Plus d’une centaine de maisons ont été démolies depuis le 14 janvier sur la zone aéroportuaire de Sénou défini en zone de sécurité de 7194 hectares depuis 1995. Et le gouvernement assure que la démolition continuera. Si pour beaucoup, la pause est la manifestation du recul de l’Etat face aux contestations des victimes, le gouvernement, à travers les ministères de l’Urbanisme et celui des Transports et des Infrastructures, indique que le ralentissement des opérations a pour but de sommer les occupants (qu’il qualifie d »’illicites ») de quitter les lieux.
L ‘opération de démolition des maisons construites sur la zone dite »zone aéroportuaire » a été amorcée à Niamakoro Diallobougou. Elle s’étend ensuite sur Sirakoro. Pour certains, l’opération de démolition ne pourra pas continuer vu les dégâts qu’elle va enregistrer en termes d’investissements de part et d’autre. Le gouvernement pour sa part affirme et rassure que les démolitions vont continuer.
Dans un communiqué, le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dionké Diarra et le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo au nom du gouvernement de la transition, réaffirment leur engagement à préserver le domaine aéroportuaire et apportent un cinglant démenti aux rumeurs concernant l’opération.
Ils rappellent que le Mali avait procédé à la délocalisation de l’aéroport de Hamdallaye à Sénou, situé à 15 km de la ville de la capitale. Cela, pour éviter la proximité des habitations avec l’aéroport et respecter les normes internationales de l’aviation civile.
Pour les ministres, la superficie a été déterminée pour prendre en compte d’une part, la sécurité des mouvements des avions pendant les phases critiques de décollage, d’approche et d’atterrissage, et d’autres part, les critiques liés aux interférences sur les équipements de navigation aérienne et autres risques environnementaux engendrés par les déchets domestiques.
Aussi, soulignent-ils que le domaine aéroportuaire, classé comme tel par décret, relève du domaine public artificiel de l’État. Ce qui fait qu’aucune autorité de l’Etat et des collectivités territoriales ne peut attribuer une portion du domaine aéroportuaire. « Toute cession de terrain à des particuliers dans le domaine est nulle de plein droit », précisent-ils.
En ce qui concerne les allégations de surdimensionnement de la zone aéroportuaire, les responsables des deux départements dénoncent la volonté tendancieuse et qui ne repose sur aucune expertise. La superficie de la zone aéroportuaire a été définie conformément aux normes de réception d’un aéronef de type Boeing 747. Toute diminution de cette superficie amènerait le Mali à délocaliser l’aéroport Bamako-Sénou et à mobiliser au moins 1000 milliards de FCFA pour la construction d’un nouvel aéroport sans compter le coût des expropriations inhérentes à une telle opération, laissent-ils entendre. Ainsi ils rassurent qu’aucune opération de déclassement partiel n’a été effectuée ni au profit de la Mairie du District de Bamako, ni pour les besoins d’une quelconque collectivité.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews