La carrière internationale de Karim Benzema mise entre parenthèses. Le président de la Fédération française de football a annoncé que l’attaquant du Real Madrid n’était plus sélectionnable jusqu’à de nouveaux développements dans l’affaire du chantage à la sextape. Comme pressenti depuis quelques jours, Karim Benzema a été suspendu, hier après midi par la Fédération française de football.
A l’issue d’un comité exécutif, Noël Le Graët, le président de la FFF a tenu une conférence de presse pour annoncer sa décision. « A partir d’aujourd’hui (jeudi, ndlr) et jusqu’à un nouveau développement, Karim Benzema n’est plus sélectionnable en équipe de France.
Si sa situation n’a pas évolué, il ne le sera pas en mars, ni en juin prochain pour l’Euro ». Et d’ajouter : «cette affaire est un crève-cœur pour moi ». Les Bleus vont donc préparer et jouer l’Euro, sauf rebondissement judiciaire en faveur de Benzema d’ici là, sans leur attaquant N.1, qui, a bientôt 28 ans (il les aura le 19 décembre) est le meilleur buteur en activité des Bleus (27 réalisations en 81 sélections).
Le joueur du Real Madrid, qui est « un mec bien né dans un quartier extrêmement difficile » paye donc son implication dans l’affaire du chantage de la sextape à l’encontre de Mathieu Valbuena. Mis en examen le 5 novembre dernier, il a vainement tenté de plaider sa cause lors d’une récente interview dans le journal de 20 heures de TF1. Et récemment après un triplé en Ligue des champions, il a réclamé de la « patience ». Mais le président de la FFF n’a pas exaucé son vœu. Et l’a suspendu jusqu’à nouvel ordre. Jusqu’à ce que sa situation soit éclaircie par la justice française.
Le Premier ministre Manuel Valls avait pris position sur ce dossier en affirmant le 1er décembre qu’ »un grand sportif doit être exemplaire. Et s’il n’est pas exemplaire, il n’a pas sa place en équipe de France ». D’autres voix au sommet du foot français s’étaient déjà élevées pour prôner la « fermeté ». Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel, a écrit ainsi dans une tribune adressée au Figaro mercredi : « Porter le maillot bleu n’est pas quelque chose d’ordinaire. L’exemplarité, si l’on veut reconquérir les cœurs, doit l’emporter même sur la performance. »
A six mois de l’Euro dans l’Hexagone (10 juin-10 juillet), l’image du foot français est écornée. Or la FFF, qui s’est portée partie civile, ne peut se permettre de vivre un nouveau gros scandale, cinq ans après la fameuse grève de l’entraînement à Knysna au Mondial-2010. « L’équipe de France est régulièrement secouée par des affaires qui nourrissent un désamour croissant de nos compatriotes », déplore encore M. Thiriez dans Le Figaro.
source : Essor