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Perspectives pour l’année 2016 : Les 7 grands chantiers qui attendent IBK

Le bateau-Mali continue toujours de tanguer après deux ans et 3 mois d’exercice d’un homme qui a eu la confiance de plus de 77% de voix de quelques 5 millions d’électeurs inscrits sur plus de 15 millions de maliens. IBK, puisque c’est de lui qu’il s’agit n’arrive toujours pas à être à la hauteur de cette grande confiance. Eclaboussé par des scandales dès l’entame de son mandat, il n’arrive pas à sortir le Mali du bourbier dans lequel la junte militaire de Kati l’a plongé. Saura-t-il enfin se ressaisir en 2016 ? Mettra-t-il à profit le temps qui lui reste d’ici à la fin de son mandat pour redorer son image et celle du Mali si tant est qu’il aspire à rempiler ? En perspective, voici sept grands chantiers importants à réaliser pour soulager les maliens et faire oublier son faux pas de départ.

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Nous ne nous lasserons jamais de rappeler au président IBK les grands engagements qu’il a pris face à son peuple. Ces promesses pour ses électeurs et même pour ceux qui n’ont pas voté pour lui font office de profession de foi et de « loi politique » dont le respect est une question d’honneur et de devoir moral. Aujourd’hui comme hier, nous réitérons les 7 grands chantiers qui attendent le président IBK en 2016 :

1. Le premier chantier  est celui de la paix et de la réconciliation Nationale : il est à construire entre toutes les filles et tous les fils du pays sans distinction de race, d’ethnie, de confession et d’obédiences politiques. Il est le plus important surtout pour un pays comme le Mali qui revient de loin et qui a connu la crise politico-sécuritaire la plus aigue de son histoire, qui a failli le mettre en lambeaux. Pour atteindre cet objectif, il faut un sursaut patriotique du chef de l’Etat afin de convier tous les acteurs, les groupes armés, la classe politique et la société civile autour d’une table pour tracer les contours de notre vivre ensemble y compris une invitation à Iyad Ag Ghaly et à tous les autres mouvements rebelles qui n’ont pas pris part aux signatures des Accords de paix.

2. Le second chantier  est celui de la sécurité des personnes et de leurs biens : il est à assurer sur toute l’étendue du territoire national. A-t-on vu un pays se développer dans l’insécurité et dans le désordre ? Jamais, il n’y a pas de développement sans sécurité comme il n’y a pas de sécurité sans développement. Seul un pays sécurisé et stable peut attirer non seulement les investisseurs, mais aussi et surtout donner l’occasion  aux citoyens de s’épanouir sur le plan économique, social et culturel.

3. Le troisième Chantier est celui de la lutte contre la corruption et la délinquance financière : Il est le plus grand et le plus attendu. Il est temps pour le président que les discours cèdent enfin la place à des actes concrets qui doivent commencer par son propre entourage. Il faut que les délinquants financiers soient mis hors d’état de nuire. Jusque là nous n’avons entendu que des menaces : tantôt je serais désormais implacable contre ces malfrats, tantôt aucun manquement ne sera toléré, tantôt on m’a trompé ou menti. Et le hic est que ces menaces n’ont jamais été suivies d’effets ne serait ce que dissuasifs.

4. Le quatrième chantier est celui de la réduction des charges de prestige de nos institutions : Au Mali, les institutions qui sont sensées défendre les intérêts économiques et moraux de la Nation, sont malheureusement  celles qui engloutissent le plus le peu de nos maigres ressources au détriment des grands projets de développement. La première institution qui est le président de la République est la plus budgétivore, elle est suivie par l’Assemblée Nationale qui prend toute la part du peuple. Comment comprendre que les députés issus du peuple donc censés connaitre sa lamentable situation de pauvreté extrême puissent accepter des primes faramineuses alors que l’armée et la jeunesse broient du noir.

5. Le Cinquième chantier  est celui de la relance économique  et la création de richesses : Un régime qui a des ambitions pour son  pays est celui qui assainie d’abord ses finances publiques, lutte efficacement contre la corruption et le clientélisme et enfin réduit les charges de prestige de ses institutions. C’est à ce seul  prix qu’il peut faire des économies, créer de la richesse, mieux la redistribuer et  attirer les investisseurs.

6. Le Sixième chantier est celui de la création d’emplois : « Le cerveau de l’oisif est l’atelier du diable » disait le poète. Pour désamorcer cette bombe sociale latente qu’est le chômage qui pousse nos jeunes dans les bras de l’intégrisme, il faut trouver de l’emploi au plus grand nombre de jeunes diplômés. Rien qu’en se référent aux statistiques sur le nombre de ces jeunes qui sortent chaque année de nos centres de formation, de nos universités et grandes écoles, il y a lieu d’avoir de grosses frayeurs.   Ces jeunes peuvent empêcher n’importe quel régime de dormir à point fermé  si et seulement si, ils prenaient conscience de leur poids politique et social. Les mouvements « y’en a marre » au Sénégal et « balai citoyen » au Burkina sont nés de ce genre d’expectative de la jeunesse pour des lendemains meilleurs qui n’arrivent jamais. Les mêmes causes ailleurs peuvent produire les mêmes effets au Mali si le pouvoir ne prend pas la mesure de l’urgence de la crise de l’emploi. Alors si gouverner est d’anticiper, le président de la République a encore deux ans et sept mois pour donner espoir à ces milliers de jeunes démoralisés et même écœurés avant qu’ils ne prêtent leur cerveau au Diable.

7. Le Septième chantier est celui de l’équipement de nos forces de défense et de sécurité : la souveraineté d’un pays se mesure à l’aune de sa capacité militaire et de sa puissance de feu. Après la grave  crise politico sécuritaire qu’a connue le Mali, jadis considéré comme l’une des puissances militaires de la sous région, la question de l’équipement de nos FAMAS se pose désormais avec acuité. Les autorités doivent prendre à bras le Corps ce  problème crucial d’équipements et de formation de nos militaires en faisant en sorte que les financements au titre de la loi de programmation militaire aillent là où ils doivent aller pour que plus jamais les fonds alloués à l’Armée ne soient détournés à d’autres fins.

En définitive, ces 7 Chantiers sont ceux qui sont prioritaires pour le peuple qui, fatigué d’entendre les promesses non tenues, ne croit plus aux paroles des hommes politiques. Vivement un courage politique et un engagement citoyen du président de la République pour montrer le chemin aux autres.

  Youssouf Sissoko

Source: InfoSept

 

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