une Alliance devenue par la suite Confédération des Etats du Sahel (AES).
Une lourde responsabilité politique, historique nous incombe.
Servons notre Patrie, le Mali !
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