Les 9 sages de la Cour Constitutionnelle ont-ils vraiment été sages en invalidant la liste Maliko, regroupant le RpDM, SADI, Yelema, Sira et le PACP, dans la circonscription électorale de Kati et la liste RPM – ADEMA/PASJ à Baraoueli?
Dans les rangs des candidats de ces listes, on est convaincu que la réponse est négative. Face à la presse, le lundi 11 novembre 2013 au siège du PACP, ils ont manifesté leur ras-le-bol quant à l’arrêt d’invalidation de leurs candidatures par la Cour Constitutionnelle, qu’ils ont qualifié «d’archaïque».
Les conférenciers, qui dénoncent une mauvaise jurisprudence, estiment que la Cour constitutionnelle a trop de pouvoirs. Selon eux, il est inadmissible que des citoyens honnêtes soient privés, par la simple volonté de quelques personnes, de leur droit d’aller à la conquête du suffrage de leurs concitoyens, pendant qu’au même moment des criminels, qui ont du sang malien sur les mains, et qui étaient recherchés par la justice dans un passé récent, soient autorisés à prendre part au scrutin.
Le collectif, qui entend appeler au boycott des consultations du 24 novembre dans les circonscriptions dans lesquelles il a été invalidé, dit être victime de l’acharnement des sages de la Cour. Qu’il accuse aussi de jouer le jeu de l’URD, initiatrice de presque toutes les requêtes d’invalidation. «Nous ne comprenons pas l’attitude de la Cour, qui n’a pas voulu qu’on apporte nos arguments face aux requêtes qui nous visaient» ont regretté le député sortant de Baraoueli, Abdramane Dicko, non moins président de la commission défense de cette institution et Niankoro dit Yeah Samaké, principaux conférenciers.
Ils ont déclaré que nulle part au Mali il n’est dit qu’un conseiller municipal doit démissionner de son poste pour prendre part à des élections législatives. Ils ont aussi dénoncé le manque de bases juridiques de l’arrêt d’invalidation. «La preuve, l’arrêt de la Cour n’est fondé sur aucun texte légal au Mali», ont précisé tour à tour Yeah Samaké et Abdramane Dicko, respectivement recalés à Kati et à Baroueli. Dans les jours à venir, le collectif va organiser une table-ronde de constitutionnalistes pour débattre de la question, afin que plus jamais de telles situations ne se reproduisent.
Yaya Samaké