Le 2è sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement du G5 du Sahel s’ouvre ce matin au Palais du 15 Janvier de N’Djamena. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, prend part à cet événement de haut niveau qui traitera essentiellement de sécurité et de développement, en compagnie de ses pairs du Niger, Mahamane Issoufou, du Burkina Faso, Michel Kafando, de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de la conférence des chefs d’Etats des pays du G5 du Sahel, et évidemment de l’hôte du sommet, Idriss Déby Itno du Tchad.
Arrivé jeudi après-midi, le chef de l’Etat a été accueilli à sa descente d’avion à l’aéroport international Hassan Djamous par le président tchadien Idriss Déby Itno. Le chef de l’Etat est accompagné pour la circonstance de membres du gouvernement comme les ministres des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, de l’Emploi, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Cheickna Seydi Ahmadi Diawara.
Le G5 du Sahel, créé en février 2014, regroupe les cinq pays du Sahel que sont la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et le Mali. Il se veut une instance de coordination des politiques de développement et de sécurité au sein de cet espace. Il s’agit d’un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale et d’une volonté d’affronter ensemble les problèmes souvent similaires dans la région.
La première réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation s’est tenue les 17 et 18 décembre 2014 à Nouakchott, la capitale mauritanienne. A l’issue de ce rendez-vous, les dirigeants avaient promis de se retrouver rapidement pour peaufiner la marche du G5 du Sahel afin que l’organe soit efficace pour pouvoir remplir ses missions de mise en place d’une stratégie commune dans le cadre de la sécurité transfrontalière.
C’est dans cette logique que se tient la présente rencontre de haut niveau. Le G5 du Sahel a été créé pour combler les lacunes sécuritaires des Etats pris individuellement. Les dirigeants du G5 Sahel sont confortés dans leur engagement par les dramatiques attentats du 13 novembre à Paris qui ont fait des dizaines morts et de blessés. « L’expansion, ces dernières années, du trafic illicite et la recrudescence des activités des groupes islamiques et de Boko Haram dans la région transfrontalière du Sahara-Sahel, la crise au Mali, les changements politiques en Libye, ont constitué une menace sérieuse pour la stabilité de la région ainsi que la paix et la sécurité internationale », a commenté un expert mauritanien pour qui la présente rencontre permettra aux chefs d’Etat de mutualiser leurs efforts afin de permettre à la plateforme sécuritaire commune qu’est le G5 de faire du concret.
A N’Djamena, les dirigeants des pays du G5 vont discuter de la situation sécuritaire et des actions à mener pour le développement de la sous-région. Dans le cadre du développement, un accent particulier sera mis sur l’emploi des jeunes. Ce thème était au cœur des travaux des experts qui, pendant deux jours, ont discuté des moyens à mobiliser pour réduire le chômage des jeunes et arrêter l’émigration clandestine qui fait beaucoup de victimes.
« Les attentats barbares survenus à Paris le 13 novembre démontrent à suffisance que les terroristes campent sur leur logique de semer la terreur dans le monde entier. Cette situation inacceptable de terreur doit conforter les pays du G5 Sahel à rester mobilisés face aux menaces de toute nature qui les projettent dans un monde complexe et incertain à tendance chaotique et inquiétante », a déclaré le chef d’Etat major général des Armées du Tchad, Mahamat Brahim Seïd.
Notons au passage que la rencontre des chefs d’Etat a été précédée par la réunion des experts, celle du comité de défense et de sécurité et le conseil des ministres des pays membres de l’organisation sous régionale.
La réunion des experts a préparé les dossiers inscrits à l’ordre du jour de la rencontre des ministres de tutelle et de la conférence des chefs d’Etat. Il s’agit des projets de rapport et de budget du secrétariat permanent du G5 Sahel.
La réunion du comité de défense et de sécurité a, elle, examiné plusieurs projets notamment un projet d’accord sur le fonctionnement et l’organisation de la plateforme de coopération en matière de sécurité, un projet de texte réglementaire du Collège sahélien de sécurité et un projet de création à moyen terme d’un Centre sahélien d’analyse des menaces et d’alerte précoce.
« C’est un mariage réussi, dans un premier temps, de la défense et de la sécurité et, dans un second temps, celui de la sécurité, au sens large, et du développement », a résumé le Nigérien, Najim El Hadj Mohamed, secrétaire permanent du G5 Sahel.
Livrant ses premières impressions à la presse nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta a confirmé l’intérêt qu’il accorde au G5 du Sahel qui est une belle initiative permettant aux Etats membres de mutualiser leurs efforts dans les domaines de la sécurité et du développement. Le présent sommet abordera, en plus des problèmes sécuritaires, les sujets concernant l’emploi des jeunes et la lutte contre l’émigration clandestine. Notons que tous les chefs d’Etat invités sont arrivés jeudi après-midi dans la capitale du Tchad à quelques minutes d’intervalle. Ce qui a permis à Ibrahim Boubacar Kéïta de saluer l’engouement de ses pairs pour l’organisation sahélienne.
Envoyé spécial
B. COULIBALY
source : Essor