Le Rapport 2023 du Bureau du Vérificateur général sur la gestion du régime d’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), au titre des exercices 2020, 2021 et 2022, évoque le non-paiement des cotisations Assurance Maladie Obligatoire dues à l’Institut National de Prévoyance Sociale pour un montant total de 19,396 milliards de FCFA.
Pour donner des précisions sur cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, le président de la Commission santé, développement social et de la solidarité du Conseil national de transition,
Aboubacar Sidiki FOMBA, a animé une conférence de presse hier mardi 26 novembre 2024. Il a informé que l’INPS est plutôt victime des mauvais payeurs qui lui doivent les 19 milliards en question.
En effet, après des investigations après la publication du rapport du Vérificateur général, le président de la Commission santé du CNT a jugé nécessaire de donner des éclaircissements. Selon lui, la CANAM ou encore l’INPS n’a pas ‘’bouffé’’ les 19 milliards de FCFA, mais ce sont les mauvais payeurs qui doivent à la CANAM et à l’INPS les 19 milliards évoqués dans le rapport.
Le président de la Commission Santé a précisé que les partenaires de l’INPS dans les six communes du district de Bamako doivent environ 12 milliards de FCFA à l’INPS et les régions de l’intérieur doivent 7 milliards.
Il a au passage salué le Bureau du Vérificateur général qui, dit-il, à travers ce rapport facilite une lutte qui avait été déjà engagée par l’INPS et la CANAM pour faire des recouvrements auprès des mauvais payeurs.
En en croire Aboubacar Sidiki FOMBA, les services partenaires doivent plus de 50 milliards de FCFA à l’INPS. ‘’La vérité est que c’est l’INPS qui est victime dans cette situation. Les 19 milliards évoqués par le VGAL doivent être donnés par les partenaires de l’INPS qui, à son tour, doit les remettre à la CANAM. L’INPS n’a pas fait de malversation financière, mais elle est victime de la non cotisation des entreprises et services’’, a détaillé le conférencier.
Il a profité pour se prononcer sur les rumeurs sur le recrutement à l’INPS. Il a rappelé qu’en 2022 la Commission Santé avait convoqué le Directeur de l’INPS pour voir clair dans le processus de recrutement qui était en cours.
M. FOMBA a indiqué que le Directeur de l’INPS avait évoqué des besoins en ressources humaines après le départ à la retraite de plusieurs travailleurs. Selon lui, après l’aval du Conseil d’administration de l’INPS, un cabinet a été commis pour faire le travail suivant des critères.
« Le DG a expliqué qu’il a été convenu de privilégier les stagiaires qui ont duré dans la boîte et les personnes handicapées. Suite à nos investigations nous nous sommes rendus compte que tous ceux qui ont été recrutés avaient des diplômes », a rassuré Aboubacar Sidiki FOMBA.
Abordant la question de la gratuité de la césarienne dont la rupture suscite beaucoup de questionnements ces derniers temps, il a fait comprendre que souvent les kits médicaux sont insuffisants. Malgré cette situation, il a soutenu que cela ne doit pas provoquer la rupture de la gratuité de la césarienne.
M. FOMBA a précisé que pour les cas compliqués l’État ne peut pas prendre en charge toutes les dépenses.
S’agissant de la réorganisation des hôpitaux et des centres de santé publics, il a informé que des mesures sont en cours pour que les médecins au compte de l’Etat ne travaillent plus dans les cliniques privées. Aussi, ajoute-t-il que des dispositions sont en cours pour que désormais les centres de santé privés travaillent conformément aux textes.
Le président de la commission Santé a informé que sur un besoin de 50 mille agents de santé, notre pays ne dispose que 12 mille actuellement.
PAR MODIBO KO
Source : Info Matin