Une semaine endeuillée à Ménaka. Dans la nuit du 11 au 12 décembre 2018, des dizaines de civils ont été tués dans les localités de Tinabaw, Tabangout et de Tissalatène dans la région de Ménaka, au nord du Mali. Les auteurs de cet acte odieux seraient des djihadistes, d’autant plus que plusieurs témoins ont affirmé qu’ils sont venus sur des motos. C’est le seul mode d’attaque le plus récurrent de ces extrémistes qui sévissent parmi les populations du nord et du centre du pays.
Venus du côté de la frontière nigérienne dans le nord-est, ces criminels, selon un communiqué du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), ont ôté la vie à plus de quarante civils, tous des touareg, avant de mettre du feu à leurs habitations. Selon plusieurs sources locales, deux enfants de moins de huit ans font partie des victimes.
Cette attaque cruelle contre les populations civiles est un signe de provocation à l’endroit de l’armée malienne et surtout des forces étrangères déployées dans le nord du pays. La réaction de la Minusma dont l’une des missions principales est de protéger les civils a été juste une formalité. Après cette attaque, elle a déclaré sur Twitter : « Conformément à son mandat, la Minusma déploie une équipe spéciale d’enquête des droits de l’Homme pour établir les faits ainsi que les circonstances de l’exécution des civils dans ces localités et situer les responsabilités. » Elle a aussi appelé les autorités du Mali à enquêter sur ces incidents et à traduire les responsables en justice.
Du côté de l’armée malienne et des autres forces étrangères, aucune réaction en réponse à ces barbaries commises sur ces paisibles populations n’a été d’abord constatée. Des témoins affirment seulement la présence de l’armée du Mali dans les localités après l’attaque afin de maintenir le calme.
Pour l’heure, il est difficile de comprendre que malgré la présence des forces étrangères en grand nombre dans le nord du pays, ces genres d’atrocités continuent d’être commises contre des populations civiles qui n’ont besoin que de protection.
Ousmane BALLO
Source : Ziré-Hebdo