Le retard dans le payement des salaires des fonctionnaires est devenu récurrent dans la région de Mopti. C’est une situation qui plonge les enseignants dans une condition de vie très précaire.
Joint par téléphone la semaine dernière, le secrétaire général du Syndicat National de l’Education de Base de la Région de Mopti, Abdoul Wahab Diallo, a déclaré que jusqu’au 12 décembre dernier, ses collègues de la Commune de Ouro Guire dans le cercle de Tenenkou n’avaient pas encore perçu leurs salaires du mois de novembre 2018. « Dans la région de Mopti, ça a été toujours comme ça. Les autres collègues sont payés à partir du 25 du mois courant. Mais pour nous autres, nous devons attendre jusqu’au 3 du mois suivant. Le cas du mois de novembre a été plus grave. Car, le versement des salaires a commencé au-delà du 10 du mois décembre et à ce jour (Ndlr : le 12 décembre 2018) les collègues de la Commune de Ouro Guire dans le cercle de Tenenkou n’ont pas encore perçu leurs salaires», a-t-il témoigné.
Selon Abdoul Wahab Diallo, les raisons de ce retard ne peuvent être liées au conflit inter-communautaire ou à la menace djihadiste auxquels plusieurs localités de la région se trouvent actuellement confrontées. « On ne peut pas parler du conflit ou de la menace djihadiste, comme les raisons de ce retard. Nous pensons que c’est une mauvaise volonté du directeur régional du Budget. Parce que nos collègues des régions du nord perçoivent leurs salaires avant nous. Donc, l’on ne peut pas parler de crise. Seulement, le directeur régional du Budget de Mopti ne sait pas prévoir des actions capables d’assurer les salaires des fonctionnaires pendant les périodes de tensions de trésorerie», a-t-il ajouté.
Face à cette situation, la plupart des enseignants de Mopti sont obligés de traiter avec les commerçants. Certains prennent les produits de première de nécessité à crédit et d’autres empruntent de l’argent en espèce qu’ils remboursent dès que les salaires sont payés. Toutefois, cette politique ne marche pas toujours. Du coup, des enseignants se retrouvent toujours endettés.
Amadou BASSO
Source : Ziré-Hebdo