Le lundi dernier, le Bureau Afrique de l’Ouest de la Fondation Naumann, en partenariat avec Deutsche Welle Akademie, en collaboration avec la Coordination Malienne de Défense de Droit de l’Enfant (COMADE) et le Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information a initié un atelier sur la responsabilité des média dans le traitement de l’information en période de conflit.
Pendant deux jours, journalistes, animateurs et acteurs de la société civile ont échangé sur la responsabilité des hommes de presse en cette période que traverse le Mali. L’atelier avait pour principal but de renforcer les capacités des agents de médias dans l’exercice de leur métier en période de conflit.
La salle de conférence de l’hôtel Olympe International a servi de cadre pour ces deux jours de travaux. Etaient présents à cet atelier, les représentants des Deutsche Welle Akademie, de la COMADE et celui de la Fondation Naumann et les professionnels de la presse publique et privée du Mali qui ont été témoins des périodes de conflits au Mali de Mars 2012 à nos jours. La présence des journalistes du Nord (Gao et Ménaka) a agrémenté l’atelier qui vient à point nommé. Car le Mali vit jusqu’ici des crises multidimensionnelles.
L’atelier a commencé par les témoignages des journalistes qui ont été des témoins oculaires des événements du 22 mars et les animateurs radios des régions du Nord. Par des témoignages vivants, les deux animateurs ont relaté les conditions dans lesquelles ils ont travaillé pour s’acquitter de leur devoir d’informer l’opinion nationale et internationale sur le climat qui prévalait à l’époque. Le témoignage du journaliste de la Côte d’ivoire a aussi marqué les premières heures de cet atelier. Ce briefing des événements ont conduit les participants dans le vif du sujet. Le mot conflit a d’abord été défini par Madame Sandra Van Edig de la Deutsche Welle.
Elle était assistée par Mathias Manirakiza, un journaliste rwandais qui a partagé beaucoup d’expériences sur la couverture des événements dans son pays avec les participants. L’identification des acteurs d’un conflit, causes et les conséquences dans le cas du Mali a été un thème très prisé pendant ces deux jours de travaux. A travers des travaux de groupes, journalistes et acteurs de la société civile ont décelé les obstacles auxquels nous faisons face pour livrer les bonnes informations avec tact et acuité. Les techniques d’une bonne information dans les moments de crise a été un débat houleux entre les exposants et les participants. Le rôle de la femme dans les conflits. L’indépendance économique et l’autorégulation des médias étaient entre autres sujets qui ont été exposés par les professionnels de la presse du Mali et de la sous-région.
En somme, tous les participants ont convenu que le journaliste ne peut pas livrer une bonne information en période de crise, tant que le métier de journaliste n’est pas valorisé. Il faut donc une formation, voire une éducation de la société civile pour défendre le métier de journaliste. Que les autorités du pays en crise mettent à la disposition de la presse pour qu’elle ait un même niveau d’information que la presse internationale, que le journaliste se forme sur l’analyse des conflits…. Autant de recommandations qui ont été formulées par les participants pour que le journaliste joue pleinement son rôle dans l’exercice de son métier en une période de crise.
Source: L’Annonceur