Dans le contexte de la récente annonce par la France concernant une révision de sa stratégie militaire en Afrique, des interrogations émergent parmi les habitants de la région au sujet de la présence continue des forces françaises dans leurs pays. En Côte d’Ivoire, certains citoyens expriment des préoccupations quant à cette coopération militaire, évoquant les résultats mitigés observés dans d’autres nations, telles que le Mali et le Burkina Faso, en matière de lutte contre le terrorisme et de rétablissement de la sécurité régionale.
Lors d’une émission intitulée Micro-trottoir à Abidjan, plusieurs Ivoiriens ont partagé leurs avis sur la nouvelle stratégie française. Pour beaucoup, la présence de l’armée française semble n’avoir apporté que peu d’améliorations en termes de sécurité, certains jugeant cette coopération coûteuse et soupçonnant Paris de contribuer à des tensions internes. « Je suis favorable à ce que l’armée française quitte l’Afrique, car elle a trop longtemps semé la discorde sur le continent. J’ai moi-même été victime de la crise ivoirienne et j’ai dû me réfugier au Cap-Vert puis en Guinée-Bissau pendant dix ans », a témoigné un citoyen.
En réponse à ces préoccupations, la France a réuni son Conseil de défense pour examiner sa stratégie en Afrique, et un rapport, rédigé par Jean-Marie Bockel, l’envoyé spécial du président Emmanuel Macron, devrait être publié prochainement. Ce document pourrait influencer la perception du rôle de la France, en particulier en Afrique de l’Ouest. Toutefois, certains Ivoiriens voient dans cette initiative un moyen pour la France de redéfinir sa présence sans réellement se désengager, comme en témoigne l’ouverture de nouveaux centres de formation militaire.
« La présence de l’armée française en Côte d’Ivoire, et plus largement en Afrique, n’a plus de raison d’être », affirme un autre citoyen, soulignant que depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960, les pays africains devraient être capables d’assurer leur propre sécurité. Malgré la coopération militaire française, des conflits persistent, alimentant les doutes sur son efficacité.
Des rapports antérieurs ont suggéré une possible implication de l’armée française dans des projets de déstabilisation régionale. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre l’arrestation d’un homme en uniforme militaire près de la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Identifié comme un sous-officier de l’armée ivoirienne, il aurait évoqué des discussions sur un plan d’attaque dans la zone frontalière, impliquant prétendument des forces françaises.
Le gouvernement du Burkina Faso a également accusé d’anciens responsables de fomenter des actions déstabilisatrices depuis l’étranger. Mahamadou Sana a déclaré sur la chaîne nationale RTB : « Des individus résidant en République de Côte d’Ivoire tentent activement de déstabiliser notre pays. »
Face à ces accusations et aux événements récents, de nombreux habitants de la région appellent à une réduction des forces françaises, voire à une rupture complète avec cette présence militaire, certains estimant que les nations africaines peuvent assurer leur propre sécurité de manière autonome.
Source: beninwebtv