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AUTO-GARE DE SOGONIKO : Passerelle piétonne, le sanctuaire de la toxicomanie !

Construite et mise en service en 2010 sous ATT, la passerelle pour piétons sur l’avenue de l’OUA près du carrefour de l’auto-gare de Sogoniko a été au fil des années confisquée par les drogués au détriment des vrais bénéficiaires.


Et pourtant, l’ouvrage a été initié et réalisé pour limiter les cas d’accidents liés aux passages piétons, et faciliter la fluidité de la circulation au niveau de cette zone populaire et stratégique. Mais hélas, devenue un véritable danger public et symbole de l’insécurité, l’infrastructure est érigée en sanctuaire pour les toxicomanes et des bandits.


De nos jours, c’est un secret de polichinelle pour les riverains : ce joyau sert de sanctuaire pour les toxicomanes. Réalisé au départ pour répondre à un besoin crucial des piétons, cet ouvrage est devenu le problème en raison de l’insécurité instaurée par les SDF. Erigée en refuge des drogués et délinquants, l’infrastructure a été de son but. De jours comme de nuits, en plein air, des jeunes filles et garçons consomment les stupéfiants non seulement sur le tarmac des poutres de la passerelle, mais aussi sous les pieds de soubassements. Chanvre indien, tramadol, alcool sont consommés. Ces ras de l’auto-gare chassés par la police se sont progressivement emparés de la passerelle et de ses alentours. Ils sont mendiants, apprentis chauffeurs, ‘’coxeurs’’. La plupart d’entre eux sont sans domicile fixe. Certains sont abandonnés par leurs familles, d’autres ne connaissent même pas leur origine. Ces nouveaux maitres des lieux, presque jamais inquiétés, n’hésitent pas à agresser les passants. Les femmes et les enfants font souvent les frais de cette barbarie.

De la provocation à l’agression physique, ces délinquants dépouillent les cibles ou subtilisent les sacs à main et portefeuilles des femmes. Cette situation a fait que le flot des passants s’est considérablement détourné vers les passages piétons de l’autoroute. Délabré par les ordures et les déchets de « caca », l’ouvrage est vidé de son sens. Pire, les tentatives de viol sont également fréquentes dès le coucher du soleil, témoigne un riverain, vendeur de café. Et la présence de ces malfrats est connue par les forces de l’ordre. M.T, un réparateur de motos dont le garage est non loin de là, raconte : « C’est très rare que les forces de sécurité descendent ici pour les chasser. Quelques fois, on voit des policiers investir les lieux durant quelque temps, et après, rien. Ces gens n’ont peur de personne. Nous passons la journée à entendre les femmes et les jeunes filles crier au voleur sur la passerelle. Je me demande pourquoi rien n’est fait pour mettre un dispositif de sécurité permanent pour protéger les gens ». Tout ceci prouve à suffisance qu’à des heures avancées, les voyageurs qui débarquent à l’auto-gare courent un grand risque lorsqu’ils empruntent cette infrastructure. Dans ce désordre total, avec son lot de laisser-aller, force est de reconnaitre que cette passerelle est aujourd’hui le refuge des grands bandits. Et la nature a horreur du vide.
Jean Goïta

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