Nommé PCA de la Sotelma-SA depuis 2009 pour deux ans de mandat renouvelables une fois, Ousmane Thiam est à sa septième année à son poste. Au lieu de garder profil bas, il rend la vie difficile aux travailleurs qu’il empêche de rentrer dans leurs droits et torpille le DG.
Limogé du gouvernement où il était ministre en charge du Secteur Privé sous le président ATT, Ousmane Thiam a été nommé en 2009, PCA de la Sotelma-SA. Cela a été vu à l’époque par certains comme une récompense politique de la part du président ATT qui a trouvé un point de chute à son frangin. Mais cela fait 7 ans qu’il représente l’Etat du Mali dans le conseil d’administration de l’opérateur historique de télécommunication du Mali. Selon les statuts, son mandat est de deux ans renouvelables une fois. Le premier renouvellement a été fait en 2013 sous la transition. Sur la base d’une décision cosignée par Bréima Tolo, ministre des Postes et des Nouvelles Technologies et Abdel Karim Konaté ministre des Finances de l’époque, son mandat de PCA qui devait expirer le 31 juillet 2013 a été prorogé « aux fins d’harmoniser les mandats des administrateurs devant expirer en 2015 ». Cette signature intervenue au moment où l’intéressé était conseiller spécial du Premier ministre Diango Sissoko, ne comporte aucune date si ce n’est la signature des deux ministres. C’est pourquoi, il ressemble à vue d’œil à du faux. Selon le titre III des statuts, le PCA est nommé par le conseil d’administration.
Bien qu’il n’ait aucun rôle administratif à jouer en tant que tel si ce n’est de représenter l’Etat dans l’actionnariat de la Sotelma-SA, M. Thiam vit en Pacha sur le dos de cette entreprise. Il abrite un immeuble luxueux en guise de bureau situé en face du fleuve Niger baillé par la Sotelma, qui lui sert plus de grin, avec un émolument de plus de 3 millions de F CFA par mois doté en plus de véhicule et de téléphone de service. A ce jour, il est en train d’outrepasser ses prérogatives de PCA jusqu’à marcher sur la platebande du DG marocain. Il ne gobe plus ce dernier sous prétexte que celui-ci refuse de satisfaire à tout bout de champ à certains de ses desiderata. M. Thiam souhaite avoir à sa disposition un budget autonome comme un service à part entière de la Sotelma-SA. Il voit mal que ses dépenses liées au fonctionnement de son bureau passent sous la signature du DG.
Vomi par la direction, le personnel de la Sotelma-SA a de nos jours ras-le-bol des comportements d’Ousmane Thiam. La raison en est qu’il a induit en erreur le Syndicat national des télécommunications (Syntel) dans le cadre du paiement des dividendes liés à l’actionnariat salarial. En effet, après la mise en œuvre de l’actionnariat, les agents devaient commencer à percevoir l’intégralité des dividendes s’élevant à 4, 228 milliards de F CFA, le 1er juillet 2015. Il leur a fait savoir que le ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Mamadou Igor Diarra, n’est pas de cet avis et que c’est la moitié qu’ils doivent toucher. Les travailleurs ont fait bon cœur contre mauvaise fortune en acceptant d’encaisser 2,124 milliards de F CFA, le 1er juillet 2016. Le Syntel qui s’était endetté auprès d’une banque de la place à hauteur de plus de 3 milliards de F CFA payables en deux ans pour faire face aux honoraires des avocats et la part de l’Etat, a été obligé de renégocier le rééchelonnement de la dette en vue de payer les dividendes des travailleurs.
C’est plus tard avec la brouille entre M. Thiam et les notaires qui ont travaillé sur le dossier de l’actionnariat salarié et dont il a refusé de payer les honoraires estimés à plus de 25 millions de F CFA, que le Syntel a appris que ses militants avaient bien sûr droit à la totalité de leurs dividendes, soit les 4,228 milliards de F CFA. Les notaires avaient d’ailleurs produit un document à cet effet depuis septembre 2015 qu’Ousmane Thiam a gardé par devers lui.
Eu égard à tous ces comportements malsains, le fossé s’élargit entre le Syntel et le PCA dont le départ pur et simple est de plus en plus réclamé. Le Syntel qui ne veut plus le sentir dans ses murs menace de prendre des mesures énergiques (la grève) au cas où son cri de cœur ne serait pas entendu.
Abdrahamane Dicko
Source: lesechos