On a connu le gouvernement de « La famille d’abord ». Mais ce qu’on ne savait pas trop, c’est que des ministres veulent apporter la réplique sous la forme « Les protégés d’abord », notamment pour le choix des fournisseurs. En tout cas, avec ce qui se passe au ministère de la Santé lui ressemble fort bien.
Chaque ministre, une fois nommé, s’installe avec tout son staff, mais cherche aussi à peupler le Département avec les parents, amis et protégés. De sorte que le Conseil des ministres, tout au long de l’année, devient un espace de nomination à des fonctions dans les Cabinets.
Un ministre peut venir avec deux ou trois personnes pour l’assister, mais il y a des fonctionnaires payés pour servir l’Etat et qu’il faudrait laisser travailler. Ils auront ainsi le temps de s’imprégner suffisamment des dossiers et d’en assurer le bon suivi. Dans des pays organisés, les techniciens, qui n’ont que faire des affinités politiques, sont en place pour gérer les dossiers, malgré les changements de ministres. C’est cet exemple qu’il nous faut adopter pour ne pas avoir, à chaque fois, à déménager tout un ministère.
Mais au-delà des fonctionnaires, il y a un phénomène plus inquiétant : c’est le renouvellement de la liste des fournisseurs sur une base qui ne tient aucunement compte de leur efficacité. Chaque ministre qui s’installe tient à voir « ses protégés » faire du business avec le Département.
Souvent, c’est une source de frictions entre le ministre et ses collaborateurs qui n’entendent pas avaler cette pullule amère. Ce qui se passe au ministère de la Santé en est une parfaite illustration. Nous avons été les premiers à annoncer les réaménagements au sein du gouvernement proposés au président de la République par le Premier ministre, accompagnés de la proposition d’entrée de l’actuel ministre de la Santé, Mme Bah Marie Madeleine Togo et Jacqueline Marie-Nana, comme nous l’avions écrit dans notre version papier..
Mais nous ne savions pas que, dès son installation, elle pourrirait l’existence à son directeur des finances et du matériel (DFM), à cause d’une affaire de changement de fournisseurs, au sujet duquel, on tient à voir de nouvelles têtes. Nous proposons alors à Mme le Ministre, notre cousin, un certain Sangaré qui hante les couloirs du Département depuis quelque temps.
Jacqueline Marie-Nana doit savoir qu’elle gère la question la plus sensible du pays : la santé des populations. C’est trop sérieux pour ne pas se tromper dans le choix des prestataires au niveau du Département. On sait qu’elle est du milieu, mais qu’elle fasse tout pour que les gens soient moins malades afin qu’il y ait moins d’évacuation de patients à la charge de l’Etat.
Nous savons qu’elle s’est spécialisée dans l’évacuation sanitaire surtout vers des cliniques privées tunisiennes dont les promoteurs renvoient souvent l’ascenseur ; sans compter.
La rédaction