Bamako, 15 novembre 2024 – La Maison de la Presse du Mali suit de près l’incident qui oppose la Télévision Joliba TV News et le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) du Burkina Faso, suite à la plainte déposée par ce dernier le 12 novembre 2024. Cet épisode a suscité une réflexion importante sur les rapports entre régulation des médias et respect des libertés de la presse au sein de la sous-région.
Dans un communiqué publié ce jour, la Maison de la Presse exprime sa surprise face à la manière dont cette plainte a été rendue publique. En effet, la correspondance émise par le CSC du Burkina Faso a été partagée sur les réseaux sociaux dès sa rédaction, ce qui soulève des questions sur le respect des protocoles internes et la gestion de cette affaire par les autorités burkinabées.
Ce n’est pas la première fois que des tensions surgissent dans le paysage médiatique de la région. Le 17 octobre dernier, le journal burkinabé L’Observateur Paalga avait publié un article jugé tendancieux et provocateur, intitulé “Armée malienne : des généraux, comme s’il en pleuvait”. La Maison de la Presse du Mali se questionne sur les mesures que le CSC a prises suite à cette publication. Pourquoi cette absence de réaction officielle face à un contenu jugé dévalorisant pour le Mali, alors que des mesures ont été prises contre une chaîne de télévision malienne?
La Maison de la Presse condamne fermement toute forme d’abus à l’encontre des médias et réaffirme son engagement à défendre la liberté d’expression. Elle souligne cependant la nécessité d’un dialogue constructif et responsable entre les autorités de régulation et les organes de presse. Dans cette optique, il est crucial que la Haute Autorité de la Communication (HAC) privilégie des approches pédagogiques et des actions fondées sur la concertation, plutôt que de recourir à des sanctions hâtives qui risquent de nuire à la liberté de la presse.
Le soutien de la Maison de la Presse va à Joliba TV News, dont le professionnalisme et l’engagement envers une information responsable ne doivent pas être remis en cause sans une analyse rigoureuse et impartiale. Elle invite tous les médias, à la fois nationaux et internationaux, à redoubler de vigilance et à respecter scrupuleusement les principes de déontologie et d’éthique dans leurs productions.
En conclusion, la Maison de la Presse du Mali réaffirme sa mission de défense de la liberté de presse et de la liberté d’expression, éléments essentiels à la construction d’une démocratie saine et robuste. Elle invite les acteurs médiatiques à unir leurs forces pour garantir aux citoyens leur droit à une information libre, fiable et objective.
Fait à Bamako, le 15 novembre 2024.
El Hadj Bandiougou DANTE
Président de la Maison de la Presse du Mali