Mécontent du sort qui lui est réservé par les nouvelles autorités de la transition, le Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) dénonce une complicité objective et une convergence d’intérêts entre l’ancien régime, et les autorités militaires qui dirigent de fait la Transition. C’est ce qui ressort de la déclaration des leaders du M5-RFP lors de la conférence de presse du jeudi 4 février.
Décidément, le mouvement qui a été au cœur des contestations pour le renversement du régime d’IBK n’entend pas baisser les bras. Il estime que « le régime transitoire est oligarchique, corrompu et ploutocratique ».
De plus, les responsables du M5-RFP estiment que les autorités de la transition ont fait main basse sur toutes les institutions et tentent une OPA sur l’ensemble du Pays. Selon eux, tous les leviers d’exercice de la souveraineté du Mali et le processus de réformes politiques et institutionnelles semblent instrumentalisés par les militaires au pouvoir.
Ainsi append-t-on que le Mouvement populaire a introduit auprès de la Cour suprême du Mali un recours pour excès de pouvoir contre le décret n°2020-0239/PT-RM du 03 décembre 2020 fixant la liste nominative des membres du Conseil National de la Transition (CNT) qui doit être purement et simplement dissout pour illégalité et défaut de légitimité en tant que représentation nationale. Il dénonce la marginalisation de la classe politique aux processus de l’organisation des élections à venir.
« Fidèle à ses idéaux et engagements, le M5-RFP ne peut ni s’associer, ni rester observateur passif, ni assumer la gouvernance en cours, et prend à cet effet l’opinion nationale et internationale à témoin de la confiscation des résultats de la lutte patriotique du Peuple malien déclenchée le 5 juin 2020 », clament les leaders du M5-RFP.
Le mouvement revendique la mise à la disposition de la Justice des présumés auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions contre les populations à mains nues à Sikasso, Kayes et Bamako ; la diligence des dossiers de lutte contre la corruption, notamment par la levée du secret défense dans les marchés relatifs aux équipements des forces de défense et de sécurité. A cela, s’ajoutent, la création des conditions d’une relecture immédiate et consensuelle de l’Accord issu du processus d’Alger ; l’institution d’un cadre de concertation politique pour convenir des objectifs et modalités de relecture consensuelle des textes électoraux et de tout autre texte pertinent ; convenir des modalités de création d’un organe unique et indépendant de gestion du processus électoral conformément à la volonté de la ‘’quasi-totalité’’ des acteurs politiques, afin de réussir la tenue d’élections transparentes régulières et crédibles et éviter le scénario d’une simple formalité pour une cession du pouvoir par la junte à des complices.
Autres exigences, la tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR) pour opérer les reformes consensuelles pertinentes de Refondation de l’Etat et de la démocratie et préserver la vision du changement de système, objectifs essentiels du combat patriotique du Peuple malien enclenché le 5 juin 2020.
Il convient de noter que cinq mois après le coup d’État, le pays ne semblent pas être sur la voie du changement tant annoncé par le M5-RFP. Il décide de revenir à la charge pour la mobilisation.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews