Une infection urinaire (IU), ou infection des voies urinaires (IVU), est une infection, le plus souvent bactérienne, touchant une partie des voies urinaires. Elle peut affecter l’urètre (urétrite), la vessie (cystite), les uretères ou les reins (pyélonéphrite). La cystite est la forme la plus courante d’IU. Dans ce numéro, Dr Aboubacar André Pascal Somboro, médecin chercheur au Centre de recherche et de formation sur le paludisme, aborde le sujet avec des conseils à l’appui.
Les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquent que l’infection urinaire n’est pas une urgence de santé publique, mais qu’elle le devient si elle évolue en pyélonéphrite ou en sepsis. Les chiffres de l’OMS révèlent que 40 % des infections nosocomiales sont des infections urinaires, et que 70 % à 80 % d’entre elles sont liées à des sondes urinaires. E. coli est responsable d’environ 80 % des infections urinaires.
Au début de son intervention, le médecin chercheur au Centre de recherche et de formation sur le paludisme a indiqué les symptômes de l’infection urinaire, qui sont nombreux et peuvent varier selon le type de l’infection et sa gravité. Les signes les plus courants, dit-il, sont : brûlures mictionnelles (douleurs lors de la miction), pollakiurie (augmentation de la fréquence des mictions), urines troubles, malodorantes (l’urine peut changer de couleur et d’odeur), douleurs pelviennes (sensation de pression ou de douleur dans le bas-ventre), fièvre, frissons (en cas d’infection plus grave : pyélonéphrite) et sang dans les urines (hématurie), pouvant survenir dans certaines infections.
Selon Dr Somboro, les IU touchent principalement les femmes, en raison de leur anatomie (urètre plus court). Les facteurs de risque augmentent la probabilité d’infection, notamment l’âge, les maladies chroniques (diabète, etc.) et les interventions urologiques.
« De nombreux facteurs peuvent favoriser le développement d’une IU. Parmi les plus importants, on retrouve : le sexe féminin (l’urètre plus court facilite l’ascension des bactéries), l’activité sexuelle (qui peut introduire des bactéries dans l’urètre), une hygiène inadéquate (favorise la prolifération bactérienne), la faible consommation d’eau (réduit le rinçage des voies urinaires), la rétention de l’urine dans la vessie (favorise la multiplication bactérienne). Certaines maladies chroniques comme le diabète, les maladies neurologiques sont aussi des facteurs favorisants. À cela s’ajoute l’utilisation de certains dispositifs médicaux comme les cathéters urinaires », a laissé entendre Dr Aboubacar André Pascal Somboro.
En ce qui concerne la prévention, Dr Somboro a souligné que plusieurs mesures permettent de réduire le risque d’IU. Il s’agit de boire beaucoup d’eau (1,5 à 2 litres par jour), de ne pas retenir l’urine, de maintenir une hygiène intime correcte en se lavant quotidiennement avec un savon doux, de l’avant vers l’arrière, de vider complètement la vessie après la miction, d’éviter les vêtements serrés et de privilégier des sous-vêtements amples et en coton.
« Le traitement des IU repose principalement sur l’administration d’antibiotiques, dont le choix dépend du type de bactérie responsable. Dans certains cas d’infections urinaires non compliquées, une approche “attentiste” peut être envisagée, avec surveillance clinique. Il est crucial de suivre scrupuleusement le traitement prescrit par le médecin. Consultez un médecin rapidement en cas de symptômes persistants ou d’aggravation », a laissé entendre le médecin chercheur.
Notons que l’infection urinaire peut disparaître sans laisser de séquelles, si et seulement si les traitements donnés sont suivis à la lettre.
Tioumbè Adeline Tolofoudié