Les enfants migrants sont exposés à une multitude de dangers. Au Mali, une ONG d’aide à l’enfance, Terre des hommes, se mobilise pour répondre à leurs besoins.
Parmi les 214 millions de migrants internationaux dans le monde, 15% sont des enfants, selon les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les mêmes études évaluent à 8,4 millions les migrants en mobilité interrégionale dans l’espace Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
Dans une note d’information récente, l’organisation suisse d’aide à l’enfance, Terre des hommes, explique que la plupart de ces déplacements sont liés aux conflits, au changement climatique, aux contraintes structurelles, à la pauvreté des ménages, au manque d’opportunités d’emploi ainsi que la mauvaise gouvernance.
Point de départ et de transit
Le Mali est une plaque tournante de ces migrations, selon l’ONG humanitaire. De par son histoire et sa géographie, le pays est à la fois un point de départ et de transit pour de nombreux migrants, notamment de jeunes burkinabés, ivoiriens et maliens. Beaucoup passent par l’axe Tombouctou-Alger compte tenu du renforcement de la sécurité à la sortie de Gao, qui était la principale destination.
En 2019, l’organisation non gouvernementale a initié le projet de protection des enfants en situation de mobilité sur les principales routes migratoires au Mali. Il s’étend sur 18 mois et vise à apporter une réponse adaptée aux besoins des filles et garçons vulnérables, particulièrement ceux en situation de mobilité.
Assistance sanitaire et psychosocial
Fruit d’un partenariat entre Terre des hommes et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le projet est exécuté par l’ONG Enda-Mali sur financement des Coopérations britannique et tchèque pour le développement. Il couvre les régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou. Ainsi que les cercles de Kénieba, Bla, Macina et Douentza. Aussi, le projet couvre-t-il les zones frontalières de Diboli, Kouremalé et Zégoua. La première phase a duré 17 mois. La seconde étape, lancée en juin 2020, continuera jusqu’en juillet 2021.
Grâce au projet, 19735 enfants des communautés hôtes, réfugiés et migrants, ont bénéficié d’une assistance humanitaire, selon les données de Terre des hommes. Tandis que 6377 autres ont été atteints par les équipes mobiles. De milliers d’autres enfants en mobilité ont reçu une assistance sanitaire, un soutien psychosocial et des informations relatives aux voies sécurisées de migration et aux procédures d’asile.
Toutefois, la proportion de jeunes garçons est plus considérable que de filles sur les routes migratoires. Ceci s’explique par des facteurs socioculturels plus favorables au déplacement des hommes, considérés comme plus endurants et à même de surmonter les difficultés inhérentes à l’exode.
Source : Benbere