Le projet de Constitution du Mali vise à renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire dans le pays en introduisant diverses mesures et dispositions. Ces mesures sont conçues pour garantir l’impartialité des juges, reconnaître les modes alternatifs de règlement des différends et définir le rôle essentiel du président de la République et du Conseil supérieur de la magistrature dans la préservation de l’indépendance judiciaire.
Bamada.net- L’article 129 de ce projet de Constitution affirme explicitement l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif. Cette disposition est cruciale pour permettre aux juges d’exercer leurs fonctions de manière impartiale, sans aucune ingérence politique. Les institutions du pouvoir judiciaire, telles que la Cour suprême, la Cour constitutionnelle, la Cour des comptes et d’autres cours et tribunaux, représentent ce pouvoir judiciaire indépendant.
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Une nouveauté introduite par ce projet de Constitution est la reconnaissance des modes alternatifs et traditionnels de règlement des différends. Ces modes de résolution des litiges sont
autorisés selon les conditions établies par la loi. Cette mesure ouvre la voie à des solutions de règlement en dehors du système judiciaire traditionnel, contribuant ainsi à alléger la charge des
tribunaux et à promouvoir une justice plus accessible et efficace.
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L’article 130 met en évidence le rôle essentiel du
pouvoir judiciaire en tant que garant des libertés
énoncées par la Constitution. Il veille au respect des droits et des libertés et est chargé d’appliquer les lois et les règlements de la République dans son domaine de compétence. Cette
disposition confirme l’importance du pouvoir judiciaire dans la protection des droits fondamentaux des citoyens et dans l’application de la loi.
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L’article 131 établit le principe de l’impartialité et de l’indépendance de la justice. Il stipule que les décisions de justice doivent être prises uniquement sur la base de
l’application impartiale de la loi, au nom du peuple malien. De plus, cet article souligne l’importance de respecter les délais prévus par la législation en vigueur pour la rédaction des jugements, sous peine de
sanctions administratives.
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Selon l’article 132, les juges ne sont
soumis, dans l’exercice de leurs
fonctions, qu’à l’autorité de la loi. Cette disposition garantit leur
indépendance par rapport aux autres pouvoirs et institutions. L’article 133 introduit une nouveauté importante en précisant que tout manquement d’un juge à ses devoirs d’indépendance, d’impartialité et de probité constitue une faute
professionnelle grave passible de sanctions disciplinaires, voire de poursuites judiciaires le cas échéant.
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Le président de la République joue un rôle clé dans la garantie de l’indépendance du pouvoir judiciaire, selon l’article 134. Il est le garant de cette
indépendance et est assisté par le Conseil supérieur de la
magistrature. Ce dernier supervise la gestion de la carrière des magistrats et donne son avis sur les questions relatives à l’indépendance de la magistrature. Il joue également un rôle de conseil de discipline pour les magistrats.
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En résumé, le projet de
Constitution du Mali met en avant l’indépendance du pouvoir
judiciaire à travers la mise en place de mécanismes de contrôle et de garantie. Les
institutions telles que la Cour suprême, la Cour constitutionnelle et la Cour des comptes jouent un rôle essentiel dans l’administration de la justice. De plus, la reconnaissance des modes alternatifs de règlement des différends offre des alternatives aux procédures judiciaires traditionnelles. Ces dispositions visent à
renforcer l’efficacité,
l’accessibilité et l’impartialité du système judiciaire malien, tout en
garantissant la protection des droits fondamentaux des citoyens.
Sogolo Mussa
Source: Bamada.net