
Créée lors du Conseil des ministres du 1er mars 2023, pour donner une suite logique aux travaux de la Commission Vérité, Justice et Réparation (CVJR), l’Autorité de Gestion des Réparations en faveur des Victimes des Crises a présenté, le 9 juillet dernier, son rapport d’étape des activités couvrant la période de juillet 2024 à juin 2025.
Rattachée au ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, cette session s’est tenue sous les regards bienveillants du général de corps d’armée Ismaël WAGUE, qui n’a pas manqué d’ailleurs de féliciter l’AGRV pour ses progrès rapides, tout en encourageant à redoubler d’efforts pour être en phase avec les échéances fixées.
Présenté par le Secrétaire exécutif adjoint de l’AGRV, le Colonel Malado Amadou KEITA, ce bilan à mi-parcours est couronné par plusieurs activités majeures allant de la gestion administrative et financière au dépouillement des dépositions, en passant par le renforcement des capacités, la communication et l’acquisition d’outils de gestion.
En une année, l’Autorité de Gestion des Réparations en faveur des Victimes des Crises a, entre autres, pris en charge les salaires et accessoires ; procédé à l’immatriculation du personnel contractuel à l’INPS ; acquis des biens et services ; validé les documents budgétaires (DPPD-PAP, Plan d’Engagement) ; organisé des formations sur la politique nationale de réparation, les textes juridiques, le logiciel PRED, les systèmes de suivi-évaluation, et les compétences en planification, communication et archivage, etc.
En terme de dépouillement des dépositions, le rapport de l’AGRV note 30 235 dossiers de 1960 à aujourd’hui, dont 3 486 issues de consultations collectives dans 81 villages (Mopti, Gao, Kidal). Il indique également l’évaluation de 1 953 formulaires (1 358 pour 1960-2011, 595 pour 2012) en vue de réparations, conformément au Programme d’actions gouvernemental 2025-2026 visant 2 000 victimes.
Malgré les quelques difficultés énumérées, telles que notamment, l’absence de lien entre certains faits allégués et les crises définies par la loi ; actions de réparation déjà intentées devant des juridictions civiles ; faits antérieurs à 1960 ; et l’absence de préjudices liés aux faits allégués, l’Autorité de Gestion des Réparations en faveur des Victimes des Crises vise la finalisation de la réparation d’un premier lot de victimes d’ici fin 2025, cela conformément au Plan d’actions gouvernemental.
En effet, elle se dit consciente que la réparation est un processus complexe, englobant des préjudices individuels et collectifs, avec un accent sur les groupes vulnérables (femmes, enfants, personnes handicapées, orphelins, veufs/veuves, enfants nés de viols et leurs mères).
Par ailleurs, elle a plaidé pour une collaboration renforcée avec tous les acteurs pour atteindre les objectifs.
Issa Djiguiba
Source: Le Pays