À l’instar de Koulikoro, la première région, Kayes, a son nouveau siège de la Délégation régionale de la Chambre de commerce et d’industrie. Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa MAIGA, accompagné de plusieurs membres de son équipe, l’a inauguré, le samedi dernier. Ce bâtiment flambant neuf d’un coût de réalisation de plus 485 millions de FCFA s’inscrit dans le cadre du programme de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali d’offrir un cadre adéquat de travail aux Délégations régionales.
Outre les membres du Gouvernement, la cérémonie de réception de ce joyau a enregistré la participation du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf BATHLIY ; du président de la délégation régionale de Kayes, Diabi DOUCOURE ; du gouverneur de la région de Kayes, Baba Mahamane MAIGA ; du maire de la commune urbaine de Kayes, Adama GUINDO, ainsi que des membres d’organisations consulaires et des différentes autorités de la région.
La caractéristique du siège
Situé en plein centre-ville de Kayes, le joyau a été construit suivant la même architecture du siège de la CCIM de Bamako. Il est réalisé sur une superficie de 3 140 m2 et construit en un bâtiment principal en étage. D’un coût de réalisation de plus 485 millions de FCFA, le bâtiment comprend 10 bureaux ; une salle polyvalente de 250 places ; des toilettes ; un espace de documentation ; ainsi qu’une médiathèque. Un joyau qui, au-delà d’offrir un cadre idéal de travail au secteur privé, participe à l’embellissement de la ville de Kayes.
Le maire Adama GUINDO, après l’accueil populaire réservé au Premier ministre et sa délégation, dans ses mots de bienvenue, a rappelé que la Chambre de commerce et d’industrie de Kayes a été créée en 1906, mais qu’elle n’a pu être administrée pour la première fois par un Malien qu’après l’accession de notre pays à l’indépendance. Avant de confirmer que la Chambre de commerce de Kayes est la plus vieille Chambre du Mali.
Après l’élu communal, le président de la délégation régionale de Kayes, Diabi DOUCOURE, a indiqué que la réalisation de ce siège est la concrétisation d’un rêve de l’ensemble des acteurs du secteur privé de la région de Kayes, après plusieurs années d’hésitation.
« Après plusieurs années de rêve et d’hésitation, la Délégation régionale de Kayes, sous la direction du bureau de la CCIM, se dote d’un bâtiment flambant neuf. Tellement imposant, il fait l’unanimité et la fierté de tout Kayes. Ce siège participe aussi à l’embellissement de la ville de Kayes, tout en relevant l’image des Chambres de commerce et d’industrie dans les régions », a fièrement présenté M. DOUCOURE.
Pour sa part, le président de la CCIM, Youssouf BATHILY, a remercié le Premier ministre pour avoir fait honneur à tous les acteurs du secteur privé en présidant la cérémonie, après celle de Koulikoro. Et la forte présence des ministres à cet événement témoigne de l’intérêt et de l’engagement des plus hautes autorités au développement du secteur privé, a indiqué le patron de la CCIM.
Les gigantesques projets de la CCIM
Il a ensuite rappelé que la Chambre de commerce et d’industrie, conformément à ses objectifs, nourrit de grandes ambitions pour le secteur privé, malgré ses moyens limités. Selon lui, la Chambre a élaboré un Plan de mandature 2015-2020 qui met un accent particulier sur la création des infrastructures de soutien des entreprises qui créent à elles seules 85% du budget dudit Plan, afin de concourir à la réalisation des activités économiques.
M. BATHILY, d’autre part, a fait savoir que conformément à ce Plan, beaucoup d’actions d’investissements seront entreprises pour profiter au secteur commercial, au secteur industriel, ainsi qu’au secteur des services. À titre indicatif, il a annoncé la poursuite de la construction et l’équipement du parc des expositions de Bamako pour en faire un Centre international moderne des affaires ; la construction d’un grand centre commercial à Bamako ; la construction des ports secs à Kayes et à Sikasso ; la construction d’un grand marché moderne sur la rive droite de Bamako.
Selon le président de la CCIM, l’objectif de la réalisation de ces infrastructures est d’offrir d’abord les conditions propices aux acteurs du secteur privé et de contribuer également à l’essor de l’économique de notre pays.
M. BATHILY a beaucoup insisté sur l’industrialisation de notre pays pour lutter contre le chômage et accroître la richesse nationale.
«Nous osons espérer que le Gouvernement prêtera une attention particulière au secteur de l’industrie comme il en a fait pour l’agriculture. Nous estimons que ces deux secteurs sont fortement liés. Il ne sert à rien de développer l’agriculture en oubliant l’industrie et la transformation de nos produits locaux », a soutenu l’opérateur économique.
Les préoccupations du secteur privé
Cependant, pour aider les opérateurs économiques à continuer à tirer l’économie nationale, le président Youssouf BATHILY a sollicité du Gouvernement certains avantages et des facilités.
« À l’instar des collègues de la sous-région qui disposent de plusieurs avantages, nous sollicitions de notre Gouvernement l’octroi de passeports ; de distinctions honorifiques ; l’apposition des macarons ou tout autre signe distinctif ; l’accès au salon d’honneur de l’aéroport ; etc. Nous pensons que l’accès à ces différents documents sont régis par des textes ainsi nous vous demandons de bien les relire en vue de prendre en compte ces préoccupations des soldats de l’économie», a-t-il plaidé.
Suite à ces interventions, le Premier ministre, le président Youssouf BATHILY et le ministre du Commerce ont procédé à la coupure du ruban symbolique qui a été suivie de la visite des locaux.
En marge de cette cérémonie, comme à Koulikoro, le Gouvernement a rencontré des acteurs du secteur privé. Cette rencontre était également présidée par le Premier ministre qui a expliqué que l’objectif de cette initiative est de permettre à son équipe de s’enquérir des difficultés et préoccupations des acteurs du secteur privé.
Au cours de cette rencontre, en plus des doléances qui ont été présentées par le président Youssouf BATHILY dans son discours, le Gouvernement a été fortement interpellé sur la pression fiscale ; la dégradation des routes dans la région de Kayes ; la fuite des capitaux ; les conflits communautaires ; les tracasseries douanières ; le chômage des jeunes ; l’abus de pouvoir de l’administration ; etc.
Sur place, des instructions fermes ont été données par le chef du Gouvernement aux représentants de l’État de la région de Kayes qui étaient présents à la rencontre de tout faire pour mettre un terme notamment aux abus, à la tracasserie…
Par Sikou BAH
Source: info-matin