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Pastef au sommet : quelle vision pour le Sénégal de demain ?

La victoire du Pastef aux législatives du 17 novembre 2024 redéfinit le paysage politique sénégalais, entre espoirs démocratiques et défis économiques majeurs.

Le Sénégal vient d’achever un scrutin législatif marquant, où les urnes ont livré un verdict clair, non encore officiel, en faveur du parti au pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Cette victoire, saluée par les adversaires eux-mêmes, ouvre un nouveau chapitre dans la dynamique politique du pays, mais invite également à une analyse critique des implications pour la démocratie, la gouvernance et l’avenir des institutions.

Une victoire triomphale : entre continuité et rupture

La soirée du 17 novembre, marquée par des célébrations animées devant le siège de Pastef à Dakar, a confirmé ce que les premiers décomptes laissaient présager : une domination incontestée du parti au pouvoir. Avec des résultats provisoires indiquant une large victoire et une opposition divisée et affaiblie, Pastef semble assuré de consolider son contrôle sur l’Assemblée nationale. Ce succès s’inscrit dans la continuité de la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle de mars dernier, illustrant un réel engouement populaire pour le programme et les figures du parti.

Toutefois, cette victoire scelle également la fin d’une époque. La classe politique traditionnelle, représentée par des figures telles que Macky Sall, Barthélémy Dias ou Amadou Ba, semble reléguée à un rôle marginal. Le scrutin législatif de 2024 confirme un basculement générationnel et idéologique dans l’échiquier politique sénégalais.

Vers une domination politique renforcée

Les observateurs saluent le calme et la mobilisation des électeurs (49,72 % de participation), un taux légèrement supérieur à celui de 2022, et une preuve de maturité démocratique. Cependant, des zones d’ombre subsistent. Les dénonciations de fraudes à Touba et Ziguinchor par l’alliance Takku Wallu rappellent que la transparence électorale reste un défi. Ces accusations, bien que sans preuve concluante pour l’instant, ternissent un tableau par ailleurs éclatant de la démocratie sénégalaise.

Avec cette victoire, Pastef bénéficie d’une opportunité inédite de mettre en œuvre son programme sans obstacle majeur. La question de la majorité qualifiée des trois cinquièmes à l’Assemblée est cruciale : si atteinte, elle permettra des réformes constitutionnelles profondes. Cette concentration de pouvoir pose cependant des interrogations. La démocratie sénégalaise, souvent citée en exemple en Afrique, peut-elle résister à la tentation d’une gouvernance unilatérale ? L’équilibre des institutions, pierre angulaire d’une république stable, sera un test pour le duo Diomaye-Sonko.

Une économie au centre des attentes

La déroute de l’opposition, symbolisée par les défaites personnelles de Barthélémy Dias et d’Amadou Ba dans leurs propres bastions électoraux, souligne une crise profonde. Fragmentée et sans vision commune, elle a échoué à offrir une alternative crédible. La reconnaissance rapide de la victoire de Pastef par certains leaders de l’opposition pourrait signaler un repositionnement stratégique, mais aussi un aveu d’impuissance.

Malgré cette victoire éclatante, le défi reste immense pour le parti au pouvoir. Les critiques sur un ralentissement économique et des attentes non comblées rappellent que les électeurs jugeront avant tout sur les résultats concrets. La gestion des ressources, l’amélioration des infrastructures et la relance économique seront les véritables baromètres de la satisfaction populaire.

Alassane Diarra 

Source : Sahel Tribune

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