Qu’est-ce que gouverner, si ce n’est œuvrer sans relâche, de manière constante et renouvelée, pour assurer aux gouvernés le bonheur partagé auquel ils aspirent légitimement ? Qu’est-ce que refonder un État défaillant, qui a été volé, pillé, trahi, alors qu’il était jadis une terre d’honneur et de justice, héritage de glorieux empires administrés avec une telle efficacité qu’ils continuent d’être cités comme références, si ce n’est s’engager d’abord à vaincre les malédictions causées par des cohortes de gouvernements dépourvus de prétentions nobles, et ensuite créer pour l’éternité des gardiens capables de prémunir l’État contre toutes les usurpations de sa souveraineté ?
Les Maliens, dont l’écrasante majorité sont des citoyens conscients et exigeants, s’écrient-ils d’une voix forte, espérant que les questions pertinentes parviennent aux précieuses oreilles des nouveaux messagers envoyés à la IVe République, envisagée comme un possible El Dorado en raison de l’abondance des ressources et des potentialités dont regorge le Mali ? La plus grande richesse du Mali, ce sont ses hommes et ses femmes qui refusent l’assujettissement aux violents et prédateurs venant d’ailleurs, soutenus par des fils indignes du pays. Ce sont eux qui refusent l’enrichissement illicite, le bradage des ressources naturelles de la patrie, les détournements de milliards vers les paradis fiscaux. Mais ce sont aussi ces intellectuels patriotes, en dehors comme à l’intérieur du pays, qui possèdent de réels atouts pour faire de leur patrie une terre d’abondance ; ce sont les jeunes, soucieux du bien-être du plus grand nombre, qui tiennent leur pays comme la prunelle de leurs yeux. Et le Mali est un pays béni.
En accueillant le colonel Assimi Goita et ses compagnons d’armes après le pronunciamiento du 18 août 2020, l’ancien président de la République, feu le général Moussa Traoré, avait déclaré : « Je n’ai jamais désespéré de mon pays. Je l’assure, il y a eu trop de gâchis, mais il y a encore parmi nous des patriotes. Ces patriotes-là feront sortir le Mali de la tourmente pour le remettre sur ses jambes, c’est certain… C’est ainsi le destin des grands peuples. » Citons une nouvelle fois Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l’Académie Française, qui, en analysant les causes lointaines de la déchéance de la France, a écrit : « Rien ne s’accomplit de grand dans l’ordre politique, et rien ne dure, sans la présence d’hommes dont le génie, le caractère, et la volonté inspirent, rassemblent et dirigent les énergies d’un peuple. Tout se défait dès que des personnages insuffisants se succèdent à la tête de l’État. L’unité se dissout quand la grandeur s’effondre. »
Ainsi, la Providence – car cela ne vient d’aucune autre source – a voulu qu’il y ait aujourd’hui au Mali des hommes de génie, de caractère et de volonté, dont deux principaux, pour guider les armées nationales : la Grande Muette et les troupes politiques. Le premier, le général d’armée Assimi Goita, occupe un rôle consacré par des siècles d’histoire : il est, par la volonté divine, la clé de voûte de toutes les institutions, et donc, le fondement d’une nouvelle sortie des contes de fées. On ne refonde pas un Mali meurtri en attirant des frelons, des criquets migrateurs et des rats rongeurs, inconscients professionnels de l’enrichissement illicite, et en laissant les intrigues, les coups-bas, et les complots devenir la trame de la gouvernance. La future République ne veut certainement pas de cet ADN.
Le Mali est aujourd’hui, malheureusement, le seul pays de l’AES où le Premier ministre est empêché de servir efficacement sa patrie, alors que même l’homme le plus ignorant sait pertinemment qu’il est un serviteur loyal et particulièrement compétent. Mais contre lui, rien n’a réussi, sinon l’accentuation des difficultés du pays. Mais la vérité demeure la fille du temps. Désormais, soucieux de dire la vérité, des membres du gouvernement et du CNT reconnaissent publiquement les qualités de Dr. Choguel Kokalla Maiga et expriment leur admiration pour lui, tout comme dans le monde universitaire et parmi les acteurs économiques du pays. Malheureusement, ceux qui ne sont pas conscients que nous sommes dans une situation de guerre pour des années à venir ne cesseront pas de comploter contre l’excellent chef du gouvernement et de financer des armées qui échouent toutes, sans comprendre que Dieu ne bénit pas leurs manœuvres subversives.
Le meeting de la honte du 08 juillet 2023 ne leur a pas servi de leçon, pas plus que l’opération de désignation du futur Premier ministre, deux semaines plus tard, le 22 juillet. Que d’embuscades et d’assauts se sont succédé depuis, tous marqués par des échecs retentissants. La vérité est fille du temps. Le Ciel l’a prouvé encore au début du mois d’octobre, lors du retour à Bamako du vice-Premier ministre ou Premier ministre de fait, ou futur président – on voit les ombres. Après son discours à l’ONU le samedi 28 septembre 2024, un accueil triomphal digne d’un général romain revenant d’une campagne victorieuse lui était réservé. Cependant, les jeunes du MS-RFP Rectifié, COM, et Sentinelles Mali Kura n’ont pu mobiliser que 80 personnes, dont 50 “vidéomanes”. Un autre témoin attestera qu’il n’y avait que 19 vrais partisans.
La vérité est fille du temps. Trois faits nouveaux l’ont encore démontré en fin de semaine dernière et durant le week-end. Le vendredi 15 novembre, le Président de la Transition a présidé à Koulouba une cérémonie de remise de distinctions honorifiques à plusieurs personnalités, dont Dr. Choguel Kokalla Maiga, ainsi que les généraux Malick Diaw et Sadio Camara, qui ont reçu la prestigieuse médaille de Grand Officier de l’Ordre National. Honore-t-on ainsi un médiocre ou un pouilleux, à la veille d’un meeting qu’il s’apprêtait à animer pour clarifier la gouvernance ? Le lendemain, samedi 16 novembre, Dr. Choguel Kokalla Maiga a effectivement tenu son meeting au CICB, avec une forte mobilisation des citoyens. Tout un message. Et fait révélateur, c’est le 15 novembre que le COM a publié un communiqué sous forme de déclaration solennelle pour célébrer le premier anniversaire de la reprise de Kidal par les FAMa, un événement survenu le 14 novembre 2023. Un goût d’après-coup qui en dit long. Le MS-RPM-Mali Kura et le M5-RFP Rectifiés sont restés, eux, muets comme des carpes sur cet anniversaire historique. Une leçon.
Amadou N’Fa Diallo
Source: Le National