Le développement non réglementé du secteur de la sécurité privée, échappant souvent au contrôle de la gouvernance démocratique, représente un défi de taille pour la sécurité, le développement, le respect des droits humains et l’État de droit. Toutes choses qui expliquent la tenue à Bamako le 20 septembre d’un atelier sur la gouvernance de la sécurité privée.
Organisée par les Organisations de la société civile sous le guide de l’Observatoire de la sécurité privée, la rencontre de Bamako a regroupé 20 participants dont le domaine d’intervention porte sur la bonne gouvernance sécuritaire ou des domaines connexes.
Venus de Mali, du Niger, Sénégal, RDC, Cameroun, Côte d’Ivoire et la Suisse, les participants ont décortiqué les thèmes comme la bonne gouvernance du secteur de la sécurité privée, les techniques nécessaires à la conduite de recherche et élaboration de recommandations relatives au secteur de la sécurité privée et à sa gouvernance ; les contributions des OSC à l’élaboration des politiques et débats relatifs au secteur de la sécurité privée en Afrique.
Selon les organisateurs, les objectifs de la rencontre est de favoriser un environnement propice à la création d’un réseau d’OSC et à l’établissement d’une communauté de pratique encourageant l’échange de connaissances et de bonnes pratiques, de soutenir la capacité des OSC à s’engager efficacement avec les autorités nationales, les organisations régionales et internationales et les entreprises afin de promouvoir la bonne gouvernance du secteur de la sécurité privée, d’identifier et faciliter les points d’entrée vers le renforcement des capacités des OSC à s’engager adéquatement et effectivement auprès des divers acteurs (autorités nationales, organisations internationales, entreprises de sécurité privée, communautés locales) pour la bonne gouvernance du secteur de la sécurité privée.
Selon Aly Sagne, président – LSD, bien souvent, les organisations de la société civile (OSC) sont l’unique source d’information sur le rôle et l’impact de cette industrie et elles ont un rôle clé à jouer dans la promotion et l’amélioration de la bonne gouvernance du secteur de la sécurité. « Néanmoins, malgré la reconnaissance accrue de leur rôle, les OSC sont confrontées à d’importantes contraintes qui nuisent à leur capacité », a dit M. Sagne. Et d’ajouter que l’absence d’information sur les entreprises de sécurité privée (ESP), le manque d’outils adéquats et la façon dont les défis sont identifiés limitent souvent la capacité des OSC à aborder et à répondre aux défis en matière de bonne gouvernance des ESP.
L’approche de cet atelier, axée sur l’amélioration de leurs capacités, est conçue pour leur permettre d’accroître leur crédibilité et, simultanément, d’inciter d’autres organisations à rejoindre le réseau, lançant ainsi un processus de résolution des problèmes locaux relatifs aux violations des droits de l’Homme par des ESP. En aval, des mesures doivent être prises pour intégrer les activités de renforcement des capacités des OCS dans le dispositif institutionnel de chaque pays.
Idrissa Sako
Rien que la sécurité privée
L’Observatoire de la gouvernance de la sécurité privée a été créé pour soutenir et renforcer les capacités organisationnelles des OSC. En favorisant la sensibilisation des OSC membres, l’Observatoire de la gouvernance de la sécurité privée vise à promouvoir l’échange d’idées e d’informations ainsi qu’à renforcer les capacités des OSC. A travers sa plateforme en ligne l’Observatoire met à disposition du public des outils sur mesure permettant de soutenir le rôle des OSC dans la surveillance et la responsabilisation du secteur de la sécurité privée.
IS
Source: lesechos