C’est sur un air de coup d’Etat parlementaire contre le Premier ministre Oumar Tatam Ly que la mise en place de la Commission dialogue, vérité et réconciliation a été reportée sine die.
La mise en place de la « Commission dialogue, justice et réconciliation » était proclamée la semaine dernière. L’annonce a été faite le mardi 11 février dernier par le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah, qui a été désavoué par les députés qui ont retardé le vote de la loi. Pour de nombreux députés du parti présidentiel, ce report traduit le malaise entre la majorité présidentielle et le gouvernement.
Au cours d’un entretien avec la presse au lendemain des affrontements meurtriers entre Peuls et Touareg à Gao, qui ont fait une trentaine de morts, le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah avait annoncé la mise en place de la « Commission dialogue, justice et réconciliation » la semaine dernière.
Cette Commission d’une durée de trois ans, qui aura pour missions, entre autres, de cartographier tous les crimes commis dans le Nord du pays, de mener une investigation afin de connaître les causes profondes de ce qui s’est passé, est toujours attendue puisque les députés ont décidé de retarder le vote de la loi, faisant ainsi mentir un ministre accusé d’avoir des « attitudes méprisantes » vis-à-vis de tout le monde à commencer par les membres de son cabinet à qui il a interdit de taper à sa porte et avec qui il communique par texto. C’est pourquoi, il n’a pas pu travailler avec son secrétaire général et son chef de cabinet d’ailleurs remplacés en moins de trois mois de collaboration.
En plus d’être une sanction du ministre Diarrah qui oublierait le fonctionnement d’un Etat démocratique, pour de nombreux députés du parti présidentiel, ce report traduit le malaise entre la majorité parlementaire et le gouvernement. On parle de plus en plus d’un complot pour renverser le gouvernement. Une manœuvre qui serait inspirée par le très puissant secrétaire général du parti présidentiel, Bocari Tréta.
Y. C.
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau