Au Mali, une grande partie de la population emprunte les transports en commun. Ces engins, qui sont là pour faciliter le déplacement des citoyens bamakois, représentent aujourd’hui un véritable calvaire pour ces derniers. Le « Katakatani », depuis quelques années, fait partie des moyens de transports les plus empruntés. Au début les uns et les autres étaient septiques en raison de l’accroissement du nombre d’accidents et de décès y liés.
Ils se rendent parfois dans les zones où même les SOTRAMA ne se rendent pas. Ils ont également leurs places de stationnement. Les conducteurs de ces tricycles roulent en grande vitesse alors que ces engins ne sont pas sécurisés. Les apprentis et les chauffeurs sont également désagréables avec les usagers.
Aux environs de 18 heures, sur le tronçon qui mène à la route de Koulikoro, 2 tricycles sont stationnés. L’un est vide et l’autre est presque plein donc sur point de démarrer. Le chauffeur se dispute avec une cliente parce que cette dernière est fatiguée d’attendre. Cloîtrée dans ce petit espace, elle est descendue du tricycle.
« J’ai été la première à prendre place dans le véhicule. C’est d’ailleurs moi qui ai encouragé les autres passagers à patienter. Nous sommes assises ici depuis un peu plus d’une heure. Si je suis descendue, c’est pour encourager le chauffeur à partir ». Explique Oumou en colère.
Pendant ce temps, d’autres passagers se sont installés dans le « katakatani ». Le chauffeur démarre toujours en tenant des propos blessants à l’endroit de la bonne dame.
« Avant, nous n’avions pas toutes ces difficultés avec les conducteurs de tricycles. Ils démarraient avec 2 ou 3 personnes mais aujourd’hui s’ils ne trouvent pas 5 à 6 personnes, ils ne bougent pas. A cause de cela j’arrive en retard au travail presque tous les jours ». S’exprime Fatoumata, une autre passagère.
Les passagers se sont plaints et ont fait comprendre au chauffeur qu’il doit apprendre à être aimable avec ses clients. Car s’ils empruntent le katakatani c’est par manque de moyen et non par choix. Ce dernier s’est alors excusé.
« Je fais ce métier depuis maintenant 5 ans. Je fais tout pour respecter mes clients et ne pas les blessés car dieu dit dans le coran qu’il ne faut jamais faire du mal à son prochain. J’ai essayé de calmer la dame mais elle n’a pas voulu m’écouté alors je lui ai dit mes 4 vérités. » Dixit le chauffeur.
Le conducteur explique également que c’est pour le confort des clients eux-mêmes qu’ils ne démarrent que s’ils atteignent 6 clients. « Nous avons eu une réunion avec notre syndicat et nous avons décidé que c’est mieux d’attendre de faire le plein avant de quitter la place. Ainsi nous allons économiser du carburant et le client n’aura pas à attendre longtemps avant de pouvoir emprunter un « katakatani ». Toutes les 15 minutes un tricycle vient à la place »
Il n’est pas du tout facile pour les citoyens de quitter un point A pour un point B à Bamako. Ils sont confrontés à des conduites irresponsables des chauffards, à des accidents, aux mauvaises humeurs des apprentis et des chauffeurs. Il faudrait que le gouvernement malien trouve vraiment une solution pour le répit de ces pauvres citoyens.
Aminata Ouattara (Stagiaire)
Source: Bamakonews