Le procès tant attendu concernant l’achat controversé de l’avion présidentiel et des équipements militaires a été une nouvelle fois suspendu, renvoyé pour complément d’informations. Cette affaire, qui secoue l’État malien depuis plusieurs années, a repris brièvement avant d’être renvoyée sine die par la Cour suprême, sur demande du ministère public.
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Une reprise tumultueuse
Bamada.net-C’est après une suspension initiale que le procès a repris, seulement pour voir le parquet soulever de nouvelles exceptions liées à l’audition de plusieurs personnalités clés de l’époque, notamment les anciens Premiers ministres Oumar Tatam Ly et Moussa Mara, ainsi que Madani Touré, ministre délégué au Budget à l’époque des faits. Ces auditions ont été jugées cruciales pour la manifestation de la vérité par le parquet, appuyé dans sa requête par le ministère public.
Cependant, cette demande de complément d’informations n’a pas fait l’unanimité dans la salle d’audience. Les avocats de la défense, prenant la parole, ont vivement critiqué cette démarche, la qualifiant de « manque de courage » de la part du ministère public. Selon eux, deux semaines de débats n’ont révélé aucune preuve accablante contre leurs clients, rendant inutile tout report. « Le dossier est vide », ont-ils martelé, plaidant pour un acquittement immédiat plutôt qu’un prolongement des procédures.
La réponse du ministère public
Face à cette opposition, le ministère public est resté ferme, soulignant l’importance de l’audition des personnalités concernées. Selon lui, il est impératif de lever les zones d’ombre entourant cette affaire, en particulier celles relatives aux contrats passés sous le protocole Guo-Star. Le ministère a notamment insisté sur le fait que l’ancien président Ibrahima Boubacar Keïta aurait dû lui aussi être entendu dans cette affaire, s’il n’était pas décédé.
Après des heures de débats houleux, la Cour a finalement suivi la position du ministère public et ordonné le renvoi du dossier à la chambre civile d’instruction de la Cour suprême. L’audition des anciens Premiers ministres et de Madani Touré sera donc primordiale pour la suite des événements.
La déception des inculpés et de la défense
Lorsque le président de la Cour, Bamassa Sissoko, a annoncé le renvoi du procès, la salle s’est vidée dans une ambiance lourde. Les inculpés, présents sur les bancs des accusés, n’ont pas caché leur frustration face à cette décision qui prolonge encore leur attente. Parmi eux, Mahamadou Camara a pu rentrer chez lui, tandis que ses coaccusés sont retournés en détention, dans l’attente d’une éventuelle libération provisoire que leurs avocats entendent réclamer.
L’avocat de Mme Bouaré Fily Sissoko, Me Dianguina Tounkara, a déploré que la demande d’audition de ces personnalités, initialement formulée par sa cliente, ait été ignorée avant d’être finalement acceptée par la Cour. « C’est une victoire partielle, mais nos clients restent toujours en détention », a-t-il déclaré.
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Une affaire aux multiples rebondissements
Ce renvoi marque un nouveau tournant dans une affaire qui semble ne jamais vouloir trouver de dénouement. Entre accusations de malversations et suspicions de mauvaise gestion, le dossier de l’avion présidentiel continue d’alimenter les débats au Mali. Pour l’instant, l’audition des anciens Premiers ministres et d’autres acteurs de l’époque sera cruciale pour déterminer la suite de ce procès complexe.
En attendant, les inculpés et leurs avocats devront patienter, espérant que cette nouvelle phase d’investigation apportera enfin les réponses tant attendues.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net